Après avoir mangé des fruits de mer avariés, un couple est frappé par une intoxication alimentaire.
Pendant les fêtes de fin d’année, prêtez une attention particulière au choix de vos fruits de mer pour éviter l’intoxication alimentaire ! © Freepik

Une douzaine d’huîtres, quelques crevettes bien roses… et parfois, quelques heures plus tard, une soirée qui vire au cauchemar. Les fruits de mer, surtout lorsqu’ils sont crus ou mal conservés, peuvent être à l’origine d’intoxications alimentaires assez violentes. Mais comment reconnaître les symptômes d’une intoxication alimentaire réellement liée aux fruits de mer ? Le point. 

En France, les autorités sanitaires rappellent régulièrement que les coquillages crus, huîtres, moules, palourdes, sont parmi les aliments les plus sensibles aux contaminations. Ils filtrent l’eau de mer et peuvent concentrer bactéries, virus ou toxines produits naturellement par certaines microalgues. À cela s’ajoute la menace bien connue d’une chaîne du froid rompue, pouvant transformer un plateau ultra-frais en véritable « bombe » digestive.

Les symptômes d’une intoxication alimentaire apparaissent généralement dans les heures ou les jours suivant le repas, mais varient selon l’agent contaminant.

Les intoxications associées aux fruits de mer peuvent être d’origine :

  • bactérienne, notamment avec Vibrio ou certaines salmonelles ;
  • virale, avec le très redouté norovirus, souvent impliqué dans les gastro-entérites hivernales ;
  • toxique, lorsque des toxines marines naturelles (produites par des microalgues) s’accumulent dans les coquillages ;
  • ou plus rarement, liée à des toxines présentes dans des poissons tropicaux, comme dans la ciguatera (non liée aux coquillages mais connue dans le domaine des produits de la mer).

Chaque type provoque des symptômes légèrement différents, mais ils partagent un point commun : l’apparition souvent brutale, et toujours inconfortable.

Le timing est un indice important :

  • La plupart des symptômes d’intoxication alimentaire surviennent entre 4 et 24 heures après ingestion.
  • Certains agents, notamment les toxines diarrhéiques présentes dans certains coquillages, déclenchent les symptômes en quelques heures.
  • Le norovirus, lui, peut provoquer des symptômes jusqu’à 48 heures après le repas.

Ce délai est l’un des éléments qui aide à identifier le repas responsable, surtout lorsque plusieurs convives présentent les mêmes signes.

Les troubles digestifs : les plus fréquents

C’est le scénario classique, celui que la majorité des personnes rencontrent :

Ces symptômes correspondent aussi bien aux infections bactériennes ou virales qu’à certaines toxines présentes dans les coquillages. Ils sont désagréables, bruyants parfois, mais souvent sans gravité si l’hydratation est bien maintenue.

Les symptômes liés à des toxines spécifiques

Les fruits de mer peuvent contenir des substances particulières qui modifient le tableau clinique :

  • Les toxines diarrhéiques (coquillages) provoquent une diarrhée soudaine, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. La durée est généralement courte, de 1 à 3 jours.
  • Les toxines neurotoxiques (rares en France) peuvent entraîner des picotements autour de la bouche, des engourdissements, une faiblesse musculaire. Ces intoxications sont peu courantes, mais elles existent et nécessitent une vigilance accrue.
  • Le scombrotoxisme (poissons riches en histamine) concerne des poissons comme le thon ou le maquereau, lorsque la chaîne du froid n’a pas été respectée. Les symptômes ressemblent à une réaction allergique avec des rougeurs cutanées, une sensation de chaleur, des maux de tête et parfois des démangeaisons. L’apparition est rapide, souvent dans l’heure suivant le repas. 
  • La ciguatera (poissons tropicaux uniquement), très rare chez les consommateurs métropolitains, peut néanmoins provoquer des symptômes digestifs, des picotements ou fourmillements, des troubles sensoriels (notamment la sensation de chaud/froid inversée).

Même si la plupart des intoxications se résolvent spontanément, certains symptômes doivent pousser à consulter rapidement :

  • signes de déshydratation sévère (urines rares, bouche sèche, fatigue importante),
  • fièvre élevée,
  • présence de sang dans les selles ou les vomissements,
  • difficulté à respirer,
  • troubles neurologiques (faiblesse, sensation de paralysie, confusion),
  • symptômes qui durent au-delà de 48 à 72 heures.

Les personnes vulnérables (nourrissons, personnes âgées, femmes enceintes, personnes immunodéprimées) doivent être surveillées de près.

À SAVOIR 

En France, les coquillages destinés à la consommation humaine doivent provenir de zones définies et surveillées par l’État. Chaque zone est classée selon la qualité sanitaire de l’eau, déterminée notamment par des analyses microbiologiques régulières (par exemple la présence d’E. coli, indicateur de contamination fécale).

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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