Une grande campagne d’information sur le vaccin contre le papillomavirus (HPV) aura lieu la semaine du 18 mai. Ce vaccin est désormais entièrement remboursé par l’Assurance Maladie pour les garçons comme pour les filles. Le papillomavirus est un virus ADN qui circule sur les muqueuses génitales et buccales. Le HPV peut être à l’origine de lésions parfois graves, voire de cancers du col de l’utérus. Les explications du Dr Léa Rossi, chirurgienne dans le service de chirurgie cancérologique gynécologique et mammaire du Centre Léon Bérard, invitée de Votre Santé sur BFM Lyon.
Le papillomavirus (HPV) est une infection silencieuse mais parfois à l’origine de graves lésions. Alors, quand se faire vacciner ? Qu’est-ce qu’un papillomavirus peut-il développer ? Comment savoir si on est porteur d’un papillomavirus ? La chirurgienne lyonnaise Léa Rossi a répondu à toutes ces questions dans l’émission Votre Santé sur BFM Lyon, ce jeudi 13 mai. Un rendez-vous hebdomadaire animé par Elodie Poyade et Pascal Auclair, rédacteur en chef du groupe Ma Santé.
Comment contracte-t-on le papillomavirus ?
Il se contracte par contact, un simple contact cutané. Deux peaux en contact par exemple.
Vaccin HPV, seulement 25% d’enfants protégés en France
À quel âge doit-on se faire vacciner ?
On recommande de faire le vaccin entre 11 et 14 ans. C’est un vaccin de deux doses. On le propose assez tôt car il vaut mieux ne pas avoir été encore en contact avec le papillomavirus. En effet, plus on vaccine tardivement, plus l’efficacité diminue.
Après le vaccin, est-on protégé toute sa vie ?
Oui, il n’y a pas besoin de rappel. Il y a plus d’une centaine de type de papillomavirus dont certains peuvent générer le cancer. Et dans ce vaccin, il y a 2 principaux oncogènes qui protègent notamment du cancer du col de l’utérus.
Le pourcentage de jeunes vaccinés est-il bon ?
Non, le pourcentage n’est pas bon du tout. La France est un des plus mauvais élèves au niveau européen. C’est de l’ordre de 25% des jeunes qui sont vaccinés. Il y a plusieurs raisons : c’est encore tabou et puis ce sont les parents qui doivent donner leur aval. Pour une fois qu’il existe un vaccin contre un cancer, c’est quand même dommage.
Le préservatif ne protège pas du papillomavirus
La crise sanitaire pose-t-elle un problème avec la bonne vaccination au papillomavirus ?
Ce n’est pas le principal frein à la vaccination anti HPV.
Comment inculquer les bonnes manières à mon enfant pour qu’il se protège ?
En vérité, il n’y a pas de bons gestes à adopter. Seul le vaccin permet de se protéger. Un préservatif est inutile face au papillomavirus.
Comment savoir si on est porteur du papillomavirus ?
Il ne faut pas chercher à savoir si on est porteur ou non. De fait, énormément de personnes sont porteuses d’un papillomavirus avant 30 ans. De plus, les femmes entre 25 et 35 ans vont bénéficier de tests réguliers pour contrôler ces HPV car il n’y a pas de symptômes.
Papillomavirus et col de l’utérus
Comment soigne-t-on un papillomavirus que l’on parviendrait pas à éliminer naturellement ?
Il peut persister et ne pas générer de lésions cellulaires. Dans ce cas-là, on le néglige. En revanche, s’il génère des lésions cellulaires au niveau du col de l’utérus, on va enlever une petite partie de ce col de l’utérus pour parvenir à s’en débarrasser.
Doit-on associer cancer de l’utérus et papillomavirus ?
Non, la probabilité de conserver le papillomavirus reste faible. Il y a 5% d’évolution grave. Lorsqu’un papillomavirus qui persiste débouche sur un cancer de l’utérus. La probabilité est donc faible. Mais c’est grâce aux dépistages et aux traitements. En revanche, plus de 90% des cancers du col de l’utérus sont dus au papillomavirus.
À SAVOIR
Aujourd’hui, toutes les vaccinations contre les papillomavirus se font à partir du vaccin GARDASIL 9. Il permet d’agir contre 9 souches de papillomavirus. Cette vaccination repose sur l’injection de 2 doses de GARDASIL 9 espacées de 6 à 12 mois.