Avec une chute inquiétante de ses subventions, le Planning familial tire la sonnette d’alarme. Moins de moyens, c’est moins de consultations, moins d’accès à la contraception, à l’IVG et à l’éducation sexuelle. Derrière les chiffres, des milliers de vies sont concernées. Décryptage.
On les appelle affectueusement les “Plannings”, ces lieux où l’on peut parler sans tabou, poser ses questions sans gêne et surtout, accéder à des soins essentiels. Depuis plus de 60 ans, le Planning familial veille sur la santé sexuelle et reproductive, discrètement mais efficacement.
Pourtant, aujourd’hui, l’alerte est lancée. Les subventions publiques fondent, les centres ferment, et les inégalités s’installent. Ce qui se joue ? Ni plus ni moins que le droit à choisir, à être informée, à être accompagnée. Face à cette baisse de financement du Planning familial, l’association appelle à l’aide. Et si on l’écoutait, enfin ?
Planning Familial : une baisse de financement qui inquiète
Déjà 9 antennes locales touchées en France
“Quand les plannings seront fermés, où irons-nous ?” Cette question posée par le Planning familial de l’Isère résume à elle seule la situation. Depuis quelques mois, plusieurs antennes locales du Planning familial en France voient leurs subventions publiques fondre comme neige au soleil. Une baisse de financement du Planning familial qui, bien au-delà des comptes, menace l’accès à la santé sexuelle et reproductive pour des milliers de personnes.
Selon l’organisation, 9 de ses 82 associations départementales sont déjà concernées par des baisses de subventions, ou pire, leur suppression pure et simple. Parmi les exemples les plus marquants :
- Le département du Loiret a réduit sa subvention de 10 %, soit 47 000 euros en moins pour l’année 2024. En Drôme, on parle de -20 %, avec 7 centres fermés sur 12. La région Pays de la Loire a, elle, totalement supprimé ses financements au Planning.
Des conséquences directes sur le terrain
Derrière ces chiffres, ce sont des réalités très concrètes qui se dessinent : moins de personnel, moins de créneaux de consultation, des fermetures de centres, et un accès à la santé sexuelle de plus en plus compliqué.
Prenons l’exemple du Planning 38, basé en Isère. Cette antenne accueille chaque année 22 900 personnes, réalise 6 200 consultations, dont 360 IVG médicamenteuses, et organise 1 720 actions de sensibilisation en milieu scolaire.
Santé sexuelle en péril : le Planning familial mobilisé face à la baisse de ses financements
Une menace sur l’égalité d’accès aux soins
Le Planning familial joue un rôle crucial dans l’accès à la contraception, à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), et à l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les collèges et lycées.
Avec plus de 500 000 personnes accueillies chaque année dans ses différentes structures, c’est tout un pan de la santé publique qui est concerné. Le Planning est souvent le seul recours pour des publics jeunes, précaires, LGBTQ+, ou vivant loin des centres médicaux classiques.
“Moins de moyens, c’est moins de prévention, plus de grossesses non désirées, plus de souffrances et de ruptures dans les parcours de soins”, alerte l’association dans sa tribune officielle publiée le 16 juin.
L’appel aux dons : une bouée de sauvetage
Face à ces baisses de financement du Planning familial, l’association a décidé de réagir. Le 16 juin, date anniversaire de la création de son premier centre à Grenoble en 1961, elle a lancé une campagne nationale d’appel aux dons.
Objectif : collecter les fonds nécessaires pour maintenir ses activités, compenser les pertes et alerter l’opinion publique sur les dangers de cette fragilisation. Pour faire un don : planning-familial.org
À SAVOIR
2025 marque les 64 ans du Planning familial ! Créé en 1960 sous le nom de Maternité heureuse et rebaptisé Mouvement Français pour le Planning familial la même année, le mouvement a inauguré son premier centre à Grenoble le 10 juin 1961, dirigé par le Dr Henri Fabre.








