Une femme atteinte de psoriasis qui attend un traitement efficace et définitif.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le psoriasis n'est pas une maladie de peau contagieuse. © Freepik

Et si la guérison du psoriasis n’était plus un rêve ? Longtemps considérée comme incurable, cette maladie inflammatoire de la peau pourrait bientôt bénéficier de traitements capables d’en venir à bout durablement. Des avancées prometteuses font espérer un avenir sans plaques pour des millions de patients. On vous explique. 

Le psoriasis touche environ 2 à 3 % de la population en France, soit plus de 2 millions de personnes selon l’Assurance Maladie. Il s’agit d’une maladie chronique, non contagieuse, qui se manifeste par des plaques rouges épaisses, recouvertes de squames blanches. Ces lésions apparaissent souvent sur les coudes, les genoux, le cuir chevelu, mais peuvent toucher n’importe quelle partie du corps.

Cette maladie inflammatoire est liée à un dérèglement du système immunitaire. En clair, les cellules de la peau se renouvellent trop vite, entraînant une accumulation de cellules mortes en surface. À cela s’ajoutent souvent des douleurs, des démangeaisons, et un fort impact psychologique.

Jusqu’à récemment, on parlait surtout de traitements pour “contrôler” les symptômes. Mais depuis quelques années, la recherche a fait un bond en avant. Aujourd’hui, certains experts n’hésitent plus à parler d’une “proximité avec la guérison”. C’est le cas du Dr Álvaro González Cantero, dermatologue en Espagne, qui a déclaré : « Chaque jour, nous sommes un peu plus près d’un traitement définitif pour le psoriasis ».

Ce revirement est possible grâce aux thérapies dites “biologiques” et à de nouvelles molécules ciblées qui agissent directement sur les mécanismes de l’inflammation.

Les biothérapies : la révolution silencieuse

Les biothérapies sont des médicaments issus du vivant. Elles ciblent précisément certaines molécules responsables de l’inflammation dans le psoriasis, comme les interleukines (IL-17, IL-23). Résultat ? Une efficacité impressionnante : jusqu’à 90 % des patients voient une amélioration majeure de leurs plaques, et certains ne présentent plus aucun symptôme pendant plusieurs mois, voire années.

Ces traitements sont disponibles sous forme d’injections, souvent administrées une à deux fois par mois. Parmi les plus connus : le secukinumab, l’ustekinumab ou encore le guselkumab, tous recommandés dans les formes modérées à sévères par la Haute Autorité de Santé.

Des traitements oraux en plein essor

Autre avancée : les traitements oraux de nouvelle génération. L’un des plus prometteurs s’appelle l’icotrokinra. Lors d’un essai clinique de phase III mené en 2024, il a atteint ses objectifs principaux avec des résultats très encourageants pour les patients atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère (Reuters).

Ces médicaments pourraient bientôt devenir une alternative pratique pour ceux qui redoutent les injections, tout en maintenant un haut niveau d’efficacité.

Malgré ces percées, une problématique majeure persiste : beaucoup de patients ne sont pas informés des nouvelles options thérapeutiques. « La société n’a pas réussi à suivre le rythme des avancées scientifiques », regrette encore le Dr González Cantero.

Il est donc essentiel que les médecins généralistes, les dermatologues et les associations de patients renforcent la communication autour de ces innovations. D’autant que certains traitements sont déjà disponibles en France, remboursés sous conditions.

Peut-on parler de guérison définitive ? Pas encore, mais on s’en rapproche sérieusement. Les chercheurs continuent de travailler sur des thérapies personnalisées, visant à modifier durablement le fonctionnement du système immunitaire, sans effet secondaire majeur.

Et le rêve d’un “traitement définitif du psoriasis” n’est peut-être plus si lointain. À l’image de ce qu’on a vu dans d’autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la science avance vite… très vite.

À SAVOIR

Le microbiote intestinal, ces milliards de bactéries qui vivent dans nos intestins, pourrait avoir un lien avec le psoriasis. Des chercheurs ont observé que chez certains patients, cet équilibre est perturbé, ce qui pourrait favoriser l’inflammation de la peau. Des pistes sont donc à l’étude pour agir sur le microbiote, via l’alimentation ou les probiotiques. Ce n’est pas encore un traitement, mais c’est très prometteur.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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