Une femme qui a trouvé les trois piliers fondamentaux du bonheur et qui est aujourd'hui heureuse.
Et vous, qu'est-ce qui vous rend profondément heureux ? © Freepik

Le bonheur tiendrait-il en trois besoins essentiels ? À l’heure où les injonctions au bien-être se multiplient, la science, elle, recentre le débat autour de trois piliers : sécurité, liens sociaux et sens de l’existence. Explications.

En France, près d’un Français sur deux estime que son niveau de bien-être s’est dégradé ces dernières années selon le baromètre Santé publique France de 2023. Entre inflation, solitude accrue chez les jeunes et pression professionnelle, la quête du bonheur ressemble parfois à un marathon sans ligne d’arrivée.

Pourtant, derrière les discours sur le développement personnel, les sciences psychologiques avancent un constat plus simple selon lequel le bonheur se nourrit de quelques besoins fondamentaux : la sécurité, l’appartenance et le sens.

Sécurité matérielle : indispensable, mais pas toute-puissante

En France, la précarité financière pèse lourdement sur la santé mentale :

  • selon l’INSEE, près de 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté ;
  • l’Observatoire national du suicide montre que l’insécurité économique est un facteur aggravant majeur du mal-être.

Rien de très surprenant. Quand les fins de mois se jouent à quelques euros, il reste peu de place mentale pour les grandes aspirations philosophiques.

Sécurité émotionnelle : un besoin souvent oublié

La psychologie moderne insiste toutefois sur un point. Même avec un toit et un revenu, il faut se sentir en sécurité dans ses relations pour pouvoir s’épanouir. Ce concept, bien connu des chercheurs en attachement, explique pourquoi un couple stable, une amitié fiable ou un entourage bienveillant peuvent changer radicalement la santé mentale.

La Théorie de l’autodétermination, aujourd’hui l’un des modèles les plus cités en psychologie, classe ce besoin parmi les éléments fondamentaux et universels du bien-être humain. Bref, le bonheur a besoin d’un socle.

La France, paradoxalement connectée… et isolée

Sans surprise, les humains ont besoin… d’humains. Mais pas de n’importe lesquels. La dernière enquête de la Fondation de France sur la solitude (2023) est éloquente :

On a beau posséder des centaines de contacts sur nos smartphones, les interactions profondes, celles qui nourrissent vraiment, se raréfient. Et cette carence n’est pas anodine.

Les relations, un vaccin naturel contre le mal-être

Depuis les années 1930, la célèbre Harvard Study of Adult Development, la plus longue étude au monde sur le bonheur, répète inlassablement la même conclusion : la qualité des relations est le facteur n°1 de santé et de bonheur à long terme.

Pas la réussite professionnelle. Pas la richesse. Pas même la génétique. Les liens humains, les vrais, stabilisent l’humeur, renforcent l’immunité, prolongent la vie. Ils agissent comme des vitamines sociales, invisibles mais indispensables. En clair, on ne va bien que si on va ensemble.

Le sens protège (aussi) la santé

Le sens, ou le but, est ce qui donne une direction à nos actions et justifie nos efforts. Une méta-analyse publiée dans Psychological Science montre qu’avoir un but clair réduit les risques de dépression, améliore l’engagement au travail et même la longévité.

Martin Seligman, figure majeure de la psychologie positive, explique que le bonheur durable repose non seulement sur les émotions agréables mais aussi sur :

  • l’engagement (utiliser ses capacités),
  • et la signification (contribuer à quelque chose de plus grand que soi).

Ce sens peut être professionnel, familial, artistique, communautaire… peu importe. Ce qui compte, c’est qu’il résonne.

En France, un besoin plus urgent qu’on ne le croit

Selon un rapport de la DARES (2023), 41 % des actifs déclarent manquer de sens au travail. Un chiffre en progression constante, qui traduit une véritable fatigue professionnelle mais aussi un désir de repositionnement profond. Cette perte de sens alimente l’essor des reconversions, du bénévolat et des initiatives cherchant à remettre l’humain au cœur des organisations. 

Elle s’observe également dans la montée des démissions dites « volontaires », signe que de nombreux salariés refusent désormais de sacrifier leur équilibre psychique à un poste qui ne leur parle plus.

À SAVOIR

Le World Happiness Report 2023 rappelle que les pays les plus heureux (Finlande, Danemark, Islande) ont tous un point commun : un haut niveau de soutien social et de confiance collective, identifié comme l’un des facteurs les plus déterminants du bien-être, bien au-delà des seuls critères économiques.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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