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Les conditions de travail représentent la première cause des TMS en France. ©shutterstock_Krakenimages.com

Mal de dos, douleurs aux épaules, crampes répétées au poignet… Les troubles musculosquelettiques sont de plus en plus fréquents dans le monde du travail. Les conditions professionnelles sont d’ailleurs la première cause de ces troubles qui handicapent la vie de milliers de salariés de tous secteurs. Zoom sur ces maux qui font perdre chaque année 22 millions de journées de travail aux employés.

Si tout semble fait aujourd’hui pour rendre le travail moins pénible, le corps, parfois, a du mal à suivre. Les salariés sont en effet de plus en plus nombreux à se plaindre de douleurs chroniques, les rendant parfois totalement inaptes à travailler. En seulement dix ans, les troubles musculosquelettiques (TMS) ont ainsi augmenté de 60% !

Si le secteur du secondaire est le plus touché (transport et logistique, commerce, agroalimentaire, BTP, industrie…), les autres secteurs ne sont pas non plus épargnés. Dans le tertiaire, les salariés des services de propreté ainsi que ceux de l’aide et du soin à la personne sont également particulièrement impactés par ces fameux TMS. 

Troubles musculosquelettiques, de quoi parle t-on ?

Les TMS regroupent les affections douloureuses qui touchent principalement les articulations, les muscles et les tendons. Elles peuvent également atteindre les nerfs et les ligaments. Les plus fréquents, soit plus d’un tiers (38%) des TMS, se situent au niveau des mains et du poignet notamment avec la maladie de Dupuytren, ou plus fréquent, le syndrome du canal carpien. Au premier rang des TMS du membre supérieur, ce syndrome qui compresse le nerf médian dans la main, touche près de 600 000 personnes chaque année.

Les douleurs de dos, au niveau des lombalgies, des cervicales et des rotateurs de l’épaule touchent également un grand nombre de salariés. Les entreprises françaises perdent par ailleurs deux mois entiers de travail des salariés, placés en arrêt maladie pour un accident de travail lié au mal de dos.

TMS : pourquoi le travail est-il responsable ?

Les activités professionnelles, qu’elles soient sédentaires ou physiques, sollicitent le corps de manière inadaptée.

Ainsi, le travail statique (bureautique, télétravail…) les mauvaises postures, les gestes répétés, le port de charges ou encore les vibrations et chocs mécaniques (marteau-piqueur, conduite de poids lourds…) peuvent s’avérer traumatisants pour le corps et provoquer diverses douleurs.

En dehors des contraintes physiques, il existe également des facteurs psychosociaux favorisant l’apparition des TMS. Les états de stress, de déprime, de surcharge émotionnelle ou encore un climat de tension au travail peuvent également entraîner des troubles ou les aggraver. Tous les secteurs d’activités sont ainsi concernés.

Des conséquences sur la santé et la vie professionnelle

Les TMS sont rarement bénins et peuvent conduire à de véritables handicaps lorsqu’ils ne sont pas pris en charge. Certains de ces troubles entraînent de lourdes conséquences telles que des incapacités permanentes chez certains salariés voire une désinsertion professionnelle. La lombalgie par exemple, est la première cause d’inaptitude professionnelle chez les salariés avant 45 ans.

Les difficultés que provoquent les TMS dans le cadre professionnel, notamment à cause des arrêts de travail, sont également des tensions au niveau psychique pouvant favoriser l’aggravation des troubles.

Un cercle vicieux difficile à rompre, selon l’Assurance maladie : “Les absences répétées du salarié peuvent générer des répercussions sur le collectif de travail (désorganisation, dégradation du climat social, remplacements répétés…) pouvant eux même faire apparaître de nouveaux cas de TMS au sein d’une entreprise.”

TMS : quelle prise en charge ? Et comment s’en débarrasser ? 

La première chose pour s’en défaire est de les faire diagnostiquer. En cas de troubles musculosquelettiques persistants, il est primordial d’en parler avec un médecin. Les médecins du travail sont d’ailleurs au cœur de la santé des salariés et ont pour rôle de les suivre tout au long de leur vie professionnelle. Ces douleurs pouvant devenir de véritables handicaps sur le long terme, la prévention des TMS devrait jouer un rôle essentiel dans les entreprises.

Prise en charge médicale, consultation de la médecine du travail pour aménagements de poste, recours à du matériel ergonomique, adaptation des conditions de travail ou de l’emploi du temps reprise à temps partiel thérapeutique, changement d’affectation… Si la présence de troubles musculosquelettiques est confirmée, des solutions adaptées pourront alors être réalisées.

Dans certaines situations, des démarches de déclaration d’accident du travail ou de reconnaissance en maladie professionnelle peuvent s’avérer justifiées.

Les entreprises ont ainsi tout intérêt à initier des actions de prévention primaire plutôt que de subir les coûts imputables aux TMS. Au travail comme en santé en général, mieux vaut prévenir que guérir…

À SAVOIR

Face à l’ampleur du phénomène des TMS, des formations préventives sont proposées par l’ ASSURANCE MALADIE. À destination des employeurs, des responsables de la santé au travail ainsi que des salariés. Des subventions de prévention, accordées à certaines entreprises peuvent permettre de les financer. En 2021, les CONDITIONS DE TRAVAIL EXCEPTIONNELLES pour de nombreux salariés durant la crise sanitaire ont engendré un « nombre exceptionnel de demandes » de subventions, selon l’Assurance maladie. 

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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