Une mystérieuse infection foudroyante a déjà fait plus de 50 victimes en République démocratique du Congo (RDC). Les symptômes sévères et la rapidité de l’évolution de la maladie posent de nombreuses questions. Quelles sont les hypothèses avancées ? Faut-il craindre une nouvelle épidémie ? Premiers éléments de réponse.
Depuis le 21 janvier 2025, une maladie mortelle inconnue sème la panique en République démocratique du Congo (RDC), en particulier dans la province de l’Équateur, au nord-ouest du pays. Selon les premières informations, cette infection a déjà causé plus de 50 décès en moins d’un mois.
Les premiers cas ont été signalés dans le village reculé de Boloko. Depuis, la maladie s’est propagée à d’autres localités, suscitant l’inquiétude des autorités sanitaires locales et internationales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa (INRB) ont rapidement lancé des investigations pour identifier l’origine de cette mystérieuse pathologie.
Quels sont les symptômes de cette maladie inconnue ?
Ce qui alarme particulièrement les experts, c’est la progression fulgurante de la maladie. Les patients atteints développent rapidement des symptômes sévères :
- Fièvre élevée
- Frissons intenses
- Douleurs musculaires et abdominales
- Diarrhées sévères
- Détresse respiratoire dans certains cas
Près de la moitié des malades décèdent en moins de 48 heures après l’apparition des premiers symptômes. Cette évolution rapide complique énormément la prise en charge médicale et fait craindre une propagation incontrôlable.
Quelles sont les hypothèses sur l’origine de cette maladie ?
Une maladie d’origine animale ?
Les autorités sanitaires n’ont pas encore identifié la cause exacte de cette maladie mortelle inconnue, mais plusieurs pistes sont explorées.
Les premiers cas sont apparus chez trois enfants ayant consommé une chauve-souris. Cette information oriente les chercheurs vers une potentielle zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’homme. On sait que plusieurs virus dangereux (comme Ebola ou le coronavirus) proviennent d’animaux sauvages.
Une fièvre hémorragique ?
Les maladies comme Ebola ou Marburg, qui provoquent des saignements internes massifs, sont des suspects habituels lorsqu’une infection foudroyante apparaît en Afrique centrale. Toutefois, les premiers tests en laboratoire ont écarté ces virus, ce qui intrigue encore plus les experts.
Une contamination alimentaire ou hydrique ?
D’autres hypothèses évoquent une intoxication alimentaire ou hydrique. La présence de diarrhées sévères laisse penser à des infections bactériennes comme la fièvre typhoïde ou le choléra, mais ces maladies sont en général mieux connues et moins létales en si peu de temps.
Quels sont les défis à relever pour contenir cette épidémie ?
L’un des plus gros problèmes est la localisation isolée des foyers d’infection. Les villages touchés sont difficiles d’accès, ce qui complique :
- La collecte d’échantillons biologiques pour analyser la maladie
- Le transport des malades vers des structures médicales adaptées
- La mise en place rapide de mesures de confinement pour éviter une propagation plus large
L’OMS et les autorités congolaises ont envoyé des équipes pour surveiller la situation de près. En attendant les résultats des analyses, des mesures préventives sont mises en place, comme l’isolement des malades et la sensibilisation des populations locales.
Faut-il craindre une nouvelle pandémie ?
À ce stade, aucun cas n’a été signalé en dehors de la province de l’Équateur. La propagation semble limitée aux zones touchées, mais l’absence d’un diagnostic précis soulève des inquiétudes.
Si l’origine est bien zoonotique, le risque de transmission à plus grande échelle existe, comme on l’a vu avec Ebola en 2014 ou le Covid-19 en 2020. D’où l’importance d’agir vite pour identifier le pathogène responsable pour ne pas risquer une nouvelle pandémie.
À SAVOIR
Selon l’OMS, les autorités congolaises ont signalé que plusieurs patients atteints de cette maladie mortelle inconnue présentaient aussi des lésions cutanées inhabituelles, ce qui pourrait orienter les recherches vers une infection virale encore non identifiée. De plus, des échantillons sanguins ont été envoyés dans plusieurs laboratoires internationaux, notamment à l’Institut Pasteur de Paris, pour une analyse approfondie.