Un homme qui a des douleurs au tendon d'Achille en faisant du sport.
La rupture du tendon d’Achille survient dans près de 80 % des cas lors d’un effort brutal sans échauffement préalable, selon la Société Française de Traumatologie du Sport. © Adobe Stock

Raideur au réveil, gêne à la marche, tiraillement après le sport… La douleur du tendon d’Achille est fréquente et peut devenir invalidante si elle n’est pas traitée à temps.  Mais contrairement aux idées reçues, une douleur au tendon d’Achille n’oblige pas à des mois de calvaire immobile. Alors, comment soulager rapidement la douleur ? Explications. 

Le tendon d’Achille, le plus gros du corps humain, relie les muscles du mollet à l’os du talon. Sa puissance est considérable, mais il est exposé à des contraintes répétées.

Selon la littérature médicale, les tendinopathies d’Achille représentent près de 6 % des blessures liées au sport en France. Elles surviennent souvent après une activité inhabituelle ou intense, un équipement inadapté, un surpoids ou encore une raideur articulaire mal compensée.

Les symptômes sont caractéristiques : douleur à l’arrière de la cheville, accentuée lors de la marche ou de la course, raideur matinale, parfois un gonflement ou une chaleur locale. Dans la majorité des cas, l’examen clinique suffit au diagnostic. L’imagerie (échographie ou IRM) est réservée aux formes résistantes ou suspectes de rupture.

Dès les premiers signes, il faut agir. Les spécialistes insistent sur le principe de repos relatif. Il s’agit de limiter les activités douloureuses, sans immobiliser totalement le pied. Les gestes simples recommandés par l’Assurance Maladie :

  • appliquer du froid plusieurs fois par jour (15 minutes) pour calmer l’inflammation,
  • surélever le pied au repos pour réduire l’œdème,
  • utiliser temporairement une talonnette pour diminuer la tension sur le tendon,
  • prendre des antalgiques simples si nécessaire, en évitant un recours prolongé aux anti-inflammatoires.

Ces mesures suffisent parfois à stopper l’évolution de la douleur, surtout si elles sont mises en place rapidement.

Douleur au tendon d’Achille : le rôle central des exercices

Au-delà de l’apaisement initial, le vrai traitement est actif. Les exercices dits « excentriques », qui consistent à descendre lentement le talon en contrôlant la contraction du mollet, sont aujourd’hui considérés comme la référence thérapeutique.

Une méta-analyse publiée dans le British Journal of Sports Medicine montre qu’ils réduisent significativement la douleur et améliorent la fonction du tendon après douze semaines de pratique régulière.

En pratique, ces exercices doivent être réalisés :

  • de façon progressive,
  • deux fois par jour,
  • pendant au moins trois mois.

Ils demandent de la régularité, mais constituent le traitement de fond le plus efficace.

Environ un patient sur cinq ne voit pas d’amélioration suffisante après plusieurs mois de soins. Dans ces cas, d’autres solutions sont envisagées :

  • les ondes de choc extracorporelles, qui ont montré un bénéfice lorsqu’elles sont associées aux exercices,
  • certaines infiltrations comme le plasma riche en plaquettes, encore en cours d’évaluation,
  • la chirurgie, en dernier recours, après au moins six mois de traitement conservateur bien conduit (recommandations de la Haute Autorité de Santé).

Les infiltrations de corticoïdes, autrefois fréquentes, sont désormais déconseillées car elles fragilisent le tendon.

Impossible de donner une durée universelle, tout dépend de l’histoire de la douleur, de son intensité, mais aussi de l’âge, du niveau d’activité et de la rigueur dans la rééducation. Dans les formes dites aiguës, une amélioration peut se faire sentir assez vite, souvent en quatre à six semaines. 

Mais lorsque la tendinopathie est installée depuis plusieurs mois, la patience est de mise. Il faut compter entre trois et six mois avant de retrouver une cheville pleinement fonctionnelle. Et surtout, la reprise du sport doit rester progressive. La douleur, dans ce cas, est un véritable signal d’alerte à écouter.

Une fois le tendon rétabli, l’enjeu est d’éviter la rechute. Cela passe par quelques réflexes simples mais essentiels : 

  • choisir des chaussures adaptées avec un bon amorti, 
  • augmenter progressivement la charge d’entraînement, 
  • s’accorder un échauffement sérieux avant l’effort. 

Le renforcement régulier des mollets et des chevilles constitue également un bouclier efficace. À cela s’ajoutent des facteurs de mode de vie : maintenir un poids équilibré, rester bien hydraté et respecter des temps de récupération suffisants. Des habitudes de bon sens qui font la différence à long terme.

À SAVOIR 

Une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine souligne que jusqu’à 40 % des personnes souffrant d’une tendinopathie d’Achille voient leurs symptômes persister plus de cinq ans si la prise en charge est tardive. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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