L’ambroisie, véritable plaie de la fin de l’été, a clairement pris ses quartiers en France, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes où elle est traditionnellement virulente, particulièrement le long de la vallée du Rhône. Alors que le pic allergique est attendu dans ces prochains jours, les effets des concentrations de pollens risquent de se faire sentir jusqu’à la fin du mois de septembre. L’occasion de revenir, avec le concours du Dr Yan Martinat, pneumologue et allergologue à Lyon, sur les meilleurs moyens de prévenir et traiter une allergie à l’ambroisie.
L’ambroisie est bel est bien de retour ! Et comme à l’accoutumée, la région Auvergne-Rhône-Alpes fait partie des plus touchées. Le RNSA (réseau national de surveillance aérobiologique), a en effet placé le 25 août treize départements français en ”risque allergique élevé”. Dont six dans la région. Il s’agit du Rhône, de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère, de l’Ain et de l’Allier, placé en vigilance aux côtés de la Creuse, du Vaucluse, de la Nièvre, de l’Indre, du Gard, du Cher et de la Saône-et-Loire.
“En cette fin août, alors que les vacances se terminent, les pollens d’ambroisie ne perdent pas de temps et préparent déjà leur rentrée avec des concentrations qui seront fortes”, prévient le RNSA dans son bulletin du 25 août. “La saison pollinique de l’ambroisie devrait se poursuivre jusqu’en fin septembre avec le maximum de son intensité qui est prévu pour ces prochains jours (fin août-début septembre)”, précise l’organisme.
C’est quoi, l’ambroisie ?
L’ambroisie à feuille d’armoise, ou Ambrosia artemisiifolia, est une plante invasive et sauvage au pollen particulièrement allergisant, venue d’Amérique du Nord. La période d’exposition à l’ambroisie débute désormais dès la fin du mois de juillet, pour s’achever dans les premières semaines d’octobre. Elle est donc généralement de trois mois. On estime que 15 à 20% de la population française est allergique à l’ambroisie.
Comment l’éviter ?
Quelques gestes et précautions simples permettent de limiter l’exposition au risque d’allergie à l’ambroisie :
- Se laver soigneusement les cheveux chaque soir
- Aérer durant dix minutes, le atin avant le lever du soleil, le soir après le coucher du soleil
- Ne pas fdaire sécher son linge à l’extérieur
- Garder les fenêtre (logement, voitures…) fermées, notamment en cas de vent
- Eviter les activités sportives en extérieur
Une allergie pénible et handicapante
Les effets de l’ambroisie sur l’organisme ressemblent à ceux du rhume des foins. Les symptômes et signes allergiques sont multiples et de différents ordres.
- Difficultés respiratoires : asthme (toux, essoufflement…)
- Rhinite : éternuements, nez qui coule…
- Conjonctivite : yeux rouges, larmoyants et qui grattent
- Trachéite : toux sèche
- Autres réactions allergiques plus rares comme: urticaire, démangeaisons, boutons…
Ces symptômes sont souvent générateurs de mal-être général, de difficultés à dormir (apnées du sommeil), génératrices de fatigue, stress, irritabilité, voire de troubles de concentration pénalisants (travail, etc.)
Comment traiter l’allergie à l’ambroisie ?
Il existe plusieurs types de traitements.
Le traitement préventif consiste à éviter la source allergène : on conseille aux personnes sensibles de s’éloigner, dans la mesure du possible, des secteurs où la plante est présente (principalement en campagne), mais aussi de limiter l’influence du pollen : douches, draps régulièrement changés, fenêtres fermées…
Le traitement symptomatique quant à lui, s’attaque aux effets de l’allergie à l’ambroisie. Ce-dernier se traduit par la prise de médicaments en fonction de la sévérité de l’allergie du patient. Les médicaments sont toujours sur prescription médicale.
- Traitements locaux : au niveau nasal, oculaire ou bronchique
- Traitements par voie générale : antihistaminiques
Enfin, le traitement curatif (immunothérapie ou désensibilisation spécifique) vise à éliminer l’allergie, en habituant progressivement l’organisme à l’allergène durant plusieurs années. Il s’administre dans 80% des cas de manière sublinguale (gouttes déposées sous la langue). Son efficacité est reconnue dans 70% des cas et est remboursé par la Sécurité sociale.
À SAVOIR
Le foyer principal de l’ambroisie se situe en Rhône-Alpes. La plante se développe sur des terrains mal entretenus (bas-côtés, chantiers, espaces non végétalisés…). On limite donc sa prolifération par arrachage, fauchage ou désherbage chimique.
une application smartphone de signalement de l’ambroisie a été mise en place en Rhône-Alpes : www.signalement-ambroisie.fr