Trois chevaux ont été euthanasiés dans le Var après avoir été diagnostiqués porteurs de l’anémie infectieuse équine (AIE), une maladie virale incurable chez les équidés. Confondue à tort avec la peste équine, bien plus redoutable, l’AIE est transmise par des insectes hématophages comme les taons ou par des objets souillés, tels que des aiguilles contaminées. Très contagieuse, elle oblige à une forte vigilance dans les élevages du département touché et des territoires limitrophes. Mais elle ne présente toutefois aucun danger avéré pour l’homme.
Le 10 avril 2025, un cheval apparemment en bonne santé est testé positif à l’anémie infectieuse équine (AIE) dans un élevage du Var. Deux autres cas sont rapidement détectés parmi les équidés partageant le même pâturage. L’issue est brutale : trois euthanasies ordonnées par mesure de précaution, faute de traitement curatif pour cette infection virale aussi redoutée que silencieuse. Une décision aussi cruelle que nécessaire pour éviter la propagation.
Cette situation a été confirmée par la préfecture du Var et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), qui suivent de près l’évolution de ce foyer de contamination.
Anémie infectieuse équine : une maladie chronique sans pitié
L’anémie infectieuse équine n’est pas une petite grippe passagère. C’est une maladie virale incurable, qui peut rester asymptomatique pendant longtemps, rendant son dépistage complexe. Elle se transmet essentiellement via des insectes piqueurs, comme les taons, ou par du matériel vétérinaire contaminé (aiguilles, seringues…).
Les chevaux atteints peuvent développer des symptômes variés : fièvre, amaigrissement, faiblesse, œdèmes… Mais dans certains cas, comme dans le Var, ils ne montrent aucun signe clinique, ce qui complique d’autant plus la détection. Et pourtant, ils restent hautement contagieux.
Anémie infectieuse équine : pourquoi euthanasier ?
L’euthanasie des animaux infectés n’est pas un choix pris à la légère. Elle répond à une obligation sanitaire, imposée par le Code rural français et les directives européennes. En l’absence de traitement ou de vaccin, le risque de propagation est trop important.
Le dernier épisode d’anémie infectieuse équine, dans le Var, remontait à 2009. Ces nouveaux cas rappellent que, bien que rare, la maladie n’a pas disparu. En France, l’AIE est une maladie à déclaration obligatoire, ce qui permet une réaction rapide des autorités en cas de suspicion.
Des mesures de biosécurité renforcées
Suite à cette alerte, les autres chevaux présents sur le site ont été testés négatifs, mais restent sous surveillance pendant trois mois. En parallèle, la préfecture recommande aux centres équestres et propriétaires d’équidés de renforcer leurs mesures de biosécurité :
- Limiter l’introduction de nouveaux chevaux,
- Procéder à des contrôles sanitaires rigoureux,
- Utiliser du matériel à usage unique ou stérilisé,
- Lutter contre les insectes vecteurs (désinsectisation régulière).
Même si l’anémie infectieuse équine ne touche pas l’humain, elle représente une véritable menace pour les chevaux, poneys, ânes et autres équidés. Sa discrétion, sa chronicité et l’absence de traitement en font une pathologie à ne pas sous-estimer.
À SAVOIR
Il arrive que l’anémie infectieuse équine (AIE) soit à tort appelée “peste équine”, mais ces deux maladies n’ont rien à voir.
La peste équine est une autre maladie virale, très grave, mais causée par un orbivirus transmis par des moucherons (Culicoides). Elle est surtout présente en Afrique subsaharienne et n’a jamais été détectée en France. En revanche, elle provoque des épidémies foudroyantes avec un taux de mortalité élevé.