Les cancers de la peau concernent un Français sur cinq. En première ligne, le mélanome cutané, responsable de près de 1800 décès chaque année. En prévision de l’été et des futures expositions au soleil, les spécialistes en dermatologie alertent sur les risques de mélanomes et autres affections cutanées en rappelant tout l’enjeu d’un dépistage précoce. Une opération de sensibilisation inédite, baptisée “Une semaine pour sauver sa peau”, aura d’ailleurs lieu du 14 au 18 juin à l’occasion de la Semaine Nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau. Le point avec le Dr Isabelle Baratte, dermatologue à Champagne-au-Mont-d’Or.
Le cancer de la peau compte parmi les pathologies cancéreuses les plus communes en France. Chaque année, plus de 90 000 nouveaux cas sont recensés sur le territoire national. Les cancers de la peau touchent le plus souvent les personnes âgées de plus de 50 ans mais les plus jeunes ne sont pour autant pas épargnés. “Les mélanomes cutanés, qui sont les plus graves des cancers de la peau, sont en augmentation constante depuis 50 ans, avec en moyenne 14 325 nouveaux cas et 1 773 décès chaque année”, prévient le syndicat national des dermatologues et vénérologues.
« Le cancer de la peau est l’un des rares cancers dont nous connaissons la cause : il y a un lien direct entre exposition aux rayons UV et cancer de la peau. Cela signifie donc que nous pouvons en grande partie l’éviter, mais nous devons pour ce faire sensibiliser la population afin qu’ils modifient leur comportement. Car bien que presque tout le monde sache qu’une exposition excessive au soleil puisse être néfaste, beaucoup trop peu de gens se protègent dans la pratique », explique le Dr Luc Sulimovic, président du SNDV.
Les dermatologues craignent un accroissement des cas graves du fait de dépistages tardifs générés par la crise sanitaire, qui a éloigné de l’hôpital de nombreux patients et malades potentiels. D’où l’importance du dépistage précoce, fil rouge d’une opération de prévention spécifique lancée à l’occasion de la Semaine Nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, du 14 au 18 juin. Baptisée “Une semaine pour sauver sa peau”, cette campagne s’articulera autour d’un site web compilant les bonnes pratiques à adopter à l’aube de l’été, des outils utiles pour tout comprendre et des lives d’experts.
Le dépistage, une arme essentielle contre les cancers de la peau
Le Dr. Isabelle Baratte, dermatologue à Champagne-au-Mont-d’Or près de Lyon et membre du SNDV, insiste sur l’importance du dépistage précoce.
Quels sont les principaux cancers de la peau?
Il existe plusieurs types de cancers de la peau : les carcinomes et les mélanomes. Les carcinomes sont les plus fréquents chez les patients et sont également les moins graves. Ils sont majoritairement de type « basocellulaires » ou « spinocellulaires ». Ils peuvent cependant s’avérer sérieux et doivent être traités le plus rapidement possible. Ce cancer est principalement dû à des expositions répétées au soleil et peut donc être évité. Il se développe habituellement au niveau des zones les plus souvent en contact avec les UV : le visage, le cuir chevelu, les bras et les jambes.
Comment différencier un grain de beauté d’un mélanome?
Les mélanomes apparaissent souvent sur des grains de beauté préexistants mais arrivent parfois spontanément. Des coups de soleil dans l’enfance peuvent également favoriser son apparition. Ce type de cancer est plus complexe que les carcinomes et peut être plus grave. Tous les grains de beauté ne sont cependant pas des mélanomes. C’est le développement anormal de ces-derniers qui est à risque. Il est donc important de consulter un dermatologue et de faire contrôler ses grains de beauté suspects de manière à dépister d’éventuels risques d’affections cutanées.
Cancer de la peau : protégez-vous du soleil !
Quels sont les signes qui alertent?
Des signes peuvent alerter sur l’apparition d’un cancer de la peau. Il est donc important d’être vigilant et de ne pas hésiter à aller se faire dépister en cas d’inquiétude ou de doute. Pour les cancers de type carcinomes, il faut surveiller les zones à risques, les plus exposées au soleil. Faire attention à une plaie qui ne guérit pas, qui revient ou qui a tendance à suinter. Une verrue qui se développe rapidement ou sur laquelle se forme une croûte plus ou moins épaisse doit également prévenir d’une possible apparition d’un cancer.
Pour les cancers de type mélanomes, les grains de beauté doivent être principalement contrôlés. Un grain de beauté qui change de couleur, de forme, ou encore qui se met à grossir est un signe d’alerte. Attention, un mélanome n’est jamais douloureux ! À partir du moment où un nouveau grain de beauté apparaît ou s’il y a une évolution sur un ancien, il faut consulter.
Quels sont les bonnes pratiques à adopter?
Certains cancers peuvent être évités en se protégeant la peau du soleil. Être exposé aux UV, même si ce n’est pas volontaire, provoque les mêmes conséquences que le fait de bronzer volontairement durant plusieurs heures. Le tout premier conseil est donc de faire appel au bon sens. C’est à dire préserver la peau d’un contact direct avec les rayons du soleil ou les UV artificiels et de se couvrir le plus possible par le port de vêtements adaptés. Une casquette par exemple, est déjà un bon début mais n’est pas suffisante car elle ne couvre pas les bords de la tête.
La protection solaire est en supplément des vêtements car on n’en met généralement pas assez ! Pour qu’elle soit efficace, la crème solaire doit être appliquée en très grande quantité (soit 0,2mg / cm2 de peau toutes les deux heures. Un tube de crème ne devrait durer que 2 jours).
Retrouvez la liste de tous les dermatologues et oncologues de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr
À SAVOIR
Des dépistages se font tout au long de l’année chez les dermatologues et peuvent être remboursés.
Une méthode ABCDE permet de repérer un mélanome au niveau des grains de beauté : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur polychromie (noir, brun, rouge, gris blanc), Diamètre supérieur à 5 mm, Evolution dans le temps.