Une femme sur huit sera touchée par un cancer du sein dans sa vie. Dans le livre « Cancer : opportunité pour être à l’écoute de soi » qu’elle souhaite publier en auto-édition, la Drômoise Isabelle Bonnet témoigne de l’épreuve qu’elle a vécue. Entre diagnostic inattendu, choc de l’annonce, parcours de soin… une expérience à la fois bouleversante et libératrice pour celle qui a su vaincre sa maladie et même changer de vie en se tournant vers les médecines alternatives.
« Prenez rendez-vous avec vos seins. Tous les ans, allez voir un médecin. » Voici le slogan de la campagne de prévention 2021 d’Octobre Rose. Chaque année, l’association se mobilise pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein. Ce dernier est la première cause de décès par cancer chez la femme et le cancer le plus fréquent en France. S’il est détecté tôt, les chances de survie sont de 90%.
Parfois un dépistage lors d’une visite banale permet de détecter un cancer : c’est l’expérience bouleversante qu’a vécue Isabelle Bonnet en octobre dernier et qu’elle souhaite partager dans son ouvrage à paraître.
Cancer du sein : le dépistage peut sauver des vies !
Comment avez-vous appris que vous étiez atteinte d’un cancer du sein ?
En février 2021, j’ai pris rendez-vous avec une sage-femme pour vérifier un petit kyste graisseux sous l’aisselle. J’avais 48 ans. Pour avoir un diagnostic plus précis, je suis allée faire une mammographie à l’Institut Sainte-Catherine à Avignon. La radiologue a dit que le kyste n’était qu’une petite inflammation mais que l’examen lui avait permis de détecter une anomalie sur le sein gauche. Les examens complémentaires ont permis d’identifier des microcalcifications. Un rendez-vous a été fixé six mois plus tard pour surveiller l’évolution.
Quel a été le résultat de cette mammographie de contrôle ?
La mammographie de contrôle a montré que le foyer était évolutif et qu’il s’agissait de microcalcifications polymorphes. Une macrobiopsie a été programmée pour voir si le foyer était malin. L’opération consiste à planter une longue aiguille dans le sein sous anesthésie locale pour faire des prélèvements dans le foyer. Quinze jours plus tard les résultats sont tombés : carcinome infiltrant de grade 2. À ce stade, les cellules tumorales sont plus grandes et se multiplient plus vites que les cellules normales. Les médecins ont été rassurants. Ils m’ont expliqué que ça se soignait mais qu’il fallait le prendre en charge maintenant. Une opération a rapidement été programmée.
Comment avez-vous vécu l’annonce du diagnostic ?
Quand les médecins m’ont annoncé que j’avais un cancer, j’ai cru que la terre s’écroulait. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de mon compagnon, même s’il a lui aussi été bouleversé par la nouvelle. Il a fallu me défaire de la culpabilité, notamment celle d’avoir pris la pilule pendant très longtemps. Durant de nombreuses nuits sans sommeil, je me suis interrogée : pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour être punie ? Petit à petit j’ai repris le dessus. Je me suis mise à faire de nouvelles activités, notamment le tricot. Rapidement j’ai commencé à tenir un journal de bord. J’avais besoin d’écrire mes états d’âme.
Quel a été le parcours de soin ?
L’opération sous anesthésie générale a duré une heure et s’est très bien déroulée. J’appréhendais le moment d’enlever le pansement. Il faut dire que le sein touche à la féminité. J’ai été rassurée en découvrant que la cicatrice était jolie. Quinze jours après, j’ai eu les résultats post-opératoires. Ces derniers donnent le tempo pour la suite : chimiothérapie (substances chimiques) et/ou radiothérapie (radiations ionisantes). La radiothérapie est fortement conseillée pour éviter les récidives locales. Aujourd’hui, elle est systématique après l’opération.
Les médecines alternatives pour soulager la souffrance
Pourquoi vous êtes-vous tournée vers les médecines alternatives ?
Les effets secondaires de la radiothérapie m’inquiétaient beaucoup. Après chaque séance de radiothérapie je suis allée chez une amie magnétiseuse et maître reïki pour conjurer le feu. Cette amie a également des connaissances en lithothérapie, une technique de soin par les pierres. Je me suis également tournée vers un médecin homéopathe sur Lyon. Il m’a conseillé de prendre des compléments alimentaires comme bouclier, pour réduire la fatigue et renforcer le coeur. J’ai également pris du Ginkor Fort pour limiter la fibrose (quantité anormale de tissu cicatriciel).
Quels sont les avantages du dépistage ?
Quand les médecins ont diagnostiqué mon cancer, nous étions en pleine campagne d’Octobre Rose. L’occasion de rappeler que même si on ne sent rien, comme c’était mon cas, il faut aller se faire examiner chaque année. Nous bénéficions d’appareils sophistiqués qui permettent de détecter de manière précoce les anomalies, c’est une chance. S’il est détecté tôt, le cancer du sein guérit dans neuf cas sur dix.
Comment cette expérience bouleversante a-t-elle changé votre vie ?
Cette aventure particulière m’a permis d’y voir plus clair. Je dirais même que ce cancer a été libératoire. Quelques mois après l’annonce du diagnostic, j’ai fait un stage de gestion des émotions. J’ai compris que les émotions que j’avais refoulées depuis des années avaient sûrement joué un rôle dans le développement de la maladie. Cette prise de conscience m’a d’autant plus sensibilisé aux médecines alternatives. Le corps parle, si on ne l’écoute pas il se fait entendre. C’était une période où, de plus, j’allais au travail à reculons. Il me fallait du changement. À 49 ans j’ai fait le choix de me reconvertir dans le domaine du bien-être. Je suis heureuse comme jamais et j’ai envie d’écrire un nouveau chapitre à mon histoire.
L’écriture de ce livre a-t-elle été un exutoire ?
À travers cet ouvrage, je souhaite témoigner de mon expérience pour celles et ceux (1% des cancers du sein sont masculins) qui ont traversé, qui traversent ou qui traverseront cette épreuve. En toute modestie, je donne quelques conseils qui m’ont aidé à vivre plus sereinement la maladie (thérapies naturelles, alimentation saine, etc.). Pour finir, je dirais qu’il faut s’écouter. Nous sommes les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour nous.
À SAVOIR
Dans l’objectif d’auto-éditer son livre « Cancer : opportunité pour être à l’écoute de soi », Isabelle Bonnet a mis en ligne une campagne de financement participatif sur Ulule à laquelle il est possible de participer jusqu’au début du mois d’août.