Pour vaincre le cancer, la chirurgie ambulatoire est de plus en plus pratiquée à Lyon ©Amélie Prêt

A Lyon, le Centre Léon Bérard a investi dans un plateau dédié à la chirurgie ambulatoire pour traiter certaines formes de cancer. Une avancée dans la prise en charge et la gestion du stress du malade.

 

Grâce à la recherche, les  traitements du cancer évoluent en France. Tout comme les thérapies ciblées et la radiothérapie, la chirurgie des certaines tumeurs est devenue plus rapide, plus efficace, moins traumatisante aussi, pour les patients. Ce souci de facilité la vie des malades a conduit le Centre Léon Bérard, à Lyon, à investir dans un nouveau plateau de soins dédié à la chirurgie ambulatoire, plateau présenté ce mardi 24 janvier 2017 à la presse. “Aujourd’hui, au Centre Léon Bérard, 30% des gestes opératoires et 50 % des chirurgies pour cancer du sein, sont proposés en ambulatoire, c’est-à-dire que le patient arrive et repart le jour-même de son intervention après un suivi dans une unité d’hospitalisation adaptée“, explique la direction du Centre Léon Bérard. En 10 ans, grâce à ce nouvel aménagement, le CLB a doublé sa capacité d’accueil en chirurgie ambulatoire et interventionnelle.

Cancer et gestion du stress

Pour mettre le patient dans les meilleures conditions, l’établissement du 7e arrondissement de Lyon a donc ouvert un nouveau plateau de soins dédié à ces interventions effectuées dans la journée, innovation ayant nécessité six mois de travaux, de décembre 2015 à juin 2016. Chaque jour, ce sont en moyenne 30 patients accueillis sur ce plateau ambulatoire qui facilite la prise en charge de l’ensemble des patients ayant une chirurgie le jour-même de leur intervention appelé J0 (Jour Zéro), y compris pour les chirurgies les plus lourdes et complexes. Ce nouveau mode de prise en charge débute par une consultation avec le chirurgien. “Le J0, mis en place en septembre 2016, constitue un réel progrès dans la gestion du stress du patient qui reste plus de temps à son domicile avant son intervention chirurgicale“, insiste la direction la CLB. Enfin, ce plateau est complété par une unité d’hospitalisation de semaine dédiée, le 1 A Nord, composée de chambres seules, destinée aux prises en charge dites interventionnelles (radiologie interventionnelle, endoscopie) et aux chirurgies légères nécessitant une hospitalisation de courte durée. Au total, 780 mètres carrés d’espaces ont été aménagés pour réaliser ce plateau ambulatoire et interventionnel.

Concept Snœzelen en salle d’attente

Concrètement, aujourd’hui, environ 150 patients par mois arrivent le jour même à Léon Bérard pour une intervention (en chirurgie, radiologie interventionnelle, endoscopie, curiethérapie, pose d’abords veineux). Ils sont reçus dès 7 heures du matin dans un lieu d’accueil unique et cosy par des infirmiers formés spécifiquement pour cette prise en charge. “La gestion du stress et de l’anxiété est la préoccupation centrale de cette équipe“, précise le responsable. Une fois l’accueil réalisé, les patients sont dirigés dans une salle d’attente qui répond au concept Snoezelen : colonnes à bulles, musique douce, aromathérapies, ciel étoilé. La réalité virtuelle, à travers un masque Gear et des applications spécifiques, leur est également proposée.
“Ce nouveau mode de prise en charge permet au patient d’être acteur de son parcours de soins. Pour cela, il va être informé et accompagné à chaque étape-clé en amont comme en aval de son hospitalisation par l’ensemble de l’équipe médicale et soignante de l’établissement (chirurgiens, anesthésistes, assistantes médicales, d’infirmiers consultation, d’annonce et de régulation et aides-soignants) et les professionnels de santé libéraux (de ville). Le patient reçoit un appel téléphonique la veille de l’intervention et quelques jours après son retour à domicile. Il peut aussi gérer l’ensemble de ses informations grâce à un portail patient, myCLB.

Retour du bloc, des patients assis !

En décembre 2010, le Centre Léon Bérard avait déjà été l’un des premiers blocs français à accueillir le patient debout au bloc opératoire. Depuis, plus de 25 000 patients ont découvert ce dispositif et d’autres établissements hospitaliers l’ont mis en place. En 2016, le Centre Léon Bérard propose aussi aux patients opérés en ambulatoire de rentrer en fauteuil, assis, dans le service. Dès la salle de soins post-interventionnels (salle de réveil), le patient est levé par l’équipe et installé dans un fauteuil, déperfusé et reconduit dans le service où il sera installé confortablement dans un fauteuil spécifique et adapté. Lui sera alors proposée une réalimentation rapide. “Cela fait aussi partie de la réhabilitation rapide après chirurgie, une approche de prise en charge globale du patient en péri-opératoire qui diminue l’anxiété comme la durée de séjour et permet d’anticiper le retour à domicile”, assure le chef de service.

A SAVOIR

Chaque année, le Centre Léon Bérard assure près de 80 000 consultations pour environ 30 000 patients. L’établissement lyonnais réalise près de 5 000 actes de chirurgie et plus de 2100 actes de radiologie interventionnelle. La DMS (durée moyenne de séjour globale) du CLB toutes prises en charge confondues (médecine, chirurgie, curiethérapie) est de 5,91 jours.

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Figure du monde de la santé en Auvergne-Rhône-Alpes, il traite de vos pathologies sur les ondes comme sur le web.

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