Lyon (Auvergne Rhône-Apes) parmi les villes les plus polluées de France

En raison des conditions climatiques, de la circulation et de l’usage intensif du chauffage, les niveaux de rejet de particules fines et de dioxyde d’azote sont régulièrement dépassés, induisant alertes, appels au civisme, abaissements de vitesse et recours à la circulation alternée. “Lyon fait partie des dix zones et agglomérations dépassant le nombre de jours d’épisodes autorisés”, rappelle Linda Maupetit, la référente territoriale de l’association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes , alarmiste sur la qualité de l’air dans la région lyonnaise.
L’une des missions de l’observatoire régional de la qualité de l’air est de sensibiliser les populations à l’impact des pollutions atmosphériques sur la santé. Chaque année en France, 48 000 décès seraient ainsi directement imputables à la pollution de l’air, et l’on recenserait 10 à 15% de cas d’asthme en plus chez les enfants résidant près des réseaux routiers. A Lyon, on estime même à deux ans la réduction de l’espérance de vie pour des adultes âgés de 30 ans, si les niveaux de pollution restent stable. Du côté de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie), le coût engendré par les pathologies liées aux pollutions s’élèverait à plus d’un milliard d’euros. Signalons enfin que depuis 2013, la pollution de l’air a officiellement été classée cancérogène certain pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer.

Pollution, le trafic routier en première ligne

Le trafic routier est le premier responsable des émissions de polluants, dont les principaux sont les particules fines (pm10) et le NO2 (dioxyde d’azote). La mise en place de dispositifs de circulation alternée a justement pour objectif de limiter ces rejets durant les pics de pollution les plus importants. Mauvais élève comme la plupart des grandes agglomérations françaises, Lyon s’expose à de fortes amendes (jusqu’à 100 millions d’€ par an) si elle ne parvient pas à faire diminuer les rejets de particules fines et d’oxyde d’azote.
En Rhône-Alpes, 58% des habitants, soit plus d’un sur deux, est exposé à des valeurs d’émissions de particules fines supérieures au seuil recommandé par l’OMS. Un constat qui tient compte des zones rurales, l’intégralité du territoire de la métropole lyonnaise étant directement exposé. Concernant le dioxyde d’azote, dont les émissions restent concentrées en bordure des axes routiers, on estime à près de 100 000 le nombre d’habitants exposés directement à des émissions supérieures aux limites réglementaires dans l’agglomération lyonnaise.
Le chauffage au bois (cheminées d’agrément) a également sa part de responsabilité en période hivernale. Seul motif de satisfaction à signaler pour Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, une “tendance nette à l’amélioration pour les principaux polluants, notamment industriels”, à l’instar du dioxyde de souffre ou du benzène.

A SAVOIR

Face au dépassement du seuil d’alerte aux particules fines mesurées dans l’air (80 microgrammes par mètre cube), la préfecture du Rhône a instauré pour la première fois une restriction de circulation. Dans ces périodes de forte pollution, seules sont autorisées à circuler les véhicules dont la plaque d’immatriculation se termine par un chiffre pair ou impair et ceux dotés d’une vignette anti pollution (verte, violette, jaune ou orange). En cas de contrôle de police, les contrevenants ne respectant pas l’alternant pair/impair sont verbalisés (infraction à 22€ en cas de paiement immédiat, 35€ après 3 jours et immobilisation du véhicule).
Les véhicules exempts de l’interdiction de circulation:
– Les véhicules dont l’immatriculation se termine par un chiffre pair
– Les véhicules dotés d’une vignette anti-pollution
– Les véhicules propres (électrique, hybride, gaz)
– Les véhicules transportant plus de trois personnes
– Les véhicules de santé et de secours
– Les transports en commun, taxis, auto-écoles…
– Les véhicules professionnels (engins de chantier, dépanneurs, commerciaux, journalistes, etc.)