Un médecin en train d'analyser le scanner des poumons pour détecter un potentiel cancer du poumon.
Le président de l'Institut national du cancer estime qu'une généralisation du dépistage du cancer du poumon pourrait voir le jour avant 2030. © Adobe Stock

L’Institut national du cancer a annoncé cette semaine le lancement d’un projet pilote auprès de 20 000 volontaires visant à évaluer la faisabilité d’un dépistage généralisé du cancer du poumon en France. Une première étape avant une possible généralisation à l’échelle nationale. Objectif : sauver des vies en détectant la maladie plus tôt.

Le cancer du poumon est l’un des plus meurtriers en France. Chaque année, il est responsable de 33 000 décès, ce qui en fait la première cause de mortalité par cancer, selon Santé publique France. Le problème ? Il est souvent diagnostiqué trop tard, à un stade avancé où les traitements sont moins efficaces.

Pour changer la donne, la France a lancé une vaste expérimentation de dépistage du cancer du poumon, ciblant 20 000 fumeurs et ex-fumeurs âgés de 50 à 74 ans. Si les résultats sont positifs, ce programme pourrait être généralisé dans les prochaines années et offrir une meilleure prise en charge aux patients à risque.

Le cancer du poumon est souvent qualifié de “tueur silencieux” car il se développe discrètement, sans symptôme notable aux premiers stades. Résultat : dans 75 % des cas, il est détecté trop tard, limitant les chances de survie. Pourtant, un diagnostic précoce pourrait améliorer considérablement le pronostic des patients.

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le dépistage par scanner thoracique à faible dose pourrait permettre de réduire la mortalité de 20 à 25 %, en identifiant des tumeurs avant qu’elles ne deviennent trop agressives. Une avancée majeure qui pourrait changer la donne en matière de lutte contre le cancer du poumon en France.

Actuellement, l’expérimentation cible des personnes considérées comme à haut risque, à savoir les fumeurs et ex-fumeurs :

  • âgés de 50 à 74 ans,
  • ayant fumé au moins 20 paquets-années (l’équivalent d’un paquet par jour pendant 20 ans),
  • sans symptômes évidents de la maladie, mais exposés à des risques élevés.

Ces volontaires seront invités à réaliser un scanner thoracique à faible dose, un examen rapide et indolore permettant de repérer d’éventuelles anomalies pulmonaires précoces.

D’autres pays ont déjà adopté le dépistage systématique du cancer du poumon avec succès. Aux États-Unis, ce type de programme a permis une diminution de 20 % des décès liés à la maladie. Le Royaume-Uni, de son côté, a récemment mis en place un dépistage à grande échelle, avec des résultats encourageants en termes de diagnostic précoce et de réduction de la mortalité.

La France espère tirer profit de ces expériences et adapter son programme aux spécificités de la population à risque.

Si les résultats de l’expérimentation sont positifs, le dépistage du cancer du poumon pourrait être proposé à l’ensemble de la population à risque d’ici 2026. Néanmoins, plusieurs défis restent à relever.

  • Le coût du programme : un dépistage national représente un investissement conséquent pour le système de santé.
  • L’adhésion du public : certains fumeurs pourraient hésiter à se faire dépister par peur du diagnostic ou de la stigmatisation.
  • Les risques de faux positifs : détecter des anomalies bénignes pourrait entraîner des examens supplémentaires inutiles et anxiogènes.

Si le dépistage est une avancée majeure, il ne remplace pas la prévention. Le tabac reste de loin le principal facteur de risque du cancer du poumon. La meilleure solution reste l’arrêt du tabac pour réduire drastiquement les risques.

Par ailleurs, plusieurs dispositifs existent pour accompagner les fumeurs dans leur sevrage. Notamment via des consultations spécialisées et des substituts nicotiniques remboursés par l’Assurance Maladie.

À SAVOIR 

Le projet de dépistage du cancer du poumon bénéficiera d’un financement de 6 millions d’euros de la part de l’Institut national du cancer (Inca). Par ailleurs, l’Assurance maladie prendra en charge à 100 % le coût des scanners réalisés dans le cadre de ce programme.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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