Une femme qui tousse en fumant à cause d'un cancer du poumon.
À l’heure actuelle, le cancer du poumon tue plus de femmes que le cancer du sein, de l’ovaire et du col de l’utérus réunis. © Adobe Stock

Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus fréquents et les plus meurtriers au monde. En France, il touche des milliers de personnes chaque année et reste souvent diagnostiqué tardivement. Quels sont les premiers symptômes ? Quels facteurs favorisent son apparition, et comment peut-on le traiter ou mieux encore, le prévenir ? On fait le point. 

Le cancer du poumon est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules pulmonaires. Ces cellules, sous l’effet de mutations génétiques, commencent à croître de manière incontrôlée. On distingue principalement deux formes. Le “cancer bronchique non à petites cellules” (CBNPC), qui regroupe environ 85 % des cas. Il évolue souvent plus lentement et offre des opportunités de traitement lorsque détecté tôt. 

Et le “cancer à petites cellules” (CPC), plus rare (environ 15 % des cas), mais très agressif. Il se propage rapidement et nécessite généralement une chimiothérapie intensive dès le début du traitement.

Le cancer du poumon est responsable de plus de 33 000 décès chaque année en France (Santé Publique France), ce qui en fait le premier cancer mortel chez les hommes et le deuxième chez les femmes.

Les premiers signes qui peuvent passer inaperçus

Dans ses premiers stades, le cancer du poumon passe souvent inaperçu. Les symptômes sont discrets, voire inexistants, ce qui complique un diagnostic précoce. Pourtant, certains signaux devraient alerter.

  • Toux persistante : contrairement à une toux classique, celle liée au cancer du poumon ne disparaît pas après quelques semaines et peut même s’aggraver avec le temps.
  • Essoufflement : un souffle court ou une sensation de gêne respiratoire, même lors d’efforts modérés, peut révéler un problème sous-jacent.
  • Douleur thoracique : localisée ou diffuse, elle peut s’accentuer lors de la respiration ou de la toux.

Les symptômes avancés qui nécessitent une consultation urgente

  • Hémoptysie : la présence de sang dans les crachats est un signe d’alerte majeur.
  • Fatigue chronique : une faiblesse générale, accompagnée d’une perte d’appétit ou de poids significative, est un indicateur fréquent.
  • Infections respiratoires répétées : des bronchites ou pneumonies récurrentes peuvent être liées à une obstruction des voies respiratoires par une tumeur.

Si vous présentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, il est crucial de consulter rapidement. Plus un cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de traitement efficace.

Le tabac : un ennemi de taille

Le tabagisme est responsable de 80 à 90 % des cancers du poumon (Institut National du Cancer). La fumée de cigarette contient plus de 70 substances cancérigènes, qui endommagent progressivement les cellules des poumons.

Les fumeurs actifs sont les plus touchés. Fumer un paquet par jour multiplie par 10 le risque de développer un cancer du poumon. Aussi, le tabagisme passif n’est pas à négliger. Les personnes exposées de manière régulière à la fumée augmentent leur risque de 20 à 30 %.

L’exposition professionnelle et environnementale

Certains secteurs professionnels, comme la construction ou l’industrie chimique, exposent les travailleurs à des substances toxiques (amiante, hydrocarbures aromatiques, radon). Ces expositions prolongées augmentent significativement le risque.

Par ailleurs, la pollution de l’air, notamment les particules fines, joue un rôle aggravant. Selon l’OMS, environ 7 % des cancers du poumon seraient liés à la pollution atmosphérique.

Bien que rares, certaines prédispositions génétiques peuvent rendre un individu plus vulnérable. Les antécédents familiaux de cancer du poumon sont un facteur à surveiller.

Une atteinte respiratoire sévère : la tumeur, en bloquant les voies respiratoires, peut entraîner des troubles de la respiration. Les patients ressentent une oppression constante et un essoufflement croissant.

Une propagation rapide aux autres organes : le cancer du poumon a une forte capacité à métastaser, c’est-à-dire à se propager vers d’autres parties du corps. Les organes les plus souvent touchés sont le cerveau, les os et le foie. Cette dissémination complique le traitement et aggrave le pronostic vital.

Un impact psychologique et social : vivre avec un cancer n’affecte pas uniquement le corps. La peur de la maladie, les effets secondaires des traitements et les changements dans la vie quotidienne peuvent entraîner dépression, anxiété et isolement.

La chirurgie

Si le cancer est détecté tôt, une opération peut être envisagée. Elle consiste à retirer la tumeur, parfois accompagnée d’une partie du poumon (lobectomie).

Cependant, cette option n’est possible que dans environ 20 % des cas, car la majorité des cancers sont diagnostiqués à un stade avancé.

La chimiothérapie et la radiothérapie

Ces deux traitements sont souvent combinés pour attaquer les cellules cancéreuses. 

La chimiothérapie utilise des médicaments administrés par voie orale ou intraveineuse, tandis que la radiothérapie cible les tumeurs avec des rayons précis.

Les thérapies ciblées et l’immunothérapie

Les thérapies ciblées s’attaquent aux anomalies spécifiques des cellules cancéreuses, limitant ainsi les dommages aux cellules saines.

L’immunothérapie, une approche plus récente, stimule le système immunitaire pour qu’il détruise les cellules tumorales. Ces traitements révolutionnent la prise en charge, notamment pour les cancers avancés.

Grâce à ces nouvelles approches, le taux de survie des patients atteints de cancer du poumon ne cesse d’augmenter.

L’arrêt du tabac est la mesure la plus efficace. Même après plusieurs années de tabagisme, stopper la consommation réduit considérablement le risque de cancer. Des aides, comme les consultations anti-tabac et les substituts nicotiniques, sont disponibles.

Respectez les normes de sécurité au travail et limitez votre exposition à la pollution. Aérez régulièrement votre maison pour réduire les concentrations de radon. Aussi, adopter une vie saine. Une alimentation riche en fruits, légumes et antioxydants protège les cellules contre les dommages. L’exercice physique régulier améliore également la santé pulmonaire.

Le cancer du poumon, bien que grave, peut être évité dans une grande majorité des cas grâce à la prévention. Restez vigilant aux symptômes, et surtout, n’hésitez pas à consulter en cas de doute.

À SAVOIR 

Selon diverses études, la survie au cancer du poumon serait meilleure chez les femmes, avec ou sans traitement, indépendamment de l’âge, du stade ou du type de cancer. À un stade précoce, les traitements agressifs (chirurgie et chimiothérapie) sont plus efficaces chez les deux sexes, mais la radiothérapie bénéficie davantage aux femmes. À un stade avancé, malgré les progrès, les traitements restent palliatifs, avec une chimiothérapie plus efficace chez les femmes de plus de 60 ans.

Inscrivez-vous à notre newsletter
Ma Santé

Article précédentPourquoi ai-je mal seulement d’un côté de la gorge ?
Article suivantGrippe en Auvergne-Rhône-Alpes : les hôpitaux sont déjà sous pression
Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici