Une femme souffrant de la canicule à l'été 2023.
La canicule ne frappe plus que les plus fragiles d'entre-nous : un décès sur quatre attribués l'été dernier aux fortes chaleurs concernait une personne de moins de 75 ans. © Freepik

Dans son dernier bilan Canicule et Santé, Santé publique France fait de l’été 2023 le quatrième été le plus chaud de l’histoire en France. Malgré les mesures préventives, le tribut humain reste lourd, avec 5000 décès directement attribués aux vagues de chaleurs qui se sont succédées sur le pays. Un impact sanitaire élevé qui a particulièrement touché Auvergne-Rhône-Alpes, la seule région à avoir subi de plein fouet les quatre épisodes caniculaires.

C’est désormais le lot de chaque période estivale : année après année, les épisodes caniculaires se multiplient, avec toujours plus d’intensité et, à la clé, de nombreux morts. Dans son bilan Canicule et santé publié le 8 février, Sante publique France révèle à quel point la quasi totalité de la population française est condamnée à composer avec l’une des répercussions les plus impactantes du changement climatique. “L’été 2023 a été marqué par quatre épisodes de canicule, qui ont concerné 73% de la population hexagonale. La surveillance de cet été, défini par Météo France comme le quatrième été le plus chaud depuis le début du XXe siècle, s’est traduit par un impact sanitaire important”.

D’autant que la canicule, cette année, s’est étalée dans le temps : “La période de surveillance estivale 2023 s’inscrit dans un contexte particulier, avec des vagues de chaleur tardives et des températures anormalement chaudes pour la saison en septembre”.

La canicule, durant cet été étouffant, a fait son lot de victimes. “Pendant les épisodes de canicule, le nombre de décès toutes causes attribuables à la chaleur s’élève à plus de 1 500 décès. Sur l’ensemble de la période de surveillance de l’été (1er juin au 15 septembre), le nombre de décès toutes causes attribuables à la chaleur s’élève à plus de 5 000 décès”. Avec en première ligne, comme à l’accoutumée, les personnes les plus fragiles : “toutes les tranches d’âges sont concernées, 75 % de ces décès étant survenus chez des populations âgées de 75 ans et plus”.

Selon Santé publique France, “des recours aux soins d’urgence en lien avec l’indicateur iCanicule (comprenant les hyperthermies/coups de chaleur, déshydratations et hyponatrémies) ont été observés tout au long de l’été et tendent à augmenter de manière rapide et sensible dès que les températures s’élèvent. Ainsi, près de 20 000 recours aux soins d’urgence ont été enregistrés pendant l’été.

Pendant les épisodes de canicule, le nombre de passages aux urgences pour l’indicateur iCanicule a été multiplié par 2,1 et celui pour les consultations SOS médecins multiplié par 3 par rapport aux périodes hors épisodes de canicule de l’été. Pendant l’été, 10 600 hospitalisations suite à un passage aux urgences pour l’indicateur iCanicule ont été enregistrées”.

On savait que Lyon était la ville en France a enregistrer la plus forte hausse de températures de ces dernières années. Le bilan établi par Santé publique France montre que la région Auvergne-Rhône-Alpes est spécifiquement exposée aux effets du réchauffement climatique, avec toutes les conséquences que le phénomène peut avoir sur la santé.

“La région Auvergne-Rhône-Alpes est la seule région concernée par les 4 vagues de fortes chaleurs. Au cours de ces épisodes caniculaires, des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques ont été observés pour les 12 départements de la région”. Avec à la clé un nombre important de victimes : “Sur l’ensemble de la période estivale, on estime à 796 décès (4,1%) toutes causes attribuables à la chaleur dont 440 (55%) décès sont survenus pendant les épisodes de canicule”.

Dans le détail, le bilan fait état de “348 actes SOS Médecins pour l’indicateur iCanicule enregistrés au plan régional ainsi que 1 322 passages aux urgences pour l’indicateur iCanicule dont 873 suivis d’une hospitalisation. Les recours aux soins d’urgence ont représenté jusqu’à 2,9% des actes quotidiens SOS Médecins et 1,1% des passages quotidiens aux urgences”.

Le bilan de ce nouvel été caniculaire débouche sur une certitude : l’obligation d’une adaptation à une tendance qui ne risque plus de s’inverser. La canicule frappe fort, longtemps, et sans distinction: “l’impact sanitaire de la chaleur est observé désormais sur l’ensemble de l’été et dans toutes les classes d’âge (un décès sur 4 concerne les moins de 75 ans). Il est nécessaire de l’anticiper en amont des canicules et d’adopter d’une stratégie d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique renforcée, au niveau national et territorial, dans la perspective de l’intensification attendue de ces phénomènes météorologiques extrêmes”.

Selon la directrice générale de Santé publique France, le Dr Caroline Semaille, il est indispensable de prendre dès à présent des mesures efficaces pour l’été 2024, qui sera notamment marqué par l’organisation en France des Jeux olympiques : « Ce bilan souligne, cette année encore, un impact important de la chaleur en termes de morbidité et de mortalité, pendant et hors épisodes de canicule, qui concerne toutes les tranches d’âge. Ces données confortent la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial, afin d’anticiper l’intensification de l’exposition à ces phénomènes météorologiquesAlors que nous accueillerons cet été un évènement international d’ampleur exceptionnelle, nos activités de surveillance en lien avec les fortes chaleurs feront l’objet d’une attention particulière. »

À SAVOIR

Dans le cadre ses missions de surveillance, Santé publique France publie chaque année un bilan Canicule et santé pour la période de surveillance de l’été (1er juin au 15 septembre), synthétisant les expositions de la population aux épisodes de canicule, leurs impacts sur la santé (mortalité et morbidité) ainsi que les mesures de prévention mises en place.

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Journaliste santé depuis de nombreuses années, Antoine Aulagnon possède une vaste expérience dans la création de contenus informatifs et précis dans le domaine de la santé, de la forme et du bien-être. Il a rejoint la team Ma Santé en 2018.

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