Un homme adulte hospitalisé en réanimation à cause de la légionellose en Savoie à Albertville.
La légionellose touche essentiellement les adultes. © Freepik

Dix-sept cas, six patients en réanimation et un décès. Depuis la mi-septembre, une flambée de légionellose secoue la région d’Albertville, en Savoie. Quels sont les symptômes de cette infection encore trop méconnue ? Qui est le plus exposé ? Et comment s’en protéger ? Éléments de réponse.

L’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a confirmé ce lundi 23 septembre 2025 la détection de 17 cas de légionellose dans le secteur d’Albertville (Savoie), dont six personnes hospitalisées en réanimation et une victime décédée .

Depuis une semaine, une cellule de crise réunit Santé publique France, la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), les collectivités locales et le Centre national de référence pour identifier la source de contamination. Les premières investigations se concentrent sur le réseau d’eau chaude, les tours aéroréfrigérantes et les installations collectives de type spas ou jacuzzis, éléments connus pour favoriser la prolifération des bactéries Legionella.

Souvent surnommée « la maladie du légionnaire », la légionellose est une infection pulmonaire grave provoquée par l’inhalation de microgouttelettes d’eau contaminées par des bactéries du genre Legionella.

Contrairement à une idée reçue, la maladie ne se transmet pas d’une personne à une autre. Elle survient généralement après exposition à des eaux tièdes stagnantes : 

  • systèmes de douche, 
  • réseaux d’eau chaude mal entretenus, 
  • spas, 
  • tours de refroidissement industrielles.

En France, 2 201 cas ont été notifiés en 2023, selon Santé publique France . Le taux de mortalité moyen est estimé à 10 %, mais peut grimper à 30 % chez les patients fragiles .

Quels sont les premiers signes qui doivent alerter ?

La légionellose débute souvent comme un simple état grippal, ce qui peut retarder le diagnostic. Les médecins insistent pourtant sur la nécessité de réagir rapidement.

Les symptômes précoces les plus fréquents sont :

Dans certains cas, s’y ajoutent des troubles digestifs (diarrhées, nausées, vomissements) et même des troubles neurologiques (confusion, désorientation), surtout chez les personnes âgées. En l’absence de traitement, l’infection peut évoluer vers une pneumonie sévère nécessitant une hospitalisation. Le diagnostic repose sur des tests spécifiques et le traitement associe généralement antibiothérapie et soins de support.

Qui est le plus à risque ?

Tout le monde peut théoriquement contracter la légionellose, mais certaines personnes y sont plus vulnérables. Santé publique France et l’ARS identifient comme profils à risque :

  • les personnes de plus de 50 ans,
  • les fumeurs ou ex-fumeurs,
  • les patients souffrant de maladies pulmonaires chroniques (BPCO, asthme sévère…),
  • les personnes immunodéprimées (cancers, greffes, traitements immunosuppresseurs) .

Les autorités n’ont pas communiqué de profils détaillés pour les 17 cas d’Albertville. Ces catégories sont celles généralement reconnues à risque au niveau national.

Peut-on prévenir la légionellose ?

Oui, la prévention repose avant tout sur l’entretien des installations d’eau chaude. L’ARS rappelle quelques règles simples mais efficaces :

  • Maintenir une température de l’eau chaude sanitaire au-dessus de 50-55 °C,
  • Purger régulièrement les robinets et douches peu utilisés pour éviter la stagnation,
  • Nettoyer et détartrer les pommeaux de douche, filtres et mousseurs,
  • Entretenir et désinfecter les spas, jacuzzis et piscines intérieures.

Pour les bâtiments collectifs (hôtels, résidences, hôpitaux), des contrôles réguliers sont obligatoires afin de limiter la présence de légionelles dans les réseaux.

L’épisode d’Albertville rappelle la fragilité des systèmes d’eau face aux légionelles, surtout en période de chaleur ou lors d’un entretien insuffisant.

Les autorités sanitaires appellent les habitants du secteur à consulter sans tarder un médecin en cas de fièvre, toux ou difficultés respiratoires survenues ces derniers jours. « Le traitement est efficace lorsqu’il est administré tôt », insiste l’ARS.

À SAVOIR 

La légionellose doit son surnom de « maladie du légionnaire » à un épisode survenu en 1976 à Philadelphie. Lors d’un congrès de l’American Legion, plus de 200 anciens combattants ont été frappés par une mystérieuse pneumonie, et 34 en sont morts. Des mois d’enquête ont permis aux chercheurs du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) d’identifier une bactérie inconnue jusque-là : Legionella pneumophila. En hommage (ou en souvenir) des victimes, l’infection a gardé ce nom historique.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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