Une personne déficiente visuelle se voit refuser l’accès dans un lieu sur quatre. Les chiens guides améliorent cette situation en rendant les espaces plus accessibles. Roland Donzelle, président de l’École des chiens guides d’aveugles de Lyon et membre de la FFAC (Fédération française des chiens guides), explique comment ces compagnons améliorent le bien-être et la sécurité de leurs bénéficiaires.
La Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles (FFAC) aide tous les Français déficients visuels en leur fournissant des chiens guides. Grâce aux dons, elle remet chaque année plus de 220 chiens, et favorise ainsi l’inclusion sociale de près de 2 millions de personnes dans le pays.
Reconnue d’utilité publique en 1981, la FFAC regroupe 10 associations régionales et 2 nationales, ainsi que 17 centres d’éducation et des élevages de chiots. Son rôle est de promouvoir l’utilisation des chiens guides, former les éducateurs et garantir la qualité de l’éducation canine ainsi que la médiation animale.
Les services de la FFAC sont destinés à plusieurs types de bénéficiaires : les personnes complètement aveugles, celles qui sont malvoyantes, celles qui ont des déficiences visuelles dues à des maladies spécifiques ou à l’âge. Roland Donzelle, président de l’École des chiens guides d’aveugles de Lyon, nous éclair nous éclaire sur la relation entre le chien guide et son maître.
Chien guide : comment améliore-t-il la qualité de vie ?
Comment contribue-t-il à améliorer le bien-être de son maître ?
La présence d’un chien guide ne réduit pas que la douleur, elle améliore le bien-être. Les études montrent que les personnes en situation de handicap, âgées ou non, se sentent mieux accompagnées par un animal. De plus, un chien favorise les interactions sociales, aidant à briser les barrières. Les chiens, en tant qu’animaux émotionnels, ressentent et réagissent aux émotions de leur maître.
Donc non seulement il assure des déplacements fluides et sécurisés, évite les obstacles et rend les trajets plus aisés, comme trouver une place assise dans le métro, mais être accompagné d’un chien attire également l’attention et renforce la confiance en soi.
Comment comprend-il les besoins de son maître ?
Les chiens guides sont élevés dans des familles d’accueil où ils apprennent les bonnes manières et s’habituent à divers environnements. Ils passent ensuite par une formation spécialisée où ils sont exposés à des situations variées, comme les déplacements en ville ou à la campagne.
Les éducateurs leur enseignent à naviguer en toute sécurité, à éviter les obstacles et à effectuer des tâches spécifiques, comme trouver des portes ou des sièges dans des transports en commun.
Quels défis rencontrent le bénéficiaire et son compagnon ?
Plusieurs défis se posent. D’abord, il est essentiel que la personne déficiente visuelle fasse confiance à son chien, car une absence de confiance compliquera la relation. Les bénéficiaires doivent aussi comprendre que le chien a été formé pour prendre des initiatives, ce qui peut parfois déstabiliser.
Ensuite, le choix du bon chien est crucial. Nous tentons de minimiser les erreurs de sélection, mais il arrive parfois qu’un chien ne convienne pas à un maître. Le changement de statut du chien, comme lors de sa retraite, peut également être difficile pour le bénéficiaire.
Chien guide : comment en obtient-on un, et à quel âge prend-il sa retraite ?
À quel âge un chien guide prend-il sa retraite ?
En général, les chiens guides prennent leur retraite vers dix ans, mais cela dépend de leur état de santé et de leur capacité à travailler. La sécurité du maître et le bien-être du chien sont prioritaires.
Existe-t-il plusieurs types de chiens guides ?
Tous les chiens guides suivent une formation similaire, mais le choix dépend de la taille et du tempérament du chien pour s’adapter au bénéficiaire. Les Labradors et Golden Retrievers sont les plus courants, mais d’autres races, comme le Berger allemand, sont également utilisées en fonction des préférences et des besoins.
Comment se déroule la procédure pour obtenir un chien guide ?
Pour obtenir un chien guide, le bénéficiaire doit être autonome dans ses déplacements. Le chien ne résoudra pas tous les problèmes. Si quelqu’un ne sort pas de chez lui, un chien ne changera pas cette situation. Nous orientons donc ceux qui n’ont pas encore cette autonomie vers des associations qui les aideront.
Une fois qu’une personne a acquis l’autonomie nécessaire, elle peut déposer une demande auprès de notre école ou d’une autre en France. Cela implique une évaluation de ses capacités de déplacement et une visite à domicile. Ensuite, elle entre en file d’attente, qui peut varier de quelques mois à un an, car nous dépendons de la générosité publique pour financer nos activités.
À SAVOIR
Pour rappel, interdire l’accès aux chiens guides d’aveugles et d’assistance dans les lieux publics peut entraîner une amende allant jusqu’à 450 €.