Le paracétamol, connu sous le nom commercial de Doliprane, est le médicament le plus utilisé et vendu en France. Bien utilisé, il est une valeur sûre tant chez les adultes que chez les enfants, pour soulager la douleur et la fièvre. Cependant, une utilisation excessive ou inappropriée peut avoir de graves conséquences sur votre santé. Pourquoi est-il si efficace ? Quels en sont, au contraire, les dangers ? Explications.
Le paracétamol contenu dans le Doliprane est réputé pour soulager la douleur, c’est un analgésique. Il s’agit également d’un antipyrétique : il réduit efficacement la fièvre.
Si son mécanisme d’action reste en partie obscur, le médicament agit en général en 30 à 60 minutes. Il est ensuite éliminé à 90 % par les reins, et ce, en quelques heures. En moyenne, le médicament procure un soulagement qui dure environ quatre heures.
Le doliprane : pourquoi l’utiliser ?
Paracétamol : comment ça marche ?
Le paracétamol ne cible pas la douleur, il influence en réalité le système nerveux central pour atténuer la perception de la douleur en :
- Agissant sur l’hypothalamus : une partie du cerveau impliquée dans la thermorégulation (la température interne du corps).
- Bloquant la sécrétion de la prostaglandine : une hormone qui joue un rôle important dans la sensation de douleur lors des règles.
Le paracétamol est présent dans de nombreux médicaments, que ce soit seul ou en combinaison avec d’autres substances actives. Ses formes disponibles sont variées : comprimés, gélules, suppositoires, suspensions buvables…
Paracétamol : comment bien l’utiliser ?
Pour utiliser le paracétamol en toute sécurité, des recommandations existent pour éviter tous dangers :
- Commencez par une dose adaptée : pour les adultes, il est conseillé de commencer par 500 mg à 1 g, le tout en espaçant les prises de 4 à 6 heures selon l’intensité de la douleur ou de la fièvre.
- Vérifiez les étiquettes : de nombreux médicaments contiennent du paracétamol. Assurez-vous de ne pas prendre plusieurs médicaments contenant du paracétamol en même temps, cela pourrait augmenter le risque de surdosage.
- Consultez un professionnel de santé : si la douleur persiste plus de 5 jours ou si la fièvre dure plus de 3 jours, consultez rapidement un médecin et arrêtez de prendre du paracétamol sans avis médical dans ces cas.
- Surveillez les signes de surdosage : en cas de symptômes tels que des nausées, des vomissements ou même des douleurs abdominales, contactez directement votre médecin traitant.
Paracétamol et anti-inflammatoires : quelle différence ?
À l’inverse des anti-inflammatoires comme l’ibuprofène, le paracétamol n’a tout simplement pas (ou très peu) d’effet anti-inflammatoire. Si certains les confondent ou les alternent, leurs différences sont bien réelles :
Leur action principale :
- Ibuprofène : soulage les douleurs et réduit les inflammations.
- Paracétamol : soulage les douleurs et réduit la fièvre.
Leurs utilisations les plus courantes :
- Ibuprofène : douleurs musculaires, maux de tête, douleurs articulaires (en musculation par exemple), fièvre.
- Paracétamol : maux de tête, douleurs légères, douleurs dues au rhume.
Les anti-inflammatoires soulagent les symptômes de l’inflammation, mais ne s’attaquent pas à sa cause. Par exemple, en cas d’entorse, un anti-inflammatoire sera plus efficace pour réduire l’inflammation.
Paracétamol et caféine : quel effet ?
La caféine, présente dans notre café quotidien, peut renforcer l’effet du paracétamol. En effet, de récentes études montrent qu’une tasse de café (environ 100 mg de caféine) pourrait augmenter l’efficacité du paracétamol de 5 à 10 %. Un combo particulièrement efficace pour traiter :
- Des troubles menstruels, connues sous le nom de dysménorrhée
- Les crampes abdominales
- Les maux de dos
Le doliprane : quels sont ses dangers ?
Paracétamol : les dangers d’une utilisation excessive
Le paracétamol est généralement bien toléré. Néanmoins vigilance, son abus peut entraîner de sérieuses complications :
Toxicité hépatique : une consommation excessive, ou son utilisation chez des personnes ayant des problèmes de foie, peut entraîner des lésions hépatiques (liées au foie). C’est d’ailleurs la principale raison des greffes de foie dues à des médicaments en France.
Les signes d’une hépatite médicamenteuse peuvent inclure :
- Fatigue
- Malaise
- Nausées
- Perte d’appétit
- Jaunisse (parfois)
Des profils plus vulnérables : la toxicité est plus élevée chez les personnes souffrant de dénutrition, déshydratation, dépendance à l’alcool ou ayant une maladie hépatique.
Des risques cardiovasculaires : augmenterait le risque de maladies cardiovasculaires de 20 %.
Des problèmes gastro-intestinaux : augmenterait les troubles tels que des ulcères ou des saignements.
Des problèmes rénaux : aggraverait les problèmes rénaux comme l’insuffisance rénale aiguë ou le syndrome néphrotique.
Paracétamol : pourquoi ça ne fonctionne pas toujours ?
Des fois, le paracétamol ne suffit pas à soulager certaines douleurs, en particulier celles liées aux menstruations. Lors des règles, des processus inflammatoires se produisent, ce qui peut le rendre moins efficace. Voici les raisons :
- Les inflammations : pendant les règles, l’utérus provoque des inflammations qui peuvent réduire l’efficacité du paracétamol.
- Prostaglandines : L’utérus sécrète assez de prostaglandines pour que le paracétamol ne suffise pas.
- Syndrome prémenstruel (SPM) : ce syndrome, qui s’accompagne aussi de réponses inflammatoires, nécessite souvent des traitements supplémentaires (ibuprofène), car le paracétamol peut ne pas être efficace à lui seul.
Paracétamol : les dangers durant la grossesse
Bien que le paracétamol soit souvent recommandé pendant la grossesse, il n’est pas sans risques. Des recherches ont établi des liens entre sa consommation et certains problèmes de comportement chez les enfants, comme :
- Hyperactivité : pendant la grossesse, il augmenterait le risque d’hyperactivité de 31 % chez les enfants.
- Cryptorchidie : son utilisation au cours du premier et du deuxième trimestre de la grossesse est associée à un risque de cryptorchidie. Une pathologie où les testicules ne descendent pas dans le scrotum chez les garçons.
Paracétamol et alcool : le mauvais cocktail
Mélanger le paracétamol avec de l’alcool peut être risqué, même en petites quantités. Les principaux dangers sont :
- Des problèmes rénaux : l’association augmente de deux fois le risque de dysfonction rénale.
- Des dommages au foie : l’alcool renforce les effets nocifs du paracétamol sur le foie.
Les personnes qui boivent beaucoup d’alcool sont logiquement les plus vulnérables. Un verre de vin avec du paracétamol n’est généralement pas dangereux, mais il faut éviter de dépasser 6 g de paracétamol par jour.
À SAVOIR
Ne dépassez pas 3 g par jour sans avis médical et vérifiez les étiquettes pour éviter un surdosage. Les symptômes d’une overdose peuvent ne pas apparaître immédiatement, ce qui rend la vigilance nécessaire.