Une femme qui urine trop longtemps.
Une étude parue dans PNAS montre que la plupart des mammifères, humains compris, mettent en moyenne 21 secondes pour uriner.

Vous pensez que le temps passé aux toilettes n’a pas grande importance ? Détrompez-vous ! La durée de votre miction, ce geste banal du quotidien, peut être un véritable indicateur de votre santé urinaire. Trop long, trop court, difficile ou douloureux… Ces signaux méritent qu’on s’y attarde. On vous explique.

Uriner, c’est naturel, quotidien, et pourtant souvent tabou. Entre deux réunions ou pendant la pause café, difficile d’imaginer que la simple durée de ce geste puisse cacher des alertes sur notre santé.

Pourtant, les études de la Société Internationale d’Urologie (SIU) et Société Européenne d’Urologie (EAU) montrent qu’une miction trop lente ou trop rapide peut être le signe d’un trouble urologique, parfois bénin, parfois plus sérieux. Alors, combien de temps faut-il pour uriner normalement ? Et surtout, quels sont les signaux qui doivent nous alerter ? 

En moyenne, une miction dure entre 20 et 30 secondes. Ce laps de temps correspond à l’évacuation complète de la vessie, qui contient généralement entre 300 et 500 ml d’urine chez un adulte en bonne santé (Santé Publique France).

Un temps plus long peut indiquer un problème de vidange de la vessie. Par exemple, un homme souffrant d’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), une pathologie fréquente chez les plus de 50 ans, peut voir le jet urinaire ralenti et la durée de la miction allongée. Selon la Société Française d’Urologie, plus de 50 % des hommes de plus de 60 ans sont concernés par cette affection, qui peut entraîner une gêne urinaire importante.

À l’inverse, une miction trop rapide ou très fréquente, appelée pollakiurie, peut révéler une infection urinaire, un diabète mal contrôlé ou une vessie hyperactive.

Uriner : à partir de combien de temps ça peut devenir problématique ?

  • Miction trop longue ou difficile : ce peut être le signe d’une obstruction urétrale ou d’une prostate hypertrophiée. La vessie peine à se vider complètement, ce qui augmente le risque d’infections ou de calculs rénaux.
  • Miction trop courte ou insuffisante : si vous avez l’impression d’uriner très peu ou de ne pas vider votre vessie, cela peut révéler une rétention urinaire ou une insuffisance rénale.
  • Douleur ou brûlure à la miction : un symptôme classique d’infection urinaire (cystite), fréquente chez les femmes, qui touche près de 10 millions de Français par an (Institut Pasteur).
  • Présence de sang dans les urines (hématurie) : à ne jamais négliger, cela nécessite un bilan urgent pour exclure une infection, un calcul ou, plus rarement, un cancer de la vessie ou du rein.

Pourquoi surveiller votre miction ?

Parce que la vessie est un véritable miroir de notre santé globale. Des troubles urinaires non traités peuvent mener à des complications graves, comme une infection des voies urinaires hautes (pyélonéphrite), une insuffisance rénale, voire des problèmes cardiaques par surcharge.

Par ailleurs, avec le vieillissement de la population française (près de 21 % des Français ont plus de 65 ans en 2024 selon l’Insee) ces troubles urinaires liés à l’âge deviennent un enjeu majeur de santé publique.

Si votre temps de miction varie soudainement, ou si vous ressentez un inconfort, une douleur ou un besoin fréquent d’uriner, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé. Un bilan urologique simple, comprenant souvent un interrogatoire, une analyse d’urine et parfois une échographie, permettra de poser un diagnostic précis.

La détection précoce de troubles urinaires permet un traitement efficace et évite les complications. Par exemple, une hypertrophie prostatique diagnostiquée tôt peut être traitée par médicaments, évitant la chirurgie.

  • Boire suffisamment : environ 1,5 litre d’eau par jour, sauf contre-indication médicale.
  • Ne pas retenir trop longtemps l’envie d’uriner : la vessie aime bien être vidée régulièrement.
  • Éviter les irritants : café, alcool, épices en excès peuvent perturber la vessie.
  • Surveiller ses symptômes urinaires : durée, fréquence, douleur, couleur de l’urine.

La prochaine fois que vous irez aux toilettes, accordez un petit moment d’attention à ce geste anodin. Le temps que vous passez à uriner est un indicateur précieux de votre santé. Ni trop rapide, ni trop long, votre miction doit rester fluide et confortable. Si ce n’est pas le cas, il ne faut surtout pas hésiter à en parler à votre médecin. 

À SAVOIR

Au-delà de la durée de la miction, la couleur de l’urine est un indicateur précieux. Une urine trop foncée peut signaler une déshydratation, une infection urinaire ou, plus rarement, des troubles hépatiques. À l’inverse, une urine très claire peut indiquer une consommation excessive d’eau ou un diabète insipide.

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Ma Santé

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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