Un homme devant les toilettes la nuit avec une envie pressante.
33 % des patients âgés de 55 à 75 ans consultant en urologie déclarent se lever au moins deux fois par nuit pour uriner. © Adobe Stock

Se lever la nuit pour uriner, une tendance qui s’accroît avec l’âge, n’est pas seulement désagréable, puisque le manque de sommeil induit peut engendrer une fatigue chronique néfaste pour votre santé. D’où l’intérêt de connaître la limite entre une situation normale et la caractéristique d’un éventuel problème de santé… 

La nycturie désigne le besoin de se lever une ou plusieurs fois la nuit pour uriner. Ce phénomène peut sembler anodin, mais il peut avoir des conséquences importantes sur le sommeil, l’énergie, et même la santé globale, surtout s’il devient chronique.

La fréquence normale pour uriner la nuit varie en fonction de plusieurs facteurs comme l’âge, l’état de santé général et les habitudes quotidiennes. Mais à partir de deux réveils nocturnes ou plus, il est important de s’interroger sur ses causes.

Une fois par nuit : une norme acceptable

D’après les spécialistes, se lever une fois par nuit pour uriner est considéré comme normal, notamment après 50 ans. À cet âge, le corps produit moins d’hormones antidiurétiques, ce qui entraîne une augmentation de la production d’urine pendant la nuit.

Plus d’une fois : attention à la nycturie

Si vous vous réveillez deux fois ou plus, cela peut être le signe d’une affection sous-jacente. Ce seuil est particulièrement préoccupant si cela perturbe régulièrement votre sommeil ou s’accompagne d’autres symptômes, comme une soif excessive ou des douleurs lors de la miction.

Des facteurs quotidiens parfois anodins

  • Hydratation tardive : boire beaucoup d’eau ou des boissons stimulantes (thé, café) avant de dormir peut naturellement augmenter la fréquence urinaire nocturne.
  • Consommation d’alcool : l’alcool agit comme un diurétique, augmentant le volume d’urine produit.

Des troubles médicaux à ne pas négliger

  • Infections urinaires : elles provoquent une irritation de la vessie, augmentant la fréquence des envies d’uriner, y compris la nuit.
  • Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) : chez les hommes, cette affection fréquente après 50 ans peut comprimer l’urètre et entraîner une nycturie.
  • Insuffisance cardiaque ou rénale : ces pathologies augmentent la rétention de liquide dans l’organisme, relâché la nuit sous forme d’urine.
  • Diabète : une glycémie mal contrôlée peut stimuler la production d’urine, y compris pendant le sommeil.

Pourquoi la nycturie doit être prise au sérieux ?

La nycturie n’est pas qu’un simple désagrément nocturne. Elle peut avoir des conséquences importantes :

  • Altération du sommeil : les réveils répétés peuvent nuire à la qualité du repos, entraînant fatigue, irritabilité, et difficulté à se concentrer.
  • Risque de chute : chez les personnes âgées, se lever la nuit dans l’obscurité peut augmenter le risque de chutes.
  • Impact sur la santé mentale : un mauvais sommeil chronique est lié à un risque accru de dépression et d’anxiété.

Nycturie : quand consulter un médecin ?

Si vous vous levez régulièrement pour uriner la nuit et que cela perturbe votre quotidien, une consultation médicale est recommandée. Parmi les signes qui nécessitent un avis médical, on retrouve :

  • Plus de deux réveils nocturnes.
  • Une soif excessive ou une miction douloureuse.
  • Des gonflements au niveau des chevilles ou des jambes.

Un médecin pourra vous orienter vers des examens adaptés (analyse d’urine, échographie ou prise de sang) pour en identifier la cause et proposer un traitement.

Que faire pour limiter la nycturie ?

Évitez de boire beaucoup de liquides dans les deux heures précédant le coucher. Préférez également des boissons non diurétiques. Pour les personnes souffrant de rétention d’eau, surélever les jambes pendant la journée peut réduire la quantité de liquide redistribué vers la vessie la nuit. Aussi, adoptez une alimentation équilibrée et limitez la consommation de sel, qui peut favoriser la rétention d’eau.

Un traitement médical peut être nécessaire pour gérer des causes sous-jacentes comme l’HBP ou le diabète.

Ainsi, se lever une fois par nuit pour uriner est généralement sans gravité. Cependant, si ce phénomène devient fréquent ou perturbe votre sommeil, il est important d’en parler avec un professionnel de santé.

À SAVOIR

présente chez 28 % des personnes souffrant d’apnée du sommeil de type SAOS, probablement en raison de la sécrétion de facteur natriurétique auriculaire provoquée par les apnées et la dépression thoracique.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du Groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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