La méningite sévit en Auvergne-Rhône-Alpes
La méningite s’identifie par plusieurs symptômes, dont une forte fièvre. ©Pexels

Plusieurs cas mortels de méningite bactérienne survenus en Rhône-Alpes ont rappelé qu’il ne fallait surtout pas prendre à la légère les symptômes d’une maladie redoutable si elle n’est pas prise à temps.

La méningite fait peur, et à juste titre. Le décès foudroyant d’un collégien de l’Arbresle a fait resurgir le spectre d’une maladie implacable, susceptible de frapper n’importe qui, n’importe où.
Ce cas de méningite mortelle, due à une infection invasive à méningocoque (IIM) de groupe C, faisait suite au décès d’une étudiante lyonnaise de 21 ans. Trois autres cas mortels ont aussi été recensés dans l’Allier et dans la Creuse, concernant des jeunes hommes et femmes d’une vingtaine d’année.

Méningite virale ou bactérienne

Oui, la méningite, qui touche principalement les enfants et les jeunes adultes du début de l’hiver au printemps, a de quoi inquiéter. Les formes de cette inflammation du liquide céphalo-rachidien, recouvrant le cerveau et la moelle épinière, sont pourtant variées et ne présentent pas le même taux de risque.
« La majorité des méningites ne sont pas d’origines bactérienne, mais d’origine virale, généralement sans gravité et sans séquelles. Mais elles portent le même nom, et cela crée la panique », explique le docteur Dorothée Gilbert, médecin généraliste à Lyon.

Hospitalisation et isolement

La méningite virale représente 70% à 80% des cas. La plupart du temps bénigne, elle est facilement traitée (repos et anti-douleurs type paracétamol jusqu’à la guérison spontanée). Elle ne nécessite pas d’hospitalisation, à de très rares exceptions. Seule la peu courante méningite herpétique, due au virus de l’herpès, engendre un traitement antiviral en urgence.
La méningite bactérienne, elle, est moins fréquente (1448 cas recensés en France en 2012) mais autrement plus grave que la méningite virale. Elle se traduit systématiquement par une hospitalisation de plusieurs jours, l’administration urgente d’un traitement antibiotique et l’isolement du malade.

Méningite à méningocoques, le grand danger

Très contagieuse, la méningite bactérienne se transmet par voie respiratoire ou par simple contact (toux, postillons, baisers…) Ses germes principaux sont le pneumocoque, l’haemophilus influenza, le streptocoque et surtout le méningocoque de groupe A, B ou C, autant d’infections pour lesquelles les séquelles (surdité, cécité, paralysie, amputations, lésions cérébrales…) peuvent être importantes et, parfois, le pronostic vital engagé. « Toutes ces formes peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves, et parfois fatales, d’où l’importance de réagir rapidement à l’apparition des symptômes. N’attendez pas : faites le 15 ! », confirme le docteur Gilbert.
Sur les 559 infections invasives à méningocoques recensées en 2012 en France, 46 se sont avérées mortelles, et 36 ont laissé des séquelles à leurs victimes.

Les bons réflexes en cas de présomption de méningite :

Reconnaître les symptômes de la méningite

S’ils sont parfois difficiles à identifier en fonction de l’âge de l’enfant, les symptômes de la méningite doivent alerter : vomissements, forte fièvre (+39°) et céphalées importantes (maux de tête) sont les plus caractéristiques. Une fontanelle bombée chez les plus jeunes, un teint pâle, une raideur corporelle (dite raideur de nuque) ou l’apparition de boutons inhabituels (violacés et qui ne s’effacent pas au contact), sont également des signes de suspicion.

Agir au plus vite

L’apparition des symptômes est plutôt rapide, et la maladie peut agir de manière foudroyante (risque septicémique). Dans les cas les plus graves, ils peuvent conduire à la mort en quelques heures.
Il est donc essentiel d’agir au plus vite pour influer sur le pronostic. Plus la prise en charge est précoce, moins les séquelles seront profondes et le risque de mortalité élevé.

Diagnostiquer la forme de méningite

Le seul moyen d’avoir la certitude d’être face à un cas de méningite bactérienne, et non simplement virale, est d’effectuer un prélèvement de liquide céphalo-rachidien, au biais d’une ponction lombaire, en milieu hospitalier. Le diagnostic permettra alors d’établir le traitement adéquat. S’il ne s’agit que d’une méningite virale, les antibiotiques systématiquement administrés à titre préventif sont alors abandonnés.
Pour en savoir plus et connaître les modalités de vaccination, consultez votre médecin traitant.
Retrouvez la liste de tous les médecins généralistes de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir


500 000 cas de méningites bactériennes sont recensés chaque année dans le monde selon l’OMS, dont 50 000 sont mortels. Les pays industrialisés, avec 1 à 3 cas pour 100 000 habitants, sont les moins touchés. L’Afrique subsaharienne, régulièrement touchée par des épidémies de méningite à méningocoques, est surnommée ‘’ceinture de la méningite’’.

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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