le cheval au secours des séquelles d'un AVC
L'hippothérapie, une thérapie ayant pour support le cheval, permet d'aider les patients victimes d'un AVC. ©Erik Bogros, Equiphoria

Le groupe pharmaceutique Boehinger Ingelheim, l’un des leaders mondiaux en santé animale, et l’Institut Equiphoria, dédié aux programmes thérapeutiques entre le cheval et les personnes en situation de handicap, développent un programme commun pour aider les patients victimes d’AVC à se remettre de séquelles potentiellement très lourdes. Un essai thérapeutique basé sur l’hippothérapie ca être lancé au printemps. D’une durée de 4 ans, cette étude doit établir les bénéfices de cette thérapie entre l’homme et l’animal.

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause d’handicap acquis de l’adulte dans les pays industrialisés. En France, une personne est victime d’un AVC toutes les 4 minutes. Seulement, trois personne sur quatre conservent des séquelles et uniquement une sur cinq peut reprendre ses activités antérieures.

La réduction des ces séquelles est un enjeu de santé publique. Le laboratoire Boehinger Ingelheim, dont le siège français se situe à Lyon, s’est associé à l’Institut Equiphoria pour développer un nouvel essai clinique. Ce projet, qui débutera au printemps 2021, est basé sur l’hippothérapie, thérapie alliant l’humain et le cheval. Explications.

Hippothérapie : allier l’homme et l’animal

Unir les professionnels de santé humaine et animale pour le suivi post AVC. C’est le pari partagé par le laboratoire Boehringer Ingellheim et l’Institut Equiphoria, sur les bases d’une approche médicale appelée « One Health ». Le concept « One Health » (« une seule santé » en français) est apparu au début des années 2000. Il met en lumière la corrélation entre la santé humaine, animale et l’état écologique. « La collaboration Boehringer Ingelheim – Equiphoria est l’opportunité d’allier l’humain et le cheval dans une étude scientifique exceptionnelle. Nous sommes reconnaissants d’avoir trouvé un partenaire qui prend en compte les besoins du patient après l’hospitalisation et qui met à l’honneur la relation homme-animal. », expliquent les fondateurs d’Equiphoria, Hélène Viruega-Bogros et d’Erik Bogros.

 

Le cheval pour surmonter son handicap 

Depuis plusieurs années, Equiphoria a développé l’hippothérapie, qui permet la réadaptation fonctionnelle du patient à travers le mouvement du cheval. Les chevaux de l’Institut sont utilisés uniquement pour les soins. Chaque cheval est préalablement choisi en fonction de son caractère et de sa formation pour interagir face aux différents handicaps.

Le mouvement du cheval, qui a une marche similaire à celle de l’humain, stimule les circuits neuronaux du patient cavalier. Installé sur la selle, le patient peut travailler différents aspects :

  • Sa posture
  • Sa tonicité
  • Son équilibre
  • Sa perception du schéma corporel
  • Sa motricité
  • Ses émotions
  • Sa confiance en soi
  • Plusieurs aspects psychiques et psychocorporels

Grâce à leur hypersensibilité, les chevaux comprennent les états émotionnels des patients, ce qui permet de transmettre de précieuses informations aux professionnels de santé. En bonne santé, physique et mentale, les chevaux favoriseront l’obtention de résultats optimaux chez les patients. Par conséquent, le bien-être de l’animal est donc primordial.

 

Les objectifs de l’étude

Cette étude, qui se déroulera à l’Institut Equiphoria, entamera une réadaptation neurologique qui permettra à un patient victime d’un AVC d’atteindre des niveaux d’autonomie satisfaisants pour sa vie quotidienne. Cette étude a deux objectifs :

  • Tout d’abord, analyser, par rapport à une prise en charge conventionnelle d’un patient victime d’un AVC, les bénéfices de la réadaptation neurologique par hippothérapie sur son indépendance fonctionnelle, ses capacités physiques et mentales, son équilibre émotionnel mais aussi sa qualité de vie.
  • Ensuite, mesurer l’impact de ce programme sur la qualité de vie des aidants proches qui sont eux-aussi intégrés à cette prise en charge.

Cette expérimentation, qui durera 4 ans, va opposer 60 patients répartis dans deux groupes différents. Un des groupes suivra la réadaptation neurologique par hippothérapie, tandis que l’autre groupe suivra un parcours de santé classique. Durant l’étude, divers tests cliniques utilisés dans le suivi des patients victimes d’un arrêt vasculaire cérébral seront effectués. Ils permettront d’analyser les effets de l’hippothérapie d’un point de vue physique, cognitif, psychologique, émotionnel mais aussi social. Et l’impact sur leur qualité de vie et celle de leurs aidants sera également étudié.

À SAVOIR

Les séquelles d’un AVC sont multiples. la plus connue est l’hémiplégie, c’est-à-dire la paralysie de la moitié du corps. Un trouble de la parole, un trouble de la sensibilité, une détérioration cognitive font également partis des séquelles.

Article précédentAutisme : les femmes, ces malades invisibles
Article suivantCovid-19 et enfants : faut-il s’inquiéter de la maladie de Kawasaki ?

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici