Une équipe de chercheurs israéliens a mis au jour une découverte aussi surprenante que prometteuse : notre façon de respirer serait aussi unique qu’une empreinte digitale. Une avancée scientifique sérieuse, publiée en juin 2025, qui pourrait bien bouleverser la biométrie… et la médecine du quotidien.
Chaque jour, vous respirez des milliers de fois sans y penser. Mais ce souffle, aussi banal qu’essentiel, pourrait bien devenir une signature personnelle. C’est ce qu’a démontré une équipe du Weizmann Institute of Science en Israël. Leur étude, publiée le 12 juin 2025 dans la revue Current Biology, affirme qu’il est possible d’identifier une personne par sa respiration avec une précision de 96,8 %.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont demandé à une centaine de volontaires de porter, pendant 24 heures, un petit dispositif positionné sous le nez. Ce capteur, discret et sans gêne, enregistrait la moindre inspiration et expiration : fréquence, durée, pause, intensité…
L’ensemble des donnĂ©es a ensuite Ă©tĂ© traitĂ© par une intelligence artificielle, capable de distinguer chaque individu Ă partir de ce qu’on pourrait appeler leur “signature respiratoire”.
Inspirer, expirer… et s’identifier
Ce souffle qui nous rend tous unique
Ce qui rend cette dĂ©couverte fascinante, c’est que notre respiration, bien qu’invisible, semble suivre un schĂ©ma personnel. Chacun a son propre rythme, plus ou moins rapide, plus ou moins profond. Certains marquent de longues pauses entre deux cycles respiratoires, d’autres enchaĂ®nent sans rĂ©pit. MĂŞme si notre souffle varie en fonction de nos Ă©motions ou de notre activitĂ©, il conserve un “style” constant, propre Ă chacun.
C’est cette combinaison de facteurs qui constitue une empreinte respiratoire. Et contrairement à une empreinte digitale ou à une reconnaissance faciale, elle est plus difficile à truquer ou à copier, car elle vient de l’intérieur, elle est vivante.
Le souffle, nouveau capteur de santé
Au-delà de l’identification, cette méthode ouvre des perspectives fascinantes pour la médecine. Les chercheurs ont observé que la respiration pouvait refléter notre état de santé mental et physique. Par exemple, des personnes anxieuses présentent souvent un souffle plus saccadé, avec des pauses irrégulières. Les cycles respiratoires pendant le sommeil pourraient aussi indiquer des troubles psychiques ou physiologiques invisibles autrement.
Cette technologie pourrait donc être utilisée comme un outil de dépistage non invasif. En analysant simplement notre souffle, il deviendrait possible de repérer un état de stress chronique, un trouble du sommeil, voire certaines pathologies chroniques. Le tout, sans prise de sang ni IRM.
Que faire de cette découverte surprenante ?
La biométrie douce de demain
Du côté de la sécurité, cette avancée pourrait également révolutionner nos habitudes. Imaginez pouvoir déverrouiller votre téléphone, ouvrir la porte de votre bureau ou monter dans votre voiture simplement en respirant. Ce serait simple, discret et, surtout, très difficile à falsifier.
À la différence des empreintes ou de la reconnaissance vocale, le souffle est moins facile à capter à distance ou à reproduire artificiellement. Et comme cette technologie fonctionne même pendant le sommeil ou en situation de stress, elle pourrait s’avérer utile dans de nombreux contextes, y compris médicaux ou sécuritaires.
Encore un peu tĂ´t pour respirer la victoire
Mais attention, tout n’est pas encore prêt pour une adoption à grande échelle. D’abord, cette étude n’a été réalisée que sur une centaine de personnes, dans un cadre contrôlé. Il faudra vérifier que cette empreinte respiratoire reste stable dans le temps, face à une maladie ou une activité physique intense, par exemple.
Ensuite, il reste la question de la vie privée. Car oui, notre souffle peut révéler bien plus que notre identité : il peut aussi livrer des indices sur notre état émotionnel, notre forme du moment, nos éventuelles pathologies. Il faudra donc encadrer strictement l’usage de ces données, pour éviter tout abus.
Enfin, il faudra rendre ces dispositifs plus discrets, plus confortables, et accessibles au grand public. Respirer, oui. Porter un capteur en permanence, c’est une autre histoire.
Une science qui donne du souffle au futur
Cette étude du Weizmann Institute ouvre la voie à une nouvelle forme de biométrie : silencieuse, invisible, mais redoutablement précise. Identifier une personne par sa respiration n’est plus de la science-fiction. C’est une réalité scientifique, validée par des données concrètes, et qui pourrait transformer à la fois la sécurité, la médecine et notre rapport à notre propre corps.
Et si, demain, une simple inspiration suffisait Ă prouver qui vous ĂŞtes ou Ă dire comment vous allez ?
Ă€ SAVOIR
L’étude ne s’est pas limitée à une simple mesure ponctuelle. Un suivi retest a été réalisé auprès de 42 volontaires à un moment aléatoire, jusqu’à deux ans plus tard. Les résultats montrent que chaque empreinte respiratoire reste remarquablement stable dans le temps, tout en conservant sa singularité d’une personne à l’autre.