Au lendemain du Sommet sur l’IA, à Paris, l’intelligence artificielle confirme son influence grandissante dans le domine de la santé. Grâce aux algorithmes de pointe, elle améliore la détection des maladies, personnalise les traitements et optimise la prise en charge des patients. Dernier exemple en date : le partenariat entre l’Institut Curie et Google. Cette association, confirmée à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle, ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre le cancer. Mais concrètement, que peut apporter l’IA en matière de santé ? Eléments de réponses…
Aujourd’hui, les avancées en intelligence artificielle permettent aux médecins d’affiner leurs diagnostics et de détecter des maladies plus tôt. Un atout majeur, notamment en cancérologie, où le temps est compté. « En France, près de 78 000 femmes en France sont diagnostiquées chaque année avec un cancer du sein ou un cancer gynécologique, et malheureusement, 20 000 en meurent », déclare la Pre Anne Vincent-Salomon, Directrice de l’Institut des Cancers des Femmes. « Combiner notre expertise dans le domaine de la recherche avec les capacités technologiques de Google offre l’espoir de progrès significatifs».
Et aujourd’hui, les algorithmes d’IA sont désormais capables d’analyser des milliers de mammographies et de repérer des anomalies invisibles à l’œil humain. C’est précisément ce que teste l’Institut Curie en collaboration avec Google. Leur objectif ? Développer une IA capable de prédire la progression d’un cancer et d’évaluer le risque de rechute.
L’intelligence artificielle au service des radiologues
Dans l’imagerie médicale, l’IA est aussi en train de changer la donne. Capable d’analyser des milliers d’images en un temps record, elle aide les radiologues à poser des diagnostics plus précis. Un logiciel basé sur l’IA est actuellement testé au Centre de Cancérologie de l’Est Parisien pour améliorer la détection du cancer du sein. Son rôle ? Repérer des détails subtils qui pourraient échapper aux radiologues.
Dans la mesure où certains cas échappent encore aux mammographies classiques, l’IA pourrait permettre de repérer plus tôt des lésions suspectes et ainsi augmenter les chances de guérison. « L’IA ne remplace pas le médecin, elle lui apporte un regard supplémentaire en isolant des éléments suspects à analyser de plus près », précise le Dr Christiane Strauss, cheffe du service d’imagerie médicale au Centre de Cancérologie de l’Est Parisien.
Les premiers résultats sont prometteurs : des études montrent que l’IA réduit le nombre de faux négatifs et améliore la fiabilité des dépistages. L’Institut Curie, en partenariat avec Google, explore aussi son potentiel pour affiner la détection des cancers gynécologiques.
Des traitements plus personnalisés grâce à l’IA
Mieux cibler les traitements pour chaque patient
Loin d’être limitée au diagnostic, l’IA révolutionne aussi la façon dont les patients sont soignés. Actuellement, certains traitements ne fonctionnent pas sur tous les patients, car la réponse aux médicaments varie selon les individus. Deux patients atteints du même cancer peuvent réagir très différemment à une chimiothérapie ou à une immunothérapie. Les traitements peuvent donc être inefficaces ou mal tolérés.
Pour pallier ce problème, l’Institut Curie et Google travaillent sur l’identification de nouveaux biomarqueurs. Des indicateurs biologiques capables de prédire quelles patientes répondront le mieux à un traitement spécifique. En analysant des milliers de profils génétiques et moléculaires, l’IA peut aider les chercheurs à adapter la prise en charge de chaque malade en fonction de son propre profil biologique. Les traitements seront donc ajustés en fonction des caractéristiques de chaque patient. Une avancée qui limiterait les effets secondaires indésirables et augmenterait les chances de guérison.
L’IA et la chirurgie de précision
Dans certains domaines, l’IA permet d’améliorer la précision des gestes chirurgicaux. C’est notamment le cas dans le cancer de la prostate, où une nouvelle technique de biopsie assistée par IA permet de réaliser des prélèvements plus ciblés. Actuellement, la plupart des biopsies sont réalisées “à l’aveugle”, avec un risque de passer à côté des cellules tumorales ou de prélever des tissus sains inutilement.
Grâce à l’intelligence artificielle, ces interventions deviennent beaucoup plus précises. En fusionnant les images d’une IRM et d’une échographie en temps réel, les chirurgiens peuvent reconstruire une image 3D ultra-détaillée de la prostate. Cette visualisation permet de guider les prélèvements avec une meilleure précision. Cette technique réduit ainsi le risque d’erreur et améliore la fiabilité du diagnostic.
« Grâce à une fusion d’images IRM et échographiques, nous pouvons recréer une image 3D de la prostate et ainsi guider nos prélèvements avec une précision inégalée », explique le Dr Alexandre Colau, chef du service de chirurgie urologique au Centre de Cancérologie de l’Est Parisien. À terme, ces avancées pourraient être appliquées à d’autres types de cancers et même à la chirurgie mini-invasive, où chaque millimètre compte pour préserver au maximum les tissus sains.
L’intelligence artificielle : un gain de temps pour les patients et les médecins
Moins d’erreurs, plus de temps pour les patients
L’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer les soignants, mais bien à les assister dans leur travail quotidien. Grâce à sa puissance d’analyse, l’IA permet de réduire les erreurs médicales en croisant les données des patients et en signalant d’éventuelles incohérences. Par exemple, elle peut détecter des interactions médicamenteuses dangereuses ou alerter un médecin sur un diagnostic potentiellement erroné en comparant les symptômes d’un patient à des milliers de cas similaires.
Elle permet aussi aux professionnels de santé de gagner du temps en automatisant certaines tâches administratives chronophages, comme la rédaction des comptes rendus médicaux ou la gestion des dossiers patients. Au lieu de passer des heures à remplir des formulaires, les médecins et infirmiers peuvent se consacrer davantage à l’écoute et à l’accompagnement des patients.
Former les médecins à l’intelligence artificielle
Pour que l’IA soit pleinement intégrée dans le parcours de soins, il faut que les professionnels de santé soient formés à son utilisation. Maîtriser ces nouveaux outils demande des compétences spécifiques. Notamment pour interpréter correctement les analyses fournies par les algorithmes et les intégrer dans la décision clinique. Dans cette optique, Google s’engage à former les équipes de l’Institut Curie à l’IA, pour qu’elles puissent exploiter tout le potentiel de ces technologies.
L’objectif est donc double. D’abord, optimiser l’utilisation des données médicales pour affiner les diagnostics et améliorer la prise en charge des patients. Puis, garantir une utilisation éthique et sécurisée de l’intelligence artificielle en médecine.
Lutter contre les fake news sur la santé
Enfin, l’intelligence artificielle ne se limite pas au diagnostic et au traitement. Elle participe aussi à la sensibilisation et la lutte contre la désinformation. Avec la prolifération des informations en ligne, il devient de plus en plus difficile pour le grand public de distinguer le vrai du faux. Surtout lorsqu’il s’agit des conseil médicaux en ligne. C’est particulièrement vrai en matière de cancer, où certaines rumeurs sur des traitements miracles ou des causes infondées peuvent détourner les patients des soins appropriés.
Pour y remédier, YouTube et l’Institut Curie collaborent pour diffuser des contenus scientifiques validés par des experts. L’objectif est de rendre l’information médicale accessible et vérifiée, et contrer les fake news qui circulent sur les réseaux sociaux.
Alors, si elle soulève encore des questions éthiques et techniques, une chose est sûre : l’intelligence artificielle en santé est une révolution qui ne fait que commencer !
À SAVOIR
L’intelligence artificielle peut aussi surveiller votre santé générale et améliorer votre quotidien! Grâce aux objets connectés et aux assistants virtuels, elle analyse le sommeil, l’activité physique et le rythme cardiaque pour aider les médecins à mieux suivre leurs patients et adapter les traitements.