Une main de médecin qui tient deux tubes remplis de sang à la suite d'une prise de sang.
Lors d'une prise de sang, chez l'adulte, on prélève environ 25mg de sang. © Adobe Stock

Plaquettes, globules rouges ou blancs, hémoglobine… Notre sang regorge d’informations sur notre état de santé général. Il s’agit d’un examen relativement fréquent et il est même recommandé, pour les adultes, de réaliser des analyses tous les trois ans. Mais comment lire et comprendre ses résultats, une fois le compte rendu en main ? Éléments de réponse. 

Avant toutes choses, comment savoir si vos résultats de prise de sang sont normaux ou non ? Si vous avez déjà réalisé une prise de sang et reçu directement le compte-rendu, vous avez probablement remarqué que les résultats sont accompagnés de « valeurs de référence ». Une limite inférieure et une limite supérieure.

Ces valeurs sont établies par les biologistes à partir de données provenant de populations en bonne santé. Cependant, comme dans toute analyse statistique, il y a toujours des échantillons pouvant se situer en dehors de cette norme établies. Par conséquent, être légèrement en dehors de ces valeurs ne signifie pas nécessairement que vos résultats sont mauvais et qu’il faut paniquer.

Pourquoi faire une prise de sang ?

Généralement prescrite par un médecin généraliste, la prise de sang peut également être un examen complémentaire souhaité par un autre professionnel de santé. Le but étant de prélever un échantillon de sang et de l’envoyer en laboratoire pour analyse. Peu importe la cause qui pousse à passer cet examen, la prise de sang est un examen courant et peu douloureux. 

  • évaluer l’état de santé, généralement suite à une maladie détectée
  • contrôler l’efficacité d’un traitement médical
     
  • dépister une maladie, comme l’hépatite
  • affiner un diagnostic
     
  • faire un check up

Doit-on impérativement être à jeun ? 

Bien que la plupart des analyses ne soient pas affectées par un repas, certains tests, en particulier ceux liés aux glucides et aux lipides, nécessitent de jeûner. Être à jeun signifie ne rien manger, ni boire (sauf de l’eau) dans les 8 à 12 heures avant l’examen. Fumer une cigarette rentre aussi dans les conditions du jeûne.

Il est impératif d’être complètement à jeun pour plusieurs prescriptions. 

  • Calcium, phosphore (ou bilan phospho-calcique)
  • Glycémie, insuline, C peptide
  • HGPO (hyperglycémie provoquée)
  • Triglycérides, cholestérol total, LDL, HDL, apoprotéine A ou B
  • Acides gras
  • Homocystéine (acide aminé)
  • Gastrine (hormone sécrétée par l’estomac)

Pour d’autres réceptions, le jeûne est recommandé mais pas obligatoire. 

  • Ionogramme : Na, K, Cl (les minéraux comme le sodium)
  • Urée, créatinine, acide urique (déchets métaboliques, fonction rénale)
  • Fer, saturation en transferrine (transport de l’oxygène, anémie)
  • Folates sériques, folates érythrocytaires (vitamines, synthèse de l’ADN, prévention des anomalies)
  • Vitesse de sédimentation (réaction immunitaire, diagnostic)
  • Leucocytes + formule (cellules de défense immunitaire)
  • Phosphatases alcalines, transaminases (enzymes)
  • Albumine, protéines, électrophorèse (protéines)
  • CA 125, Ca19.9, CA 15.3, PSA (marqueurs)

L’hémogramme : éléments de mesure des composants du sang

Pour lire et comprendre sa prise de sang, il faut se pencher sur les différents éléments analysés. La première chose à prendre en compte sont les principaux composants de notre sang : globules rouges, globules blancs et plaquettes.

  • Globules rouges (érythrocytes) : ils transportent l’oxygène dans le corps. Un taux bas peut indiquer une anémie et provoquer fatigue et faiblesse. À l’inverse, un taux trop élevé peut correspondre à la formation d’un caillot de sang dans une veine ou une artère.
  • Globules blancs (leucocytes) : ce sont les défenseurs du système immunitaire. Une augmentation peut signaler une infection, tandis qu’une diminution peut indiquer un problème de santé qui nécessite des examens plus approfondis.
  • Plaquettes : éléments essentiels pour la coagulation du sang. Un taux trop bas peut augmenter le risque de saignement, tandis qu’un taux élevé peut augmenter le risque de thromboses.

Là n’étant pas les seuls éléments analysés, il faut regarder tout ce qui s’en suit.

Le bilan lipidique

Son nom donne un indice, le bilan lipidique évalue les graisses dans votre sang. 

  • Cholestérol total : un taux élevé peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. À l’inverse, lorsque le taux est trop bas, on parle d’hypocholestérolémie. Dans la majorité des cas, il n’y a pas de risques. 
  • Cholestérol HDL et LDL : le HDL (bon cholestérol) aide à protéger le cœur, tandis que le LDL (mauvais cholestérol) peut s’accumuler dans les artères. Ainsi, un taux de HDL élevé est plutôt bon signe. 
  • Triglycérides : des niveaux élevés peuvent être liés à des problèmes de santé comme le diabète ou l’obésité. Dans le cas où le taux est plus bas que la moyenne, il ne faut pas s’inquiéter, rien de grave en vue. 

Le bilan hépatique

Ce bilan examine la santé de votre foie et peut donc détecter des maladies comme l’hépatite ou confirmer un diagnostic de jaunisse.

  • Transaminases (ALAT, ASAT) : des niveaux élevés peuvent indiquer une inflammation ou des lésions du foie. À l’inverse, un taux trop bas peut révéler une infection urinaire ou une lésion rénale.
  • Bilirubine : un taux élevé peut signaler une maladie du foie ou un problème de drainage biliaire. Si toutefois le taux est trop bas, il peut s’agir d’un syndrome de Gilbert. Une maladie du foie quinécessitent des examens approfondis. 

Le bilan rénal

Sans grande surprise, le bilan rénale analyse la santé de vos reins.

  • Créatinine : un taux élevé peut suggérer que vos reins ne filtrent pas correctement les déchets du sang.
  • Urée : comme la créatinine, un taux élevé peut être un signe d’insuffisance rénale. S’il est trop bas, il peut être signe d’un problème musculaire.

La glycémie

La mesure de la glycémie indique le taux de sucre dans le sang. 

  • Glycémie à jeun : des niveaux élevés peuvent indiquer un diabète ou un prédiabète.
  • Hémoglobine glyquée (HbA1c) : cela donne une idée de votre taux de sucre moyen sur les 2-3 derniers mois.

Les électrolytes

Les électrolytes, comme le sodium, le potassium et le calcium, sont des minéraux. Aussi important que le reste des éléments analysés, les minéraux participent évidemment à la santé générale de l’organisme. 

  • Sodium : important pour l’équilibre des fluides. Des niveaux trop bas ou trop élevés peuvent causer divers problèmes de santé à confirmer par des examens plus spécifiques. 
  • Potassium : joue un rôle clé dans la fonction cardiaque et musculaire. Un déséquilibre peut entraîner des troubles du rythme cardiaque.

Chaque laboratoire a ses propres valeurs de référence, qui peuvent légèrement varier. Il faut donc comparer vos résultats avec ceux indiqués sur votre compte-rendu.

Les résultats sont souvent accompagnés d’une fourchette de valeurs normales. Si vos résultats se situent en dehors de ces fourchettes, cela peut nécessiter un suivi.

L’interprétation des résultats

Si un résultat est anormal, ne paniquez pas tout de suite. De nombreux facteurs peuvent influencer les résultats : l’alimentation, le stress, l’exercice ou même des médicaments.

Discutez avec votre médecin pour comprendre ce que cela signifie pour vous et pour votre santé globale.

Que faire après avoir reçu ses résultats ?

Ne restez pas dans le flou. Transmettez toujours vos résultats à votre médecin traitant ou un médecin généraliste et poser toutes vos questions.

Si un résultat vous semble préoccupant, demandez des explications claires. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Si des anomalies sont détectées, suivez les conseils de votre médecin, qui pourra recommander des examens complémentaires ou des changements de mode de vie.

À SAVOIR

Peut-on faire une prise de sang sans ordonnance ? La réponse est oui. Il est possible de se rendre au laboratoire sans ordonnance. Le nom de votre médecin traitant vous sera demandé et vous devrez remplir une fiche de demande d’examen. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du Groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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