Sujette à de nombreux maux au cours de cette période inédite, les femmes enceintes font toutefois face à de nombreuses restrictions concernant les médicaments. Prisée des adeptes du soin par les plantes, l’homéopathie vient également au secours des maux de la grossesse. Plus qu’une médecine alternative, elle se placerait même comme traitement de première intention dans certains cas chez les femmes enceintes selon le Dr Christelle Besnard, médecin homéopathe.
Un mauvais usage des médicaments des futures mamans peut avoir des effets réellement néfastes sur la santé de leur foetus. 1200 bébés naîtraient ainsi chaque année avec des malformations et pathologies liées à la prise inadéquats de médicaments au cours de la grossesse. À base de plantes, l’homéopathie serait-elle la solution pour soigner les maux et symptômes de la grossesse, à moindre risque ? Zoom sur les bienfaits de cette médecine alternative pour les femmes enceintes tout au long de cette expérience, du désir d’enfant aux suites de couches.
Une thérapie naturelle pour traiter les maux de la grossesse
Troubles digestifs, jambes lourdes, hémorroïdes ou douleurs en tout genre… La grossesse est une période particulièrement sujette à divers problèmes, à différentes étapes. Vieille du XVII ème siècle, l’homéopathie a révolutionné la thérapie en proposant une alternative aux traitements traditionnels, notamment chez les femmes enceintes.
“Les maux de la grossesse peuvent devenir de réels troubles difficiles à gérer, explique Maude Maussault, sage-femme formée à l’homéopathie, à l’Hôpital Croix-Rousse (HCL). Certaines femmes ne se soignent toutefois pas malgré la gêne par peur de prendre des médicaments pouvant être nocifs pour leur bébé. L’homéopathie est donc une réelle solution car elle permet d’accompagner les changements corporels de manière naturelle. Cela peut être particulièrement bénéfique dans l’accompagnement de certains sevrages (tabac, alcool, médicaments…) et leurs symptômes”, détaille la sage-femme.
Selon les adeptes de l’homéopathie, ce type de médecine ne s’appliquerait pas seulement aux désagréments de la grossesse mais également à différentes phases. Certains médicaments pourraient même favoriser l’accouchement.
Accouchement et homéopathie : un binôme qui fonctionne ?
Souvent accusée de simple effet placebo, l’homéopathie aurait de réelles vertus mesurables, notamment durant la phase de l’accouchement. Un discours qui séduit, à l’heure où les femmes semblent de plus en plus se tourner vers les méthodes d’accouchement naturelles et physiologiques.
“L’homéopathie a une réelle incidence sur l’accouchement. La prise de Caulophyllum [des laboratoires Boiron] avant l’accouchement permet de savoir s’il s’agit d’une vraie contraction ou non. Si elles sont vraies, elles vont se répéter et s’intensifier. À l’inverse, s’il s’agit de fausses contractions d’exercice, celles-ci vont s’arrêter. Cela est d’une aide précieuse”, explique Maude Massault.
Le corps médical obstétrique n’est toutefois pas toujours apte à utiliser ces thérapies. Un travail de formation est à réaliser, selon la sage-femme : “Lorsqu’une femme arrive avec sa trousse de granules homéopathiques à la maternité, les sages-femmes doivent être en mesure de l’accompagner et de la guider.”
Médecine moderne ou thérapie alternative : pourquoi choisir ?
L’homéopathie ne serait toutefois pas en guerre avec la médecine traditionnelle. Elle répondrait au besoin de certaines femmes enceintes de trouver des remèdes à la fois efficaces et naturels. Les deux types de thérapies pourraient même parfaitement fonctionner ensemble selon le Dr Christelle Besnard-Charvet, médecin gynévologue obstétricienne et homéopathe à Lyon.
“Plus qu’une médecine alternative, l’homéopathie peut être un traitement de première intention dans le cadre de certains maux de la grossesse mais il est possible de ne pas choisir un type de médecine mais de simplement faire un consensus. Par exemple, dans le cadre de jambes lourdes plusieurs remèdes peuvent se complémenter. La femme enceinte peut à la fois se tourner vers un angiologue, porter des bas de contention dédiés et à la fois se tourner vers l’homéopathie“, explique t-elle.
L’homéopathie, mal aimée de la médecine
L’homéopathie souffre toutefois d’une moindre considération dans le monde de la médecine. Souvent associée au placebo, elle n’est pas reconnue par la médecine conventionnelle, encore moins par l’Académie nationale de Médecine.
Dans son avis du 26 mars 2019, l’organisation hautement respectée dans le monde médical énonce “les méta-analyses rigoureuses n’ont pas permis de démontrer une efficacité des préparations homéopathiques. Ces divergences entre l’engouement du public, la rigueur des scientifiques et l’opinion intermédiaire des praticiens peuvent s’expliquer par la connaissance insuffisante et/ou la sous-estimation de l’effet placebo“.
Des attaques sur l’efficacité de cette thérapie alternative auxquelles répond volontiers le Dr Besnard Charvet. Elle confie avoir elle aussi été peu convaincue de l’intérêt de cette médecine à ses débuts. “J’étais un peu comme tous ces médecins au départ, septique. Mais j’ai appris à écouter et suivre mes patients sous traitement homéopathiques et j’ai constaté, à mon grand étonnement, de réels résultats. Pour le bien-être de nos patients, il faut avoir cette ouverture d’esprit pour les soigner au mieux. C’est finalement le fondement de la médecine.”
Si elle ne convainc pas tout le monde, l’homéopathie est toutefois loin de perdre ses nombreux adeptes. Un Français sur deux en serait un consommateur régulier.
À SAVOIR
Gare à l’automédication, même en homéopathie ! Bien que naturels, les médicaments ne sont pas tous sans danger pour les femmes enceintes. Avant la prise d’un traitement, consultez un professionnel de santé.