En augmentation depuis une cinquantaine d'années, les cancers de la peau font partie des cancers les plus fréquents en France. ©diana.grytsku_Freepik

Malgré les messages de prévention, les cancers de la peau sont en augmentation en France. Comment éviter le mélanome ? Comme savoir le reconnaître ? Les réponses à toutes vos questions avec le docteur Mona Amini-Adle, onco-dermatologue au centre Léon Bérard, à Lyon, invitée d’Elodie Poyade et Pascal Auclair sur le plateau de Votre Santé (BFM Lyon).

Le retour des beaux jours et du soleil s’accompagne forcément de sorties et de bronzette. Mais s’il peut amener une sensation agréable, le soleil peut s’avérer très dangereux pour la peau. En 2020, près de 80 000 cancers de la peau ont été diagnostiqués en France, principalement causés par une forte exposition aux UV.

À l’occasion de la semaine de prévention des cancers de la peau, Mona Amini-Adle, onco-dermatologue au CLB (Centre Léon Bérard) à Lyon, a répondu aux questions de Pascal Auclair, rédacteur en chef du groupe Ma Santé et d’Élodie Poyade, dans l’émission Votre Santé sur BFM Lyon.

Le soleil est enfin de retour… Mais il faut faire attention. Il n’est pas toujours un ami pour notre peau.. Quels sont les risques liés aux expositions au soleil ?

Le soleil peut être responsable des cancers de la peau mais aussi de son vieillissement. La meilleure solution pour ne pas vieillir trop vite sa peau est de la protéger du soleil. Il existe également un certain nombre de pathologies générées par le soleil.

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Le Docteur Amini-Adle, oncologue, répond aux questions de Pascal Auclair, rédacteur en chef de Ma Santé.

Constate-t-on une augmentation des pathologies liées au soleil ?

Absolument, il y en a de plus en plus notamment les cancers de la peau. Ces cancers sont extrêmement fréquents. Nous en avons diagnostiqué à peu près 80 000 l’année dernière. À titre de comparaison, sur les dernières estimations de l’INCA, il y avait à peu près 60 000 cancers du sein diagnostiqués et 50 000 cancers du poumon. Les cancers de la peau sont donc la première préoccupation des dermatologues.

Y a-t-il un caractère génétique ou héréditaire ?

Il existe un certain nombre de situations dans lesquelles les cancers de la peau surviennent dans un contexte familial et génétique. Dans certains cas assez rares, il existe également des génodermatoses. C’est-à-dire des maladies génétiques prédisposant aux cancers de la peau. On peut parler par exemple, des enfants bulles qui sont atteints de xeroderma pigmentosum (sensibilité extrême aux ultraviolets).

On peut également citer le mélanome. Dans 10% des cas, le mélanome survient dans un contexte familial. D’ailleurs, lorsque l’on diagnostique un mélanome, on propose toujours un dépistage familial.

Un indice supérieur à 30 pour protéger sa peau des UV

Les médecins le répètent chaque année. Il est important de se protéger, de mettre de la crème mais comment on la choisit ?

Il existe deux types de filtres solaires : les filtres minéraux et les filtres chimiques. Les filtres minéraux sont appliqués sur la peau afin que les UV y réfléchissent. Ces filtres minéraux permettent la protection de la peau mais se présentent souvent sous forme de crèmes assez pâteuses pas très confortables. De l’autre côté, les filtres chimiques sont des substances qui, une fois appliquées sur la peau, absorbent les UV. Au bout d’un certain temps, ces substances perdent de leur efficacité, il faut donc réitérer l’application toutes les deux heures. Pour protéger la peau, il faut choisir des indices solaires de protection de plus de 30. En dessous, cela n’a aucune efficacité. Par ailleurs, il est indispensable de jeter régulièrement les crèmes solaires déjà utilisées. Au bout d’un an, la plupart perdent une grande partie de leurs propriétés protectrices. Et donc de leur efficacité.

Les personnes qui ont une peau mate, qui bronzent facilement ont tendance à penser qu’elles n’ont pas besoin de protection. C’est le cas ?

Non, c’est faux. En réalité, les personnes qui ont la peau mate sont mieux protégées des effets néfastes du soleil et attrapent moins de coups de soleil. En revanche, le fait de s’exposer longuement au soleil fait vieillir la peau, peut provoquer des tâches et peut également entraîner des cancers de la peau.

Une peau très blanche sera-t-elle plus sensible qu’une peau métissée ?

Oui, le soleil est principalement dangereux pour les peaux claires. Les personnes avec une carnation de peau claire et les yeux clairs sont ceux qui craignent le plus les effets néfastes du soleil.

Comment se déclare un cancer de la peau ? L’exposition au soleil est-elle la seule explication ?

Le soleil est le facteur principal de l’apparition des cancers de la peau mais n’est pas le seul responsable. D’autres facteurs peuvent entraîner des cancers de la peau notamment des expositions chimiques, ainsi que les papillomavirus humains (HPV), qui ne sont pas seulement responsables des cancers du col de l’utérus. Ils peuvent se déposer autour de l’ongle et générer des cancers HPV induits.

Grains de beauté : les surveiller pour détecter le mélanome

On entend souvent qu’il est important de vérifier ses grains de beauté. On peut le faire soi même ?

La règle est facile et répond à cinq critères qui commencent par les premières lettres de l’alphabet ABCDE. En examinant son grain de beauté on vérifie : l’Asymétrie, les Bordures irrégulières, les Couleurs différentes, le Diamètre (supérieur à 6 mm) et une Évolution. Les Anglais ont ajouté un dernier critère “Funny look” pour définir s’il se différencie des autres. Si vous constatez au moins deux de ces critères, il faut aller consulter un dermatologue.

Quels sont les signes qui doivent nous alerter ?

Ce sont ces cinq critères de la méthode ABCDE mais également le nombre de grains de beauté. Posséder plusieurs grains de beauté est un facteur de risques de développer un mélanome. Si l’on a plus de 20 grains de beauté, il est nécessaire de consulter un dermatologue.

Comment traite-on un mélanome ? S’il y en a un, y’en aura t-il forcément d’autres ?

Le traitement du mélanome est chirurgical. Si l’on s’y prend tôt, on peut guérir du mélanome. Dans le cas inverse, si l’on s’y prend tard, le mélanome peut s’avérer dangereux, se propager et entraîner une maladie grave. Si l’on a déjà eu un mélanome, on a plus de risques de développer un autre mélanome et d’autres cancers de la peau. Il faut donc consulter régulièrement.

À SAVOIR

Certaines zones sont particulièrement sensibles aux rayons UV du soleil et doivent être mieux protégées : visage, épaules, dos, décolleté, mains et jambes. Le crâne des hommes chauves, les oreilles, et le dos des pieds sont également des zones à risques.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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