Une femme assise dans son lit, sous une moustiquaire, tentant de se protéger des maladies infectieuses transmises par les moustiques.
Le moustique-tigre, potentiellement porteur de virus dangereux pour l'homme, colonise désormais 71 départements français. © Adobe Stock

Outils de surveillance ultra-innovants, modifications génétiques, sensibilisation à outrance… Face à la menace croissante des maladies infectieuses transmises par les moustiques, entre dengue, Zika, paludisme ou Chikungunya, l’Institut Pasteur déploie un plan stratégique ambitieux à l’horizon 2030. Objectif : mieux surveiller, comprendre et contrôler ces vecteurs pour prévenir de nouvelles épidémies.

Dengue, chikungunya, paludisme… Les moustiques ne sont pas seulement des insectes gênants en été, ils sont aussi les principaux vecteurs de transmission et de propagation de maladies infectieuses. Et celles-ci sont en plein boom. Depuis le 1er janvier 2024, en France métropolitaine, plus de 1679 cas de dengue ont été importés en métropole, contre 131 cas sur la même période en 2023.

Avec le changement climatique, l’urbanisation croissante et les déplacements internationaux, ces nuisibles s’adaptent et prolifèrent dans de nouvelles régions, augmentant ainsi le risque d’épidémies. Face à ce constat, l’Institut Pasteur, centre de recherche biomédicale international, a lancé un plan stratégique pour 2030 visant à anticiper ces menaces sanitaires et à développer des solutions durables pour les combattre. 

Une surveillance renforcée des moustiques vecteurs

L’un des objectifs majeurs du plan Pasteur 2030 est d’améliorer la détection précoce des virus transmis par les moustiques comme le virus Zika, la dengue ou encore le chikungunya. Pour cela, l’Institut mise sur :

  • Des outils de surveillance de pointe, utilisant des technologies de séquençage ADN pour identifier les virus dès leur apparition.
  • Des capteurs connectés, installés dans les zones à risque, permettant de suivre l’évolution des populations de moustiques en temps réel.
  • Un réseau international de laboratoires, collaborant pour partager les données et réagir rapidement en cas d’alerte sanitaire.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dengue touche chaque année environ 390 millions de personnes dans le monde, dont 96 millions développent des symptômes.

Le développement de nouvelles stratégies de lutte

Les moustiques deviennent de plus en plus résistants aux insecticides classiques, rendant la lutte contre ces vecteurs plus difficile. L’Institut Pasteur explore donc des solutions alternatives, telles que :

  • Des moustiques génétiquement modifiés, incapables de transmettre les virus aux humains.
  • Des agents biologiques, comme des bactéries réduisant la capacité des moustiques à propager des maladies.
  • L’aménagement des espaces urbains, pour limiter les zones de reproduction des moustiques (eaux stagnantes, végétation dense).

Une approche “One Health” pour comprendre l’interconnexion santé-homme-environnement

Le concept “One Health”, qui reconnaît les liens entre la santé humaine, animale et environnementale, est au cœur des recherches de l’Institut. En effet, la déforestation, la pollution et l’urbanisation créent des conditions favorables à l’expansion des moustiques, ce qui nécessite une réponse globale.

Selon Santé Publique France, en 2023, près de 65% des cas de dengue en France étaient des cas importés, illustrant le rôle du transport international dans la propagation des maladies infectieuses.

Sensibilisation et engagement du public

L’Institut Pasteur insiste également sur l’importance de l’éducation et de la prévention. Des campagnes de sensibilisation seront mises en place pour informer le grand public sur les gestes simples à adopter afin de limiter la prolifération des moustiques, comme :

Les scientifiques de l’Institut Pasteur alertent sur l’évolution rapide des moustiques. Ces insectes s’adaptent de plus en plus aux milieux urbains et résistent aux méthodes traditionnelles de lutte. Par exemple, l’Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre, est désormais présent dans 71 départements français, contre seulement une quinzaine il y a dix ans.

Les experts s’inquiètent également de la capacité d’adaptation climatique des moustiques, qui leur permet de survivre à des températures plus froides et d’étendre leur territoire vers des zones auparavant épargnées.

Si la recherche scientifique est essentielle, chacun peut agir au quotidien pour limiter la prolifération des moustiques et prévenir les infections.

  • Vérifiez régulièrement vos espaces extérieurs pour éliminer les points d’eau stagnante (coupelles de pots, gouttières obstruées, réservoirs).
  • Protégez-vous efficacement avec des vêtements longs et des répulsifs en zones à risque.
  • Participez aux actions de sensibilisation, en relayant les bonnes pratiques auprès de votre entourage.

Le plan stratégique de l’Institut Pasteur pour contrer les maladies infectieuses liées aux moustiques est une réponse proactive face à une menace grandissante. Pour en savoir plus et suivre l’évolution des recherches, rendez-vous sur le site de l’Institut Pasteur.

À SAVOIR 

Lorsqu’ils piquent l’être humain, les moustiques porteurs d’infections peuvent transmettre diverses maladies. Qu’elles soient virales, comme le chikungunya, la dengue, le Zika, l’encéphalite japonaise ou la fièvre du Nil occidental, ou parasitaires, telles que le paludisme et la filariose lymphatique.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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