Une femme allongée dans un institut en train de faire une séance de mésothérapie.
La mésothérapie à visée esthétique repose existe depuis les années 50. © Adobe Stock

La mésothérapie, vous en avez peut-être déjà entendu parler. Cette technique médicale, à la fois discrète et polyvalente, est utilisée dans des domaines aussi variés que le traitement de la douleur ou les soins esthétiques. Mais qu’en est-il réellement ? Comment fonctionne cette méthode, et surtout, à qui s’adresse-t-elle ? On vous explique. 

La mésothérapie repose sur un principe simple mais ingénieux : traiter directement une zone ciblée en injectant de petites quantités de substances actives sous la peau. Contrairement aux médicaments pris par voie orale ou intraveineuse, qui se diffusent dans tout l’organisme, cette méthode agit de façon localisée, là où le problème se manifeste.

Le principe est le suivant : grâce à des micro-injections, le médecin administre un mélange sur-mesure. Celui-ci peut contenir des médicaments anti-inflammatoires, des anesthésiques, des vitamines, ou encore des extraits naturels. Ces injections, réalisées à faible profondeur sous la peau, permettent une diffusion lente et continue des substances, directement au cœur de la zone concernée.

En médecine générale

C’est dans la gestion de la douleur que la mésothérapie trouve l’une de ses principales indications. Elle est particulièrement utilisée pour traiter :

Cette approche est également plébiscitée pour soulager les troubles circulatoires, notamment les jambes lourdes ou les œdèmes liés à une mauvaise circulation sanguine.

En esthétique et dermatologie

En médecine esthétique, la mésothérapie est utilisée pour :

  • Réduire la cellulite grâce à une stimulation de la microcirculation.
  • Raffermir et revitaliser la peau avec des injections de vitamines et d’acide hyaluronique.
  • Lutter contre la chute de cheveux, notamment dans les cas d’alopécie légère.

Ces applications esthétiques, bien que non remboursées, attirent un public de plus en plus large. Elles séduisent par leur approche non invasive, loin des techniques chirurgicales plus lourdes.

Une consultation sur-mesure

Avant toute chose, le médecin réalise un bilan précis. Il évalue la nature du problème, les attentes du patient, et l’absence de contre-indications. Ce diagnostic initial est essentiel, car chaque protocole de mésothérapie est personnalisé.

Une fois le traitement défini, les injections commencent. Le médecin utilise une seringue manuelle ou un pistolet spécifique, équipé d’une aiguille extrêmement fine. L’objectif est d’injecter de très petites quantités de produit, de manière uniforme sur la zone à traiter.

La séance dure généralement entre 10 et 30 minutes, selon la superficie de la zone concernée. Bien que les piqûres soient peu profondes, certaines zones peuvent être plus sensibles que d’autres, comme le cuir chevelu.

Est-ce douloureux ?

La mésothérapie est réputée pour être peu douloureuse. Les aiguilles utilisées sont si fines que les patients ressentent, au pire, une légère gêne ou des picotements.

Après la séance, il est possible de voir apparaître quelques rougeurs ou petits bleus, mais ces effets secondaires disparaissent en quelques jours.

Des résultats prometteurs dans de nombreux cas

La mésothérapie séduit pour plusieurs raisons. Elle offre une solution locale, ciblée, et évite souvent le recours à des médicaments à fortes doses. En médecine générale, elle est particulièrement efficace pour réduire la douleur, améliorer la circulation sanguine ou encore accélérer la cicatrisation.

En esthétique, ses bénéfices incluent un raffermissement visible de la peau, une réduction de la cellulite et un ralentissement de la chute des cheveux. Des études ont également montré qu’elle pouvait améliorer l’élasticité et l’hydratation de la peau, grâce aux vitamines injectées.

Des limites à connaître

Cependant, la mésothérapie n’est pas une solution miracle. Elle demande souvent plusieurs séances pour obtenir des résultats significatifs. Pour certaines indications, comme l’esthétique, les effets peuvent être temporaires, nécessitant des traitements d’entretien réguliers.

De plus, son efficacité dépend du patient. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas donner les mêmes résultats chez une autre, en fonction de facteurs comme l’âge, le métabolisme ou la gravité du problème traité.

Enfin, elle ne remplace pas un traitement médical de fond. Par exemple, dans le cas d’une douleur chronique, elle peut soulager les symptômes, mais elle n’élimine pas la cause sous-jacente.

Les risques éventuels

La mésothérapie est globalement sûre, à condition qu’elle soit pratiquée par un professionnel formé. Les effets secondaires sont rares, mais il existe tout de même des précautions à prendre car certains complications peuvent survenir. 

  • De légères réactions allergiques aux produits injectés.
  • Des infections locales, bien que rares, si les règles d’hygiène ne sont pas respectées.
  • Des ecchymoses ou rougeurs passagères.

Pour limiter ces risques, il est essentiel de s’assurer que le praticien est qualifié et que le matériel utilisé est stérile.

Les contre-indications

Certaines personnes ne peuvent pas bénéficier de la mésothérapie, notamment :

  • Les femmes enceintes ou allaitantes.
  • Les patients allergiques aux substances injectées.
  • Les personnes souffrant d’infections cutanées ou de troubles de la coagulation.

Les tarifs varient selon la zone à traiter et le type de mésothérapie pratiquée. En moyenne :

  • Une séance pour des douleurs chroniques coûte entre 30 et 70 euros, avec un éventuel remboursement par la Sécurité sociale si elle est prescrite par un médecin.
  • Pour des soins esthétiques, les prix montent à 60-120 euros par séance, entièrement à la charge du patient.

Un traitement complet nécessite généralement plusieurs séances, souvent entre 4 et 10, en fonction de l’objectif visé.

La mésothérapie offre une approche douce et ciblée pour répondre à de nombreux besoins, qu’ils soient médicaux ou esthétiques. Ses avantages résident dans sa capacité à agir localement, tout en minimisant les effets secondaires. Cependant, elle demande du temps, de la régularité, et reste un complément à des soins plus globaux.

Si vous envisagez cette méthode, prenez le temps de consulter un professionnel qualifié. Et surtout, gardez à l’esprit que la clé de la santé, c’est avant tout une prise en charge complète et adaptée à vos besoins.

À SAVOIR

La mésothérapie a été développée en 1952 par Michel Pistor, un médecin français convaincu qu’une approche locale pourrait réduire les effets secondaires tout en augmentant l’efficacité du traitement. Depuis, la mésothérapie a élargi son champ d’action et s’utilise aussi bien en médecine générale qu’en dermatologie ou en médecine sportive.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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