Des patients assis dans une salle d'attente d'un centre de vaccination contre la grippe.
La vaccination est également ouverte aux enfants de 2 à 17 ans et plus. © Adobe Stock

Confronté à une épidémie de grippe particulièrement virulente cet hiver, et alors que les hôpitaux français sont soumis à une pression croissante, Santé Publique France vient d’annoncer la prolongation de la campagne de vaccination jusqu’au 28 février.

Face à une épidémie de grippe particulièrement intense cet hiver, les autorités sanitaires prolongent la campagne de vaccination d’un mois. Parallèlement, les moyens vont être renforcés pour fournir aux officines suffisamment de doses pour répondre à la demande. De nombreuses pharmacies étant aujourd’hui en rupture de stocks, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, où le président de l’URPS pharmaciens a fait part de son inquiétude

Dans la région, une hausse de la mortalité a été observée depuis quelques semaines. Principales victimes, les plus de 65 ans. Dans ce contexte alarmant, les autorités sanitaires, en attendant la mise en place d’une éventuelle obligation vaccinale, invitent les personnes âgées et fragiles à se faire vacciner “sans attendre”.

L’épidémie de grippe se poursuit en France et ne montre aucun signe de ralentissement. Selon le dernier bulletin de Santé publique France, la semaine du 13 au 19 janvier 2025 a enregistré 399 consultations pour syndrome grippal pour 100 000 habitants. En légère hausse par rapport à la semaine précédente (387 cas).

Les jeunes enfants sont particulièrement touchés, avec un nombre croissant de passages aux urgences. Sur cette même période, 14 070 consultations ont été enregistrées pour des symptômes grippaux. Ce qui représente 4,1 % des admissions, dont 3,5 % ont nécessité une hospitalisation, principalement chez les enfants de 5 à 14 ans.

Mais les enfants ne sont pas les seuls concernés. Les personnes âgées de plus de 65 ans sont les principales victimes des complications graves. Notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, où une augmentation de la mortalité a été constatée.

Cette année, plusieurs souches du virus de la grippe co-circulent sur le territoire, ce qui complique la situation épidémiologique :

  • Grippe A(H1N1)pdm09, présente dans 47 % des cas, est connue pour sa virulence et sa capacité à provoquer des complications sévères.
  • Grippe A(H3N2), en cause dans 21 % des cas, est souvent associée à des formes graves chez les seniors.
  • Grippe B/Victoria, détectée dans 24 % des cas, touche principalement les jeunes enfants et les jeunes adultes.

Ces virus de grippe A et B entraînent une pression accrue sur le système de santé, avec un taux de mortalité inquiétant. Selon les dernières données, 6,7 % des décès enregistrés mentionnent la grippe comme cause contributive.

Face à la persistance de l’épidémie, les autorités sanitaires ont décidé de prolonger la campagne de vaccination jusqu’au 28 février 2025. L’objectif est d’offrir une protection accrue aux populations les plus vulnérables :

  • Les personnes de 65 ans et plus,
  • Les patients souffrant de maladies chroniques (diabète, asthme, maladies cardiovasculaires…),
  • Les femmes enceintes,
  • Les jeunes enfants présentant des facteurs de risque,
  • Les professionnels de santé, en première ligne face au virus.

Santé publique France encourage ces publics à se faire vacciner “sans attendre”. Par ailleurs, ils rappellent que la vaccination reste le moyen le plus efficace de prévenir les formes graves de la grippe.

Avec l’extension de la campagne, de nombreuses pharmacies font face à une demande croissante et peinent à répondre aux besoins. Certaines officines signalent des ruptures de stock, particulièrement dans les régions les plus touchées, comme en Auvergne-Rhône-Alpes où le président de l’URPS pharmaciens, Olivier Rozaire, annonce 85% d’officines concernées par des pénuries de médicaments, et notamment de vaccins contre la grippe.

Les autorités sanitaires assurent que des mesures ont été prises pour renforcer l’approvisionnement, afin d’éviter de nouvelles pénuries dans les semaines à venir.

Depuis fin décembre, la grippe a entraîné un excès de mortalité significatif en France, principalement chez les personnes âgées. Les régions les plus touchées, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, enregistrent un nombre élevé de décès liés à la grippe.

Avec une épidémie toujours très active et une mortalité en hausse, la prolongation de la campagne de vaccination est une mesure essentielle pour protéger les populations vulnérables. Les autorités sanitaires insistent sur l’importance de se faire vacciner rapidement et de respecter les gestes barrières afin de limiter la propagation du virus.

Plus largement, l’Académie nationale de médecine a rappelé ce jeudi 23 janvier dans un communiqué son espoir que “la vaccination des seniors devienne un objectif prioritaire de santé publique, car elle augmente la durée de vie active et autonome, évite les formes graves et les complications des maladies-cibles ainsi que le déclin fonctionnel post-infectieux, diminue le fardeau économique qui leur est lié, entretient l’immunité de groupe (en milieu familial ou institutionnel) et permet de lutter contre l’antibiorésistance”.

À SAVOIR 

Chaque année en France, la vaccination contre la grippe permet de sauver en moyenne 2 000 vies parmi les personnes âgées de 65 ans et plus. Si la couverture vaccinale atteignait les 75 % recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, ce chiffre pourrait être augmenté de 3 000 vies supplémentaires par an.

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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