Les températures s’adoucissent, les fleurs éclosent, les arbres bourgeonnent… L’arrivée du printemps annonce également le retour des pollens. Synonyme d’allergies, cela peut devenir un véritable cauchemar pour les personnes concernées. Très fréquentes en France, les allergies aux pollens touchent environ 20% des enfants et 30% des adultes. Quels sont les premiers singes ? Quelles sont les différentes typologies d’allergènes ? Pourquoi sommes-nous allergiques ? Les explications du Dr Patrick Ajzenberg, allergologue à Lyon, sur le plateau de l’émission Votre Santé du mardi 11 avril 2023.
Le printemps est une période redoutée par les personnes allergiques aux pollens. Les yeux qui grattent, le nez qui coule, les éternuements ou même des problèmes respiratoires, ces allergies sont de plus en plus courantes ces dernières années. Selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), une grande partie de la France, y compris la région Auvergne Rhône-Alpes, est actuellement en alerte rouge. « Les pollens de bouleau sont de sortie et gêneront les allergiques sur une grande partie du pays avec un risque élevé. ».
Comment prévenir des allergies ? Quels traitements existent-il ? Éléments de réponses avec le Dr Patrick Ajzenberg, allergologue à Lyon, lors de l’émission Votre Santé du mardi 11 avril 2023 sur BFM TV Lyon.
Des allergies de plus en plus précoces
Remarquez-vous une augmentation des personnes touchées par ces allergies ces derniers jours ?
Je remarque une nette augmentation des patients ces derniers temps. Depuis environ un mois et demi, les personnes allergiques aux bétulacées sont très gênées. Les pollens de bouleau et de noisetier sont particulièrement présents actuellement.
Les allergies saisonnières sont également de plus en plus précoces avec les premiers singes qui apparaissent dès le mois de février. Alors qu’il y a une vingtaine d’années, les allergies aux pollens d’arbres étaient rares et les symptômes apparaissaient avec les graminées au mois d’avril.
En outre, le nombre de personnes atteintes par ces allergies est en constante augmentation. En effet, le taux de population allergique au pollen est passé de 5% il y a vingt ans à près de 20-25% aujourd’hui. Par ailleurs, certains pollens sont plus virulents, se liant à des particules fines et devenant ainsi plus nocifs.
Allergie : Une maladie chronique facile à identifier
Quels sont les premiers signes d’une allergie ?
L’allergie se caractérise par des symptômes très précis, ce qui la rend facile à identifier. Par exemple, des salves d’éternuement ou un écoulement nasal clair et abondant sont souvent des signes associés à une allergie. Cela peut également se traduire par des signes de conjonctivites : démangeaisons et rougeur des yeux ou encore gonflement des paupières.
Quelles sont les différentes typologies d’allergènes ?
La saison des allergies causées par les pollens commence en février-mars avec les pollens de bétulacées, de bouleau et de noisetier. Mais il existe également d’autres pollens d’arbres, tels que le frêne et le cyprès dans le sud de la France.
À partir d’avril-mai, les pollens de graminées apparaissent et persistent jusqu’à la fin de juillet, avec une période un peu plus longue dans les zones montagneuses. Enfin, dans la région d’Auvergne Rhône-Alpes, des pollens d’ambroisie font leur apparition de fin août à septembre.
La période de saison pollinique s’étend de février à septembre, bien que la virulence des pollens varie. Les pollens d’ambroisie peuvent provoquer des réactions respiratoires très importantes, tandis que les pollens de bouleau provoquent des réactions moins sévères. Par ailleurs, les réactions aux pollens de graminées varient en intensité.
Une désensibilisation naturelle
Comment devient-on allergique ?
Les différentes allergies ne présentent pas de caractère héréditaire. Cependant, il existe un caractère héréditaire lié au terrain allergique, appelé terrain atopique. Si un parent est allergique, l’enfant a une chance sur trois d’hériter du terrain atopique et de développer une allergie en fonction de son environnement. Si les deux parents sont allergiques, l’enfant a deux chances du trois d’être allergique. En d’autres termes, l’allergie en elle-même n’est pas héréditaire, mais la prédisposition à développer une allergie est souvent transmise de génération en génération.
Est-il possible de ne plus être allergique après avoir souffert d’allergies ?
Il est possible de développer de multiples allergies au fil du temps, ce qui peut aggraver l’état allergique initial. Cependant, il existe également des cas où une personne qui était allergique ne l’est plus après quelques années. Cette désensibilisation peut se produire naturellement lorsque la personne est en contact régulier avec ses allergènes.
Allergies: le retour des antihistaminiques…
Quels sont les conseils et les traitements recommandés pour prévenir et traiter les allergies ?
Certaines mesures préventives existent pour se protéger des pollens et éviter au maximum les allergies. Il est recommandé d’éviter les activités extérieures lorsqu’il fait beau et ensoleillé, d’aérer la maison tôt le matin ou tard le soir. Il est conseillé de se laver les cheveux tous les soirs pour éviter de déposer des pollens sur l’oreiller et de ne pas rouler en voiture avec les fenêtres ouvertes. Porter un masque peut également être utile, bien que cela n’ait pas encore été scientifiquement prouvé. Les personnes qui en portent ont tendance à être moins gênées.
Ensuite, il y a les traitements visant à soulager les symptômes. Ils se basent principalement sur l’utilisation d’antihistaminiques. Ces médicaments antiallergiques sont souvent associés à des corticoïdes locaux, qui peuvent être appliqués dans le nez ou être inhalés. En effet, les allergies peuvent également affecter les voies respiratoires, les bronches et même provoquer l’asthme.
Enfin, il existe la désensibilisation. Il s’agit d’une méthode de traitement qui implique l’administration progressive d’extraits d’allergènes sur une longue période. Le but est de stimuler le système immunitaire et de rendre la personne tolérante à la substance. Cependant, cette méthode est souvent coûteuse et contraignante. Elle n’est généralement entreprise que lorsque l’allergie est particulièrement invalidante ou résistante aux antihistaminiques. Dans de tels cas, la désensibilisation peut permettre à la personne de retrouver une vie sociale normale.
Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 11 avril 2023 sur Ma Santé TV.
À SAVOIR
La pollution peut aggraver les allergies en fragilisant les muqueuses et en rendant les allergies plus agressives. En outre, la saison des pollens de platanes, qui est allergène en soi, a également commencé et peut causer des irritations chez les personnes non allergiques.
