A l’occasion du salon du randonneur, Ă Lyon, une confĂ©rence a mis en Ă©vidence les bienfaits de la marche en prĂ©vention des cancers. Une pratique rĂ©gulière d’une activitĂ© sportive douce Ă©galement conseillĂ©e pour limiter les risques de rĂ©cidive.
En RhĂ´ne-Alpes, on dĂ©tecte environ 28 000 nouveaux cas de cancer par an, et la maladie demeure la première cause de mortalitĂ© chez l’homme et la femme avant 65 ans*. Pour autant, on peut aussi opposer Ă ces chiffres peu joyeux des statistiques bien plus encourageantes. Depuis plusieurs annĂ©es, la recherche internationale, mais aussi nationale et mĂªme rĂ©gionale, se penche sur l’impact de l’activitĂ© physique sur la prĂ©vention primaire, secondaire et tertiaire du cancer. C’est Ă dire avant la dĂ©tection de la maladie, après l’annonce du diagnostic et enfin après les traitements. Les dernières Ă©tudes disponibles mettent en Ă©vidence une rĂ©duction du risque de cancer du cĂ´lon de 40 Ă 50 % en prĂ©vention primaire. Et après un cancer du cĂ´lon, l’activitĂ© physique permet de diminuer de 47% le taux de rĂ©cidive et de mortalitĂ© tout cancer confondu. Si tous les mĂ©canismes qui expliquent ces rĂ©sultats sont encore Ă l’Ă©tude, le corps mĂ©dical est convaincu de l’importance de faire pratiquer une activitĂ© physique aux patients atteints d’un cancer
Un programme spécifique à Léon Bérard
Au Centre LĂ©on BĂ©rard Ă Lyon, les patients peuvent suivre depuis 2010 un programme d’activitĂ© physique adaptĂ©e, personnalisĂ© en fonction de leur pathologie, de leur pratique physique antĂ©rieure, de leurs besoins. Chacun est pris Ă son niveau, et invitĂ© Ă progresser en toute sĂ©curitĂ©. Ce programme soutenu par le comitĂ© du RhĂ´ne de la Ligue contre le cancer est entièrement gratuit, et se compose de marche nordique et de gym. Particulièrement sensible Ă cette thĂ©matique, le Dr Julien Carretier, chercheur au sein de l’unitĂ© cancer et environnement du Centre LĂ©on BĂ©rard, n’a pas hĂ©sitĂ© Ă rĂ©pondre Ă l’invitation de Jean Mollier, prĂ©sident de l’association Promenades et SantĂ©, qui existe depuis moins d’un an Ă Lyon. Le 20 mars prochain, il expliquera donc les bienfaits de l’activitĂ© physique en prĂ©vention des cancers. A ses cĂ´tĂ©s, Alain Soubrillard, prĂ©sident d’Activ’RA, prĂ©sentera lui-aussi les multiples actions de son association elle-aussi dĂ©diĂ©e Ă cette thĂ©matique.
Les bienfaits de la marche pour toutes les pathologies
« Je suis bĂ©nĂ©vole au sein d’Activ’RA, et lorsque Jean Mollier est venu nous prĂ©senter l’initiative de Promenades et SantĂ©, nous l’avons trouvĂ©e enrichissante car il s’agit d’allier le plaisir de dĂ©couvrir des lieux culturels intĂ©ressants, tout en marchant de manière adaptĂ©e pour des personnes qui par exemple, ont Ă©tĂ© fĂ©rues de randonnĂ©es, mais ne se sentent plus d’aller dans leur club de randonnĂ©e habituel », explique le Dr Carretier. Anciennement responsable du ComitĂ© rĂ©gional de randonnĂ©e pĂ©destre, lui-mĂªme suivi Ă LĂ©on BĂ©rard, Jean Mollier connaĂ®t effectivement bien cette population : « ce sont des gens qui aimaient faire du dĂ©nivelĂ©, mais qui ne peuvent plus suivre les copains et ont peur d’embĂªter le groupe ». Mais l’association Promenades et SantĂ© s’adresse aussi Ă d’autres populations : il peut s’agir de gens plus ou moins jeunes, qui ont Ă©tĂ© touchĂ©s par un problème de santĂ© grave, ou de personnes plus Ă¢gĂ©es Ă la santĂ© dĂ©gradĂ©e.
Le concept des promenades santé
Le concept de ces balades -le terme « randonnĂ©e » est exclu- est que les circuits sont accessibles en transports en commun, ce qui permet aussi une vraie libertĂ© en cas de coup de fatigue. Elles durent deux heures, le mardi après-midi. « Pour que cette balade ne soit pas synonyme de souffrance physique, car certains ont des problèmes par exemple de surpoids ou d’articulation, on fait en sorte d’Ăªtre toujours dans des lieux agrĂ©ables : squares, parcs, berges… Certains endroits sont bien connus, mais nous invitons alors les promeneurs Ă dĂ©couvrir un nouveau dĂ©tail architectural qu’ils n’avaient jamais vu, ou alors on leur raconte l’histoire d’une cĂ©lĂ©britĂ© qui a vĂ©cu dans tel ou tel lieu », raconte Jean Mollier. L’objectif de l’association est Ă©galement de crĂ©er des « fiches circuit » pour que les promeneurs puissent se balader Ă©galement de leur cĂ´tĂ©, puisqu’il est conseillĂ© de pratiquer environ 30 minutes de marche modĂ©rĂ©e tous les jours.
Créer du lien social
L’association a Ă©galement mis en place un partenariat intergĂ©nĂ©rationnel avec l’IAE de Lyon 3 et la Maison familiale rurale de Saint-Laurent de Chamousset. « Par delĂ les bienfaits sur la santĂ© physique, ces promenades ont l’avantage de crĂ©er du lien social. Des relations de sympathie se tissent, voire d’amitié », rapporte Jean Mollier. Une bonne manière de lutter contre le pire flĂ©au de la maladie : l’isolement.
AÂ SAVOIR
Il est dĂ©montrĂ© que quand elle est pratiquĂ©e Ă intensitĂ© modĂ©rĂ©e, la marche a de rĂ©els bĂ©nĂ©fices. La marche nordique (avec des bĂ¢tons), est de plus en plus apprĂ©ciĂ©e. Son avantage est qu’elle permet d’alterner une intensitĂ© faible Ă modĂ©rĂ©e pendant un effort prolongĂ© de 2 Ă 3H. Il est essentiel de lutter contre la sĂ©dentaritĂ©.








