Le VIH, virus responsable du sida, continue de circuler. Malgré les avancées médicales, des idées reçues et le temps qui passe peuvent nous inciter à baisser notre garde. Selon une récente étude Ifop, 40 % des Français estiment ainsi que les risques de contamination par le VIH sont faibles, soit trois fois plus qu’en 1988. Face au déni qui s’installe peu à peu, le point sur les réalités de cette maladie pour mieux la prévenir et la combattre.
Les avancées médicales peuvent donner l’impression que le VIH n’est plus une menace, mais le virus circule toujours. Actuellement, 200 000 personnes vivent avec le VIH en France, dont 25 000 l’ignorent.
Selon une étude Ifop pour AIDES (association française de lutte contre le VIH et les hépatites virales), la proportion de Français qui pensent que le risque de contamination est faible a presque triplé en 35 ans, passant de 14 % en 1988 à 40 % aujourd’hui. Ce sentiment est particulièrement répandu chez les jeunes de 18 à 24 ans, dont 51 % estiment que ces risques sont faibles.
Le VIH : qu’est-ce que c’est ?
Le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) s’attaque au système immunitaire. Il affaiblit alors progressivement les défenses naturelles de l’organisme. En conséquence, les patients infectés deviennent plus vulnérables aux infections opportunistes.
Le VIH peut se transmettre de plusieurs façons :
- Transmis par voie sexuelle : comme le papillomavirus (HPV), il s’agît d’une infections chroniques qui se transmet par rapports sexuels non protégés.
- Transmis par sang contaminé : par le partage d’aiguilles ou la transfusion sanguine non sécurisée.
- Transmis de la mère à l’enfant : pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.
Dans les relations hétérosexuelles, les femmes sont généralement plus à risque de contracter le VIH que les hommes. Cela s’explique par la physiologie : le virus se transmet plus facilement par voie vaginale que par voie pénienne. De plus, les homosexuels sont également à risque élevé.
Séropositif : est-ce être atteint du sida ?
Être séropositif signifie simplement qu’une personne est porteuse du virus VIH, sans être nécessairement malade. Le terme “sida” est, quant à lui, utilisé uniquement lorsque l’infection a atteint un stade avancé, où le système immunitaire est gravement affaibli. Ce stade rend la personne vulnérable à des infections opportunistes comme la toxoplasmose ou la pneumocystose.
Cependant, la capacité des Français à distinguer une personne séropositive d’une personne malade du sida a diminué. En 1988, 61 % savaient faire cette différence, mais ce chiffre est tombé à moins de 50 % aujourd’hui.
Grâce aux traitements antirétroviraux, les personnes séropositives peuvent vivre longtemps et en bonne santé, transformant le VIH en une maladie chronique gérable.
Pourtant, 24 % des Français ignorent qu’une personne sous traitement peut avoir une espérance de vie comparable à celle d’une personne séronégative.
Séropositif : est-ce que des rapports sexuels sont possibles ?
La réponse est oui, seulement à condition de prendre des précautions :
Utilisez des préservatifs (masculins ou féminins) : c’est la méthode de prévention la plus efficace.
Un traitement antirétroviral : une personne séropositive sous traitement, avec une charge virale indétectable, ne transmet pratiquement pas le virus. Dans ce cas, le VIH est tellement réduit dans son organisme qu’il ne peut pas être transmis. Cela signifie que le risque de transmission est considérablement réduit, même sans préservatif.
Ainsi, une majorité des Français, soit 77 %, croient toujours qu’il est possible d’être contaminé par le VIH lors d’un rapport sexuel non protégé avec une personne séropositive sous traitement.
La sérophobie : qu’est-ce que c’est ?
La sérophobie, c’est la peur ou la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. Cette stigmatisation injustifiée peut avoir des conséquences graves.
En effet, cela peut dissuader les personnes séropositives de se faire dépister ou de suivre un traitement, les poussant à l’isolement.
La sérophobie est forcément interdite en entreprise et peut entraîner des sanctions. En effet, toute discrimination peut conduire à trois ans de prison et une amende de 45 000 euros. Si une personne subit des actes sérophobes au travail, elle peut, pour signaler les faits :
- Contacter la médecine du travail
- Contacter les représentants du personnel ou le comité social et économique (CSE)
Elle a aussi la possibilité de porter plainte, de saisir les prud’hommes ou même de contacter le Défenseur des droits.
À SAVOIR
Pour rester vigilant face au VIH et soutenir les personnes séropositives, il est essentiel de se faire dépister régulièrement (test gratuit et anonyme), d’utiliser systématiquement un préservatif et de surtout bien s’informer sur le virus.