Une femme victime d'une infection au papillmoavirus tient le bas de son ventre.
Les symptômes peuvent apparaître entre un mois et plusieurs années après l'infection © Freepik

Les papillomavirus, également connu sous le nom d’HPV (Human papillomavirus), sont une famille étendue de virus comprenant plus de 200 types. Cette maladie est très courante et peut entraîner divers types de cancer, notamment celui du col de l’utérus. Cependant, il existe des moyens efficaces de prévenir et traiter cette infection : le dépistage régulier, le vaccin et l’éducation sur la santé sexuelle. Comment se transmet cette maladie ? Quels sont les symptômes ? Quels sont les gestes de préventions ? Le point avec Christine Dubost Alvarado, gynécologue à Villeurbanne (Rhône).

Les infections au papillomavirus (HPV) sont extrêmement contagieuses et fréquentes. Elles affectent près de 80% des personnes sexuellement actives à un moment donné de leur vie. Le virus peut infecter à la fois les hommes et les femmes. En général, il se résorbe naturellement, mais il peut parfois entraîner des lésions qui évoluent en cancer. En effet, 90% voire 95% des personnes qui ont contracté cette maladie vont en guérir. Mais elle est tout de même considérée comme le deuxième agent cancérigène le plus courant après le tabac. Chaque année, le papillomavirus est à l’origine de plus de 6 000 nouveaux cas de cancer.

Papillomavirus: la maladie sexuellement transmissible la plus courante

Quels sont les modes de transmissions ?

La transmission des papillomavirus se fait exclusivement par voie sexuelle. Elle ne peut se produire ni par contact avec des surface telles que des toilettes ou les piscines, ni par d’autres formes de contact indirect. Le virus peut être transmis lors de rapports sexuels avec pénétration ainsi que par contact direct de peau à peau lors de caresses ou de préliminaires. De plus, il peut être transmis oralement lors de rapports oro-génitaux.

Qui est concerné ?

L’infection touche environ 80% des personnes sexuellement actives, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. En effet, environ huit personnes sur dix ayant eu des rapports sexuels peuvent être contaminés par le HPV. Ce qui en fait la maladie sexuellement transmissible la plus courante.

Il est possible de contracter la maladie plusieurs fois, car il existe plusieurs types de ce virus. En effet, une personne peut être infectée par différents types à des moments différents de sa vie.

Papillomavirus : Un lien direct avec plusieurs types de cancer

Quels sont les symptômes ?

Le papillomavirus peut ne pas causer de symptômes et être asymptomatique pendant de nombreuses années. En général, les personnes infectées ne savent pas qu’elles le sont. Cependant, dans certains cas, le HPV peut causer des verrues génitales visibles ou ressenties comme des bosses ou des excroissances sur les organes génitaux. Elles peuvent apparaître au niveau de la vulve chez la femme et au niveau du pénis chez l’homme.

Quels sont les risques de complications ?

Dans les cas les plus graves, les papillomavirus peuvent conduire à des lésions précancéreuses et cancéreuses, notamment le cancer du col de l’utérus chez la femme. « Pratiquement tous les cancers du col de l’utérus sont liés au papillomavirus. En général, il est dû à une infection qui n’a pas été détecté », explique le Dr Christine Dubost-Alvarado.

Malgré tout, ces virus ne conduisent pas systématiquement à un cancer du col de l’utérus. En effet, sur dix personnes infectées, seule une personne peut développer des lésions précancéreuses si elles ne sont pas détectées à temps. C’est pourquoi le dépistage est crucial pour prévenir la progression de la maladie vers un cancer et permettre un traitement approprié.

Il est important de souligner qu’il y a un délai de 10 à 15 ans entre l’infection au papillomavirus et le développement d’un cancer. Cette période offre une opportunité pour effectuer des examens complémentaires en cas de détection d’un problème.

Chaque année, les papillomavirus sont responsables d’un grand nombre de cancers. Selon l’Institut National Du Cancer (INCa), cela inclut environ 2900 cas de cancer du col de l’utérus, 1500 cas de cancer de l’anus et de la gorge/bouche, 200 cas de cancer de la vulve ou du vagin et environ 100 cas de cancer du pénis.

Quels sont les moyens de diagnostic du papillomavirus ?

Il est recommandé aux femmes de plus de 25 ans de faire un frottis tous les trois ans afin de détecter toute éventuelle lésion précancéreuse au niveau du col de l’utérus. De 30 à 65 ans, la recherche de papillomavirus doit être effectué environ tous les cinq ans.

En revanche, il n’existe pas de dépistage systématique du papillomavirus chez les hommes. Cependant, si un homme présente de petites verrues sur l’appareil génital, il est possible de les faire analyser.

Comment se protéger contre le papillomavirus ?  

La vaccination est fortement recommandée pour les jeunes filles et garçons de 11 à 14 ans avant le premier rapport sexuel. « C’est à ce moment-là que l’immunité est la meilleure », explique le Dr Christine Dubost-Alvarado. Il est possible d’effectuer un « rattrapage vaccinal » pour les jeunes (garçons et filles) âgés de 15 à 19 ans qui n’ont pas encore été vaccinés.

Bien que le vaccin contre le papillomavirus soit efficace, les personnes vaccinées doivent tout de même prendre les mêmes précautions que celles qui ne l’ont pas été. En effet, le vaccin ne confère pas une immunité totale contre tous les types de HPV. Par conséquent, les mesures de préventions restent importantes même après la vaccination.

L’utilisation d’un préservatif peut également réduire le risque de transmissions, mais il ne permet pas une protection totale. Comme expliqué précédemment, le virus peut se transmettre par contact de peau à peau.

Il est important de pratiquer une bonne hygiène intime et de consulter régulièrement un gynécologue pour effectuer des dépistages.

Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 21 mai 2021 consacrée au papillomavirus sur Ma Santé TV.

À SAVOIR

Les papillomavirus peuvent être traités localement à l’aide de différents traitements tels que des crèmes, la cryothérapie ou une ablation chirurgicale. La prise en charge est adaptée en fonction de chaque situation.

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