un jeune homme victime d’insomnie
Les troubles du sommeil ne sont pas une fatalité. ©Pixabay

L’insomnie, un sujet qui hante les nuits de certains… Le sommeil reste en effet le meilleur garant d’une bonne santé. Les explications de la sophrologue Clémence Peix Lavallée, auteure de l’ouvrage “Bien dormir sans médicaments” .

Comme vous l’expliquez dans l’introduction de votre livre, l’insomnie est le mal du siècle. Pourquoi est-ce que le sommeil cristallise toutes les tensions que nous vivons au quotidien ?

J’en suis arrivée à m’intéresser au sommeil car 99% de mes patients dormaient mal, principalement car dormir, c’est arriver à lâcher-prise. Aujourd’hui, ce terme a une mauvaise connotation : on pense qu’il s’agit d’abandonner, alors que c’est avant tout revenir à l’état présent. Cette difficulté à lâcher-prise s’explique par plusieurs phénomènes à commencer par le temps numérique qui ne correspond plus au temps biologique (phase d’éveil et de sommeil). Le cerveau ne dispose plus du temps de récupération dont il a besoin à cause de l’hyperconnexion. On sait par exemple que les lycéens ont une dette de sommeil énorme, et que cette dette augmente le risque d’obésité ou de diabète précoce. Pour les motiver à davantage dormir, j’essaie de leur expliquer qu’ils pourront augmenter leurs performances. Il faut bien noter enfin que c’est notre journée qui conditionne notre nuit, c’est pour cela qu’il faut un peu lâcher la pédale d’accélérateur.

Manque de sommeil, insomnie et Alzheimer

Qu’est-ce que nous apporte un bon sommeil ?

Un livre pour mieux dormir
Dans son ouvrage, la sophrologue revient sur les différents types d’insomnie

Le sommeil est divisé en différents cycles. Le premier est consacré au sommeil lent profond. Il est essentiel car c’est par exemple à ce moment là que les enfants secrètent les hormones de croissance. Il permet aussi, entre autres, de secréter les hormones de réparation (cicatrisation cellulaire, réparation du système immunitaire), et aide à la mémorisation.
Durant une autre partie de la nuit, c’est le sommeil paradoxal qui prend le relais. Ce dernier sert à la réparation psychologique. Notre cerveau rejoue la nuit ce qui est resté en suspension le jour (notamment via le rêve), et va essayer de trouver une solution. C’est pour cela que consulter ses mails de boulot à 21H n’est pas une très bonne idée.
Le sommeil permet aussi une sorte de nettoyage du cerveau (par le biais d’une variation du liquide interstitiel du cerveau qui le nettoie et le draine). Le sommeil permet une sorte d’homéostasie de tous nos paramètres biologiques. C’est essentiel dans la prévention de notre santé physique, émotionnelle et mentale. On sait notamment que le manque de sommeil joue un rôle dans le développement de maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer.

A l’inverse, quel est l’impact du manque de sommeil sur la santé physique et psychique ?

A court terme, lorsque l’on a mal dormi un soir, on est ronchon, d’humeur inégale, on perd sa concentration et sa vigilance (erreurs au travail, erreurs dans la conduite automobile). Parfois, on somnole carrément. Bref, on est « à côté de la plaque ». A moyen et long terme, lorsque l’on commence à accumuler une dette chronique, cela devient plus embêtant. On enregistre une augmentation de la survenue des maladies cardio-vasculaires, une augmentation du risque précoce de diabète et d’obésité, une altération du système immunitaire. Les rythmes de sommeil vont même altérer l’expression des gènes et favoriser la survenue du cancer. Les chiffres sont accablants : on sait par exemple que le travail de nuit est cancérigène. Si notre horloge biologique ne peut plus fonctionner, alors le programme d’homéostasie ne peut pas marcher.  Enfin, le manque de sommeil engendre un vieillissement précoce, tant à l’intérieur du corps qu’à l’extérieur. On sait que la régénération des cellules de la peau, de la beauté chez les femmes a lieu entre 1H et 3H du matin. Les personnes en jetlag permanent (comme les pilotes ou personnels navigants, personnels postés de nuit) souffrent encore plus que les autres de ce vieillissement précoce.

A SAVOIR

On considère qu’une personne ne doit pas prendre plus de 30 minutes pour s’endormir, ni passer plus de 30 minutes par nuit éveillée. Si une personne dort moins de 6h30 par nuit, il se peut qu’elle souffre d’insomnie, sauf si elle se sent très bien avec 6 ou 7 heures de sommeil car cela correspond à ses besoins biologiques.

 

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Journaliste indépendante depuis 2013, Paulina Jonquières d'Oriola s'est longtemps spécialisée dans la rédaction d'articles santé : psycho, sexualité, santé animale... Une fine plume au service de l'info santé !

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