L’été sera beau, l’été sera chaud… Une douce illusion, pour nombre de Français au moment de se mettre à nu (ou presque) sur la plage ? L’été est aussi la saison des complexes corporels, comme le confirme une récente étude de l’IFOP. Malgré la montée en puissance du discours body positive, les pressions et attentes liées au corps parfait persistent. Et ont un impact réel sur la santé mentale, entre angoisses, anxiété, pleurs… Plus d’explications sur les répercussions dangereuses du fameux summer body.
Un récente étude de l’IFOP (Institut de Formation des Organisateurs du Pèlerinage) met en évidence une situation préoccupante quant à l’état d’esprit des Français, en particulier des femmes, à l’approche de la saison estivale. Malgré les discours de positivité corporelle, il apparaît que la pression liée au fameux « summer body » demeure très présente en 2023. Toutefois, cette étude va encore plus loin en révélant, pour la première fois, les répercussions de cette pression sur la santé mentale des Français. Et notamment des Françaises.
L’angoisse du « Summer Body » : des complexes qui s’intensifient
Près de la moitié des Français (47%) expriment leur insatisfaction envers leur corps. Il existe une proportion encore plus élevée chez les femmes, ou six sur dix (60%) se trouvent dans cette situation, comparé à 33% des hommes. Malgré la montée en puissance du discours « body positive », les femmes françaises entretiennent de plus en plus une relation complexe avec leur corps.
De plus, avec l’âge vient la sagesse, mais aussi une augmentation des complexes. En effet, plus les femmes avancent en âge, plus elles développent une perception négative de leur silhouette, avec 76% des femmes de plus de soixante-cinq ans ayant une vision négative de leur corps.
Ce malaise corporel persiste également sur les plages et au bord des piscines. Alors que la sensation estivale devrait être synonyme de détente, la perspective de se retrouver sous le regard des autres est une véritable source d’anxiété. En effet, près de sept femmes sur dix et près de quatre hommes sur dix reconnaissent se sentir mal à l’aise en maillot de bain.
Les femmes qui n’aiment pas du tout leur corps mentionnent principalement le fait de devoir se présenter en maillot de bain devant leur famille ou leurs amis comme un déclencheur de leurs complexes. Ensuite viennent la comparaison avec le physique de leurs amies, la pression médiatique pour atteindre un « corps parfait » et les images de ce type de corps présentes dans les magazines et les réseaux sociaux.
Chez les hommes, les complexes sont alimentés par la perspective de faire une rencontre et d’avoir à séduire un potentiel partenaire, ainsi que par la comparaison avec leurs amis.
La santé mentale en péril : les conséquences de l’angoisse estivale
La perception négative de son corps peut avoir des conséquences significatives sur la santé mentale. Les normes de beauté irréalistes (summer body), et la pression sociale contribuent à une mauvaise image corporelle, entraînant des conséquences émotionnelles et psychologiques.
À l’approche de l’été, les femmes sont deux fois plus susceptibles de mettre en place des stratégies pour atténuer la gêne ou dissimuler leur corps, comme porter un paréo ou un short lors de leurs déplacements, ou rentrer le ventre. Pour ces femmes, se mettre en maillot de bain est une source d’angoisse, entraînant l’apparition de certains troubles. Ces troubles se manifestent par des périodes de stress intense, de nervosité ou d’anxiété, des problèmes de sommeil, des crises de larmes ou des épisodes dépressifs. L’évaluation de leur corps jour un rôle déterminant dans leur santé mentale.
« Les injonctions au corps parfait, plus encore lorsqu’il est soumis au regard de l’autre, restent donc très prégnantes, en dépit des messages qui incitent à une meilleure acceptation de soi. À l’origine de nombreux complexes, cette pression à une esthétique corporelle idéale, qu’elle soit exercée par l’entourage ou par les médias, conduit malheureusement à une grande majorité des Français qui n’aiment pas leur corps à ressentir différents troubles – dépression, pleurs, insomnie – à l’approche d’une période estivale pourtant synonyme de repos et de détente », explique Louise Jussian, chargée d’études sénior au pôle Actualités et Politique de l’IFOP.
À SAVOIR
La poursuite du « summer body » peut être un piège pour notre bien-être physique et mental. Les régimes extrêmes et restrictifs souvent associés à cette quête sont inefficaces à long terme et peuvent causer des carences nutritionnelles, des perturbations hormonales et un métabolisme ralenti. Se focaliser uniquement sur l’apparence physique peut entrainer des problèmes de confiance en soi, des troubles de l’image corporelle et des troubles alimentaires.
Il est essentiel de reconnaître la diversité des corps et de promouvoir un mode de vie sain tout au long de l’année, axé sur une alimentation équilibrée, l’exercice régulier et le bien-être mental.