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Le syndrome d'alcoolisation foetale a des conséquences dévastatrices pour les enfants touchés. Il serait en cause dans 15 à 20% des troubles DYS pour les enfants. ©CANVA

En Auvergne-Rhône-Alpes, 1 bébé naît toutes les 5 heures avec des problèmes durables liés à la consommation d’alcool durant la grossesse. Au total, cela concerne 1806 nouveaux-nés chaque année. À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les Troubles causées par le syndrome d’alcoolisation foetale (TCAF), le 9 septembre, coup de loupe sur ce problème tabou qui détruit la vie de milliers d’Auverhonalpins.

Il y a cinq ans, l’association SAF France lançait pour la première fois le SAFTHON, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les Troubles causées par le syndrome d’alcoolisation foetale. Une campagne nécessaire pour sensibiliser à cette maladie silencieuse qui détruit la vie de milliers d’enfants et d’adultes en Auvergne-Rhône-Alpes. 159 880 personnes en sont ou en ont été victimes dans la région, chiffre malheureusement amené à augmenter. En effet, 1806 bébés naissent naissent avec le SAF dans la région, selon l’association SAF France. 

Alcool et grossesse « chaque verre est une prise de risque » 

La consommation d’alcool représente un danger pour le développement du fœtus dès la fécondation. « Souvent les femmes s’arrêtent de boire lorsqu’elles apprennent qu’elles sont enceintes. Mais si elles ont consommé de l’alcool durant leurs premières semaines de grossesse, le risque est présent. Chaque verre est une prise de risque », rappelle Maud-Catherine Barral, sage-femme à l’hôpital Femme-Mère-Enfant (HFME) à Lyon et réferente SAF France en Auvergne-Rhône-Alpes.

Syndrome d’alcoolisation foetale : des conséquences dévastatrices 

Selon SAF France, ce seul syndrome favoriserait l’apparition de plus de 400 maladies. Parmi elles, des malformations physiques chez les enfants comme des fentes labio-palatine ou encore des problèmes psychologiques tels que des troubles du développement, de l’éducation, de l’apprentissage (à l’image des DYS)… Les troubles au niveau du cerveau sont les plus fréquents, cet organe pouvant être atteint tout au long de la grossesse. 

Syndrome d’alcoolisation foetale : l’affaire de tous !

L’alcool, une consommation risquée mais banalisée

Les boissons alcoolisées sont en vente libre et non contrôlée pour les adultes. Présentes aux repas en extérieur, lors des réunions de famille voire dans le quotidien de certains ménages, ses dangers sur la santé sont souvent sous-estimés. Trop présente dans notre société, la consommation d’alcool favorise en effet de nombreuses pathologies, en dehors du syndrome d’alcoolisation foetale. Une baisse de cette consommation et une prise de conscience sur les risques pour tous et en particulier pour les femmes enceintes, permettraient de limiter les conséquences sur les enfants. 

Pour faire face à ce problème multi facteurs, l’association SAF France appelle à une prise de conscience collective. « Il est essentiel de ne pas stigmatiser ou culpabiliser les femmes. Au contraire, chaque femme doit être soutenue dans ce combat car il s’agit d’un problème de société. Toute le monde a un rôle a jouer dans cette thématique comme la proposition d’alternative par exemple ou du soutien », explique Maud-Catherine Barral.

Les professionnels de santé et de l’éducation à former 

« Les professionnels de santé et notamment les médecins généralistes ne savent parfois pas comment en parler. Pour 30 à 40% des grossesses, aucune information sur la consommation d’alcool des femmes ne parait dans le suivi médical. Pire, certains professionnels banalisent la consommation d’alcool pour les femmes enceintes. Ils les rassurent parfois faussement en expliquant par exemple qu’un ou deux verres n’a pas de conséquence. Mais ce n’est pas vrai ! », défend la sage-femme de l’HFME. 

Les professionnels de santé ne sont pas les seuls à devoir être sensibilisés. Cette campagne doit toucher un public plus large, et notamment les professionnels de l’enfance. Les troubles de développement sont plus visibles à partir de l’âge de 6 ans. Cette période est en effet propice au développement des difficultés avec l’entrée à l’école élémentaire. Le syndrome d’alcoolisation foetale serait d’ailleurs en cause dans 15 à 20% des troubles d’apprentissages scolaires. D’où la nécessité, selon le SAF France, de sensibiliser au mieux l’ensemble des professions : aidants, médecins, accompagnants scolaires, professeurs… 

À SAVOIR

L’association SAF France lance le label « Amies des Mamans et Des Enfants » pour les entreprises. L’objectif : soutenir les mères et leurs enfants concernés par l’alcoolisation fœtale et sensibiliser le plus grand nombre à ce problème. Cela se traduit par le versement d’un don défiscalisable, à partir de 500 euros. Cette somme permettrait à une mère et son enfant atteint de SAF d’être accompagnés pendant 1 mois.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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