
Bronzer avec style ? C’est la promesse de la nouvelle tendance TikTok appelée « sun tatoo ». Le principe : appliquer de la crème solaire uniquement sur certaines zones du corps pour créer un motif clair après exposition au soleil. Un cœur sur l’épaule, un soleil sur la cuisse ou encore une étoile sur le ventre… de quoi faire grimper les likes sur les réseaux. Mais derrière cette illusion artistique se cache une pratique dangereuse pour la santé de la peau. Décryptage.
Le hashtag #SunTatoo cumule déjà des millions de vues sur TikTok. Popularisée au printemps 2025, cette tendance a séduit une partie des jeunes, avides de nouveautés « fun » et photogéniques. Le concept n’a pourtant rien de nouveau : il s’agit ni plus ni moins d’un coup de soleil volontaire, orchestré pour dessiner des formes temporaires sur l’épiderme.
Mais selon le ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui s’est exprimé le 28 juillet 2025 dans une vidéo, cette mode représente « un véritable danger sanitaire ». Car derrière le buzz, les risques sont bien réels.
Un « tatouage » au prix fort pour la peau
Si le bronzage peut sembler esthétique, les dermatologues rappellent une vérité simple : il n’existe pas de bronzage sain. Selon Santé publique France, les rayons ultraviolets (UV) sont responsables chaque année de 112 000 à 195 000 cancers de la peau dans le pays, dont environ 15 500 mélanomes, la forme la plus grave, selon le rapport de Santé publique France.
Le sun tatoo implique de s’exposer sans protection sur des zones précises, ce qui entraîne :
- des coups de soleil (brûlures au 1er ou 2ᵉ degré), douloureux et parfois invalidants ;
- des lésions cutanées invisibles à l’œil nu, mais bien présentes, qui abîment durablement l’ADN des cellules ;
- une augmentation significative du risque de mélanome, surtout lorsque ces brûlures sont répétées, notamment chez les jeunes.
Le docteur Nathalie Grandin, dermatologue au CHU de Lille, alerte : « Un seul coup de soleil sérieux durant l’enfance ou l’adolescence peut doubler le risque de mélanome à l’âge adulte. »
Quand le réseau social devient prescripteur de comportements à risque
La tendance n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une série de challenges estivaux plus ou moins dangereux : tan lines (bronzages très marquées) ou encore burn lines, où certains s’exposent volontairement à des brûlures nettes. Des pratiques qui inquiètent les autorités.
Le ministre Yannick Neuder a rappelé dans sa vidéo que « sacrifier sa peau pour 30 secondes de buzz, c’est hypothéquer sa santé pour la vie ». Un avertissement nécessaire, alors que les vidéos de ce type continuent d’attirer des millions de vues.
Comment se protéger sans renoncer au soleil
Soyons clairs : profiter du soleil n’est pas interdit, bien au contraire. Mais il faut apprendre à s’exposer intelligemment. Voici les recommandations essentielles :
- Appliquer une crème solaire SPF 50+, toutes les deux heures, et après chaque baignade ;
- Éviter l’exposition entre 10h et 16h, lorsque les UV sont au plus fort ;
- Porter des vêtements couvrants, un chapeau à larges bords et des lunettes anti-UV ;
- Surveiller régulièrement sa peau : une tâche suspecte, qui change de forme ou de couleur, doit inciter à consulter.
Alors, le sun tatoo est peut-être esthétique sur un feed Instagram, mais il laisse des traces invisibles sur la santé de votre peau. En 2025, alors que l’incidence des cancers cutanés ne cesse d’augmenter, les médecins appellent à tourner le dos à ces modes dangereuses. Car, comme le rappelle le Pr Jean-David Zeitoun, spécialiste en santé publique, « le vrai tatouage de l’été, c’est celui de la prévention ».
À SAVOIR
En France, l’Institut national du cancer (INCa) et la Ligue contre le cancer alertent depuis plusieurs années : un coup de soleil subi avant l’âge de 15 ans peut doubler le risque de mélanome à l’âge adulte.







