L'AIT exige une prise en charge rapide
Témoignage d'une victime d'AIT à Lyon ©P.Frieh

L’accident ischémique transitoire, qui présente les mêmes symptômes qu’un AVC, doit être traité avec sérieux et sans délais. Le témoignage d’un patient de l’hôpital neurologique de Lyon, victime d’un AIT en décembre 2017.

Avec plus de 115 000 cas par an en France, dont près de la moitié sont mortels, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne sont plus un secret pour le corps médical. Le grand public, en revanche, ignore tout des conséquences de l’accident ischémique transitoire (AIT), sorte de prémices à l’AVC dont les neurologues mesurent de mieux en mieux l’importance. « Je n’en connaissais pas l’existence », avoue le Lyonnais André Valentino, victime de cette forme légère d’attaque cérébrale le 20 décembre 2017. Légère, mais loin d’être anodine, puisque le risque d’avoir un véritable AVC dans les heures ou les jours suivant un AIT, dont on se remet pourtant spontanément et rapidement, sont plutôt élevés.

AIT : une prise en charge en urgence

Membre de l’opposition au conseil municipal de Sainte-Foy-lès-Lyon, André Valentino a été fauché en pleine diatribe, sans signes avant-coureurs. « Je n’avais jamais eu de symptômes auparavant », avoue l’élu de 78 ans. « Je devais prendre la parole devant le conseil municipal, et j’ai subitement perdu le fil de mes pensées. Je n’arrivais plus à parler. On a vu que je devenais blanc, que je ne m’exprimais plus comme d’habitude ». La séance est suspendue et le SAMU prévenu. « J’ai été transporté en 5 minutes aux urgences de l’hôpital Lyon-Sud, où l’on m’a fait passer des examens. Les symptômes passant, je suis rentré chez moi, avec la consigne de me rendre le lendemain en consultation à l’hôpital neurologique. C’est là que l’on m’a expliqué que j’avais eu un AIT ».

Après un AIT, un risque sur dix de faire un AVC !

Situé au cœur du groupement hospitalier EST de l’agglomération lyonnaise, l’hôpital Pierre Wertheimer dispose depuis 2017 d’une plate-forme spécialement dédiée au suivi des AIT. Une création justifiée par l’importance non négligeable de cette affection cérébrale pourtant légère, mais dont la détection précoce permet de diminuer notablement le risque d’AVC.
La victime d’un AIT a en effet une ”chance” sur dix d’avoir un AVC dans les trois mois qui suivent, et pour certains dans les 48 heures. « La plate-forme de bilan AIT apporte, outre des examens particulièrement poussés et approfondis (IRM cérébrale, échographie cardiaque…), une consultation par un neurologue car le diagnostic d’AIT est avant tout clinique et repose sur l’interrogatoire approfondi du patient et de son entourage », explique le Dr Laura Mechtouff-Cimarelli, responsable du dispositif.
Comme André Valentino, quelques 200 patients bénéficient d’un suivi médical suite à leur prise en charge à l’Unité Neurovasculaire de Lyon. Lui a repris le cours de sa vie, rassuré par l’absence de séquelles et sans angoisse aucune. Prêt à reprendre le combat politique, et la parole en public !

A SAVOIR

Les accidents ischémiques transitoires présentent les mêmes symptômes qu’un AVC : engourdissement d’un côté du corps, difficulté d’élocution, troubles de la vue, maux de tête, vertiges, fatigue. Ils régressent rapidement, disparaissent dans l’heure et ne provoquent pas de séquelles, hormis la crainte d’un accident vasculaire cérébral ultérieur.

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