Environ 5% de la population française souffrirait d’hyperphagie, qui se caractérise par l’absorption compulsive et incontrôlée de nourriture. Similaire à la boulimie, dont il se distingue par l’absence de comportements compensatoires (vomissements et autres), ce trouble du comportement alimentaire touche autant les femmes que les hommes. Une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire afin d’y mettre un terme.
L’hyperphagie boulimique, ou hyperphagie, est le trouble alimentaire du comportement le plus fréquent. Il touche environ 5% de la population, et ne fait aucune différence entre hommes et femmes. L’hyperphagie, appelée aussi frénésie alimentaire se manifeste essentiellement à l’âge adulte. Les formes dites « précoces », avant 20 ans, sont généralement plus sévères.
L’hyperphagie ressemble à la boulimie
L’hyperphagie, comme la boulimie, se traduit par la prise compulsive d’une quantité importante de nourriture. Et cela dans une très courte période de temps. Les personnes hyperphagiques, prises d’un sentiment de perte de contrôle, mangent sans réellement avoir faim. La principale différence avec la boulimie réside dans le fait qu’aucun comportement compensatoire ne vient suivre la crise hyperphagique. Aucun contrôle du poids n’est mis en place. L’hyperphagie amène donc souvent à une importante prise de poids et, donc, à l’obésité.
La fréquence des crises hyperphagiques varie d’un malade à une autre. La gravité du trouble alimentaire est identifiée par les fréquences hebdomadaires de ces crises.
Comment reconnaître une hyperphagie ?
L’hyperphagie boulimique est un trouble alimentaire souvent méconnu, à l’inverse de l’anorexie et de la boulimie. Les personnes en surpoids ou souffrant d’obésité, lorsqu’elles consultent leur médecin pour leur poids, ne se doutent pas forcément qu’elles en sont victimes. Et c’est donc souvent à l’occasion d’une consultation que le diagnostic tombe.
Le trouble s’identifie grâce à la répétition intensive des crises hyperphagiques compulsives. Lors de l’absorption de nourriture, le sentiment de satiété disparaît et seules les douleurs à l’estomac vont fournir le déclic nécessaire à la fin de la crise. C’est pourquoi l’hyperphagie mène aussi régulièrement à la perte de repères alimentaires nécessaires, à commencer par les sentiments de faim et/ou de satiété.
Les personnes hyperphagiques alternent généralement entre une prise compulsive de nourriture et une restriction stricte de celle-ci. Une rupture de rythme qui peut aussi avoir des conséquences néfastes pour la santé. D’autant que la honte et la culpabilité ressenties après une crise sont généralement accentuées par la prise de poids.
Quels sont les facteurs déclencheurs d’une hyperphagie ?
Les troubles du comportement alimentaires, dont l’hyperphagie fait partie, peuvent être déclenchés ou aggravés par une multitude de facteurs. Ils sont autant familiaux, que sociaux et psychologiques :
- l’ennui et/ou la solitude
- le stress, l’anxiété, l’angoisse
- une frustration de la vie quotidienne (l’échec d’un examen, d’une relation, etc.)
- des troubles dépressifs ou psychiatriques
- un cadre familial instable
- le décès d’un proche, de la maltraitance
Comment traiter l’hyperphagie ?
L’hyperphagie peut devenir chronique si elle n’est pas traitée. Il est donc essentiel de prendre en charge les malades avant qu’il ne soit trop tard. Cette prise en charge est généralement réalisée de manière pluridisciplinaire. Un nutritionniste peut aider à lutter contre les idées reçues sur l’équilibre alimentaire, et amener le patient à renouer avec une alimentation correcte. Il ne faut surtout pas que le patient ait recours à un régime alimentaire restrictif. Cela pourrait aggraver ses symptômes et donc avoir un effet contre-productif.
Un psychothérapeute travaillera de son côté sur le rapport aux émotions et permettra ainsi le développement d’une meilleur estime de soi.
À SAVOIR
L’hyperphagie peut engendrer des troubles du métabolisme. La prise de poids liée à ce trouble alimentaire ainsi que les crises compulsives peuvent en effet conduire à l’apparition de diabète.