L'ambroisie fait l'objet d'une campagne d'information dans la Métropole de Lyon ©DR

L’ambroisie, à l’origine de nombreuses réactions allergiques (asthme, rhinite, conjonctivite…) continue de proliférer en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour lutter contre ce fléau, la Métropole de Lyon vient de présenter un plan d’action. Priorité: faire remonter l’information via différents réseaux avant de pouvoir arracher ou faucher.

Le plant d'ambroisie se repère facilement
L’ambroisie, une plante facile à reconnaître ©DR

L’ambroisie est un véritable enjeu de santé publique“. Tel est, en préambule, le constat effectué par Thierry Philip, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’environnement, la santé et le bien-être dans la ville, lors de la présentation du plan de lutte contre l’ambroisie, ce lundi 11 juin 2018. Un sujet d’autant plus d’actualité que la région Rhône-Alpes est la plus touchée en France. Selon les dernières statistiques, 13% de la population de Rhône-Alpes souffrirait en effet d’allergies (1) liées au pollen de l’ambroisie. Ce chiffre atteindrait même 21% dans les zones les plus fortement exposées. Sur le seul territoire de la Métropole de Lyon, ce serait entre 120 000 et 150 000 personnes qui seraient victimes de réactions allergiques (rhinite, conjonctivite, asthme….) pour un coût de santé estimé à plus de 15 millions d’euros par an pour la seule région Rhône-Alpes et 40 millions d’euros sur l’ensemble de la France.
Plus inquiétant, une étude publiée récemment dans la revue Nature Climate Change a prévu que le développement de l’ambroisie serait multiplié par quatre d’ici à 2050 en Europe. Des zones relativement épargnées jusqu’à ce jour pourraient être affectées par l’espèce invasive, notamment dans le nord de l’Europe et le sud de la Grande-Bretagne.
Des perspectives alarmistes que les spécialistes expliquent à la fois par le changement climatique (à l’origine de la croissance de la végétation) et les modifications dans l’utilisation du sol favorisant la volatilité des pollens dans l’atmosphère.

Un site internet et un application pour signaler l’ambroisie

L'ambroisie se développe surtout à la périphérie de lyon
Les zones de signalement de l’ambroisie dans le Rhône ©DR

Face à ces statistiques et prévisions sombres, le ministère de la Santé a inscrit la lutte contre l’ambroisie parmi les objectifs des trois plans nationaux santé-environnement qui se sont succédés
depuis 2004. Au plan local, la Métropole de Lyon a aussi décidé de prendre le taureau par les cornes, en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Parmi les priorités, faire remonter l’information afin d’envoyer des employés métropolitains arracher les plants.
Une plateforme de signalement de l’ambroisie a été mise en place (signalement ambroisie). Accessible à tous, initialement créée par AIR RHÔNE-ALPES, elle est aujourd’hui gérée par l’ARS. Par ailleurs, le réseau de surveillance aérobiologie (RNSA) dispose de 13 capteurs, dont quatre dans le Rhône à Genas, Lyon, Craponne et Gleizé. Ils permettent de calculer les indices de risques allergiques par exposition.
Thierry Philip insiste aussi sur le rôle de la communication au niveau local et sur la nécessité de sensibiliser la population au risque de prolifération de la plante: courriers et documentations envoyés aux médecins et pharmaciens, conférences, Bus Info Santé…  En périphérie de la ville, les agriculteurs sont invités à participer à la lutte contre l’ambroisie en signalant dés que possible les plants allergisants.
Par ailleurs, dans chacune des 59 communes de la Métropole, 105 référents assurent ce travail d’information et de sensibilisation à travers réunions publiques, diffusion de documents, repérage et signalement en mairie des plants… “Les agents de propreté ou de la voirie peuvent ainsi intervenir sur l’espace public. En revanche, la loi ne nous permet d’entrer sur un espace privé pour pratiquer un arrachage“, regrette Thierry Philip, précisant qu’un décret de loi était à l’étude pour lever cette interdiction en cas d’autorisation préfectorale. A suivre…

Des drônes pour repérer les plants

Campagne ambroisie Rhône
L’ambroisie prolifère surtout de juillet à septembre ©DR

En attendant, les autorités locales et territoriales misent aussi sur les nouvelles technologies pour combattre le fléau de l’ambroisie. “Sachant que la plante présente un vert bien spécifique, l’analyse chromatique par satellite permet de repérer les zones sensibles que l’on peut ensuite délimiter de manière précise avec un drône“, explique Pierre Diamantidis, Conseiller de la Métropole de Lyon en charge de l’ambroisie, précisant qu’une expérimentation sur Saint-Priest (l’une des communes les plus touchées de la Métropole) était en cours.
En France, l’an dernier, 7700 plants d’ambroisie ont été signalés via les différents canaux mis à la disposition du public, dont 1150 sur la seule Métropole. 65% de ces signalements ont fait l’objet d’un traitement dont 30% ont abouti à un arrachage.
Pour rappel, quatre canaux sont à votre disposition pour signaler la présence d’ambroisie. Un numéro de téléphone (09 72 37 68 88), un site internet, une application mobile (signalement ambroisie) et une adresse mail (contact@signalement-ambroisie.fr).

(1) Les pollens d’ambroisie peuvent provoquer des allergies gênantes et parfois graves : rhinite (nez qui coule, éternuements et maux de tête), conjonctivite (yeux rouges, larmoyants, démangeaisons), trachéite (toux sèche), asthme (difficultés respiratoires, essoufflement, sifflement, toux), urticaire ou eczéma (plaques rouges, boutons, démangeaisons).

A SAVOIR

L’ambroisie est une plante originaire d’Amérique du nord qui est apparue en France en 1863. Il s’agit d’une plante annuelle de la même famille que le tournesol. Elle sort de terre entre fin avril et juin (selon les saisons) et arrive à maturité vers la mi-août. C’est à partir de ce moment qu’elle émet du pollen en très grande quantité. Cette pollinisation dure jusqu’en octobre.Sa présence est restée discrète jusqu’aux grands travaux d’aménagement du territoire après la seconde guerre mondiale. C’est à partir de cette époque qu’elle se répand et prolifère. On la trouve sur les grandes voies de communication (réseaux de transport routier, ferroviaire…), les terrains en friche, les zones pavillonnaires avec des lots vacants ou en construction, les chantiers de travaux publics, les espaces verts en cours d’aménagement et les terres agricoles.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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