Les groupes sanguins ne déterminent pas uniquement votre compatibilité transfusionnelle : ils pourraient également jouer un rôle clé dans votre santé cardiovasculaire. Selon des études récentes, certains groupes sanguins, notamment les groupes A et B, pourraient être associés à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC) précoce. Quels mécanismes se cachent derrière cette corrélation ? Comment se protéger ? On fait le point.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) se produit lorsque la circulation sanguine vers une partie du cerveau est interrompue, provoquant la mort des cellules cérébrales. Cela peut survenir de deux façons principales. Soit par un caillot qui bloque une artère (AVC ischémique), soit par la rupture d’un vaisseau sanguin (AVC hémorragique).
On parle d’AVC précoce lorsque cet événement survient avant l’âge de 60 ans. Bien que les AVC soient plus fréquents chez les personnes âgées, les cas précoces représentent une proportion significative. Notamment avec l’augmentation des facteurs de risque tels que le tabac, l’hypertension artérielle et le surpoids. Ainsi, il faut redoubler de vigilance face aux premiers symptômes d’AVC.
Groupes sanguins et AVC : ce que dit la science
Le risque d’AVC précoce pour certains groupes sanguins est-il réel ?
Une étude menée par des chercheurs de l’Université du Maryland, publiée dans Neurology en 2022, a mis en lumière un lien entre le groupe sanguin et le risque d’AVC précoce. Cette méta-analyse, qui a compilé les données de plus de 48 000 participants, a révélé que les personnes appartenant au groupe sanguin A présentaient un risque accru de 16 % de faire un AVC avant 60 ans, par rapport à celles du groupe O. De manière similaire, le groupe B est également concerné, bien que dans une moindre mesure.
En revanche, les individus du groupe O semblent mieux protégés, avec un risque inférieur de 12 % en moyenne par rapport aux autres groupes. Ces résultats soulignent l’importance de considérer le groupe sanguin comme un facteur de risque potentiel.
Pourquoi les groupes A et B sont-ils plus vulnérables ?
Les mécanismes précis restent encore à élucider, mais plusieurs hypothèses ont été avancées :
- Une coagulation sanguine différente : Les personnes du groupe A présentent souvent des niveaux plus élevés de facteur VIII, une protéine impliquée dans la coagulation. Une suractivation de ce facteur peut favoriser la formation de caillots, augmentant ainsi le risque d’AVC ischémique.
- Inflammation accrue : Certains groupes sanguins, notamment A et B, sont également associés à une réponse inflammatoire plus prononcée, un facteur clé dans les maladies cardiovasculaires.
- Risque cardiovasculaire global : Les groupes sanguins A et B sont plus souvent associés à des taux de cholestérol et de triglycérides plus élevés, augmentant les risques d’athérosclérose (accumulation de plaques dans les artères).
Comment réduire son risque d’AVC précoce ?
Surveiller les facteurs de risque modifiables
Bien que le groupe sanguin soit un facteur sur lequel on ne peut pas agir, de nombreuses mesures peuvent réduire significativement le risque d’AVC. Quels que soient vos antécédents ou votre profil génétique.
- Hypertension artérielle : C’est le principal facteur de risque d’AVC. Une tension supérieure à 14/9 nécessite un suivi médical et, si besoin, un traitement.
- Tabac : Arrêter de fumer réduit considérablement le risque d’AVC.
- Cholestérol : Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière permettent de maintenir des taux optimaux.
- Diabète : Un diabète mal contrôlé double le risque d’AVC.
Adopter un mode de vie protecteur
- Alimentation : Privilégiez les fruits, légumes, céréales complètes et poissons gras riches en oméga-3.
- Activité physique : Au moins 30 minutes d’exercice modéré par jour (marche rapide, vélo, natation).
- Poids santé : Une surcharge pondérale, notamment au niveau abdominal, accroît le risque cardiovasculaire.
Faut-il se faire dépister si on appartient au groupe A ou B ?
Il n’existe pas, à ce jour, de recommandations spécifiques pour les personnes des groupes A ou B concernant un dépistage préventif des AVC. Toutefois, connaître son groupe sanguin et ses éventuels antécédents familiaux d’AVC peut inciter à redoubler de vigilance face aux facteurs de risque.
Les professionnels de santé soulignent l’importance des bilans réguliers. Surtout à partir de 40 ans ou en présence de facteurs aggravants comme l’hypertension ou l’obésité. Une simple prise de sang suffit pour évaluer votre cholestérol, votre glycémie, et détecter d’éventuels marqueurs inflammatoires.
Les groupes sanguins A et B sont associés à un risque accru d’AVC précoce, en raison de facteurs liés à la coagulation et à l’inflammation. Si ce risque reste relatif, il souligne l’importance d’adopter une hygiène de vie protectrice et de surveiller les principaux indicateurs de santé cardiovasculaire.
À SAVOIR
En 1900, Karl Landsteiner découvre le système ABO avec les quatres groupes sanguins connus à ce jour A, B, AB et O. À cette époque, il avait observé que le sang animal ne se mélangeait pas avec le sang animal. Les globules rouges animales et humaines s’agglutinent entre elles et écartent. Cette réaction s’observe alors aussi avec certains mélange de sang humain. Il les a alors classés par compatibilité : A, B, AB, O.