Une maman inquiète avec son enfant malade de la bronchiolite.
Si les symptômes de la bronchiolite inquiètent, il est important d'appliquer d'abord des gestes simples pour soigner la maladie et de ne se rendre aux urgences qu'en cas d'absolue nécessité. ©Freepik

L’épidémie de bronchiolite, une infection respiratoire qui frappe chaque année un nourrisson sur trois, est en avance en France, où le nombre de cas explosent. Si elle reste le plus souvent bénigne, les urgences et les services d’hospitalisation pédiatriques redoutent un engorgement, principalement lié à la lourde pénurie de personnel. La situation, déjà très tendue dans certaines régions, reste pour l’instant maîtrisée à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes. Le point.

L’épidémie de bronchiolite, cette année, a débuté de manière particulièrement précoce. Et le nombre de cas, pour une maladie respiratoire qui touche principalement les nourrissons de moins de deux ans, explose. Santé Publique France, dans son bulletin épidémiologique du 3 novembre, témoigne ainsi de “passages aux urgences et d’hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques des trois saisons précédentes et déjà équivalents à ceux du pic de la saison 2018-2019”.

Avec +47% de passages aux urgences en plus par rapport à la semaine dernière, et +45% d’hospitalisations, le virus progresse à vitesse grand V. Et les nourrissons sont en première ligne, comme le confirme le rapport de Santé Publique France : “parmi les 1 978 enfants hospitalisés, 1 875 (95%) étaient âgés de moins de 1 an”.

Conséquence, toutes les régions françaises sont en alerte maximale. Y compris Auvergne-Rhône-Alpes, placée en alerte rouge dès le début des vacances scolaires. Pour l’instant, alors que les services pédiatriques sont déjà submergés dans le Nord et l’Île-de-France, “la situation lyonnaise reste maitrisée à ce stade, sans comparaison avec les tensions franciliennes”, indiquent les Hospices Civils de Lyon.

Bronchiolite : la tension hospitalière reste liée à la pénurie de soignants

Selon le Pr Etienne Javouhey, chef de service adjoint des urgences pédiatriques à l’HFME de Lyon, “nous sommes dans l’ascension des cas et le pic épidémique à Lyon est attendu fin novembre”. Sur le plateau de BFM Lyon, il a expliqué mercredi que le nombre de petits patients hospitalisés était conforme à celui d’une situation épidémique. Mais que c’était le manque cruel de personnel, et notamment d’infirmières, qui faisait craindre une submersion des services. Et ce dans des hôpitaux déjà confrontés à deux autres épidémies, celle de la grippe et, bien sûr, du Covid-19.

Des soignants ont été reçus mercredi à l’Élysée pour interpeller le sommet de l’État face aux difficultés touchant à cette spécialité essentielle. “L’épidémie de bronchiolite, on y est confrontés chaque année. Mais derrière, il y a une situation intenable et un hôpital exsangue : le Covid-19 nous a mis un coup et de plus en plus de soignants partent”, a dénoncé Mahmoud Rifai, interne et président du syndicat des jeunes pédiatres d’Ile-de-France. Des transferts d’enfants vers des régions moins touchées ont ainsi déjà été organisés depuis les hôpitaux franciliens.

Si la bronchiolite reste une infection classique de l’hiver, les autorités sanitaires craignent aussi une triple infection. Une conséquence, déjà ressentie l’hiver dernier, de la baisse de l’immunité générale liée au recours aux mesures barrières dans le cadre de la lutte contre le virus du Covid-19. Avec une répercussion possible sur les enfants de plus de deux ans : “il est probable que l’immunité globale de la population demeure assez basse et que le virus puisse circuler de manière importante chez les enfants scolarisés (trois ans et plus) », alerte ainsi le Pr Yves Gillet, lui aussi pédiatre à l’HFME de Lyon.

Bronchiolite : tout savoir pour réduire les risques de contamination.

À SAVOIR

Les bébés ne parlant pas, la bronchiolite n’est pas une maladie facile à identifier. Ses principaux symptômes sont un rhume avec toux sèche et répétée, des difficultés respiratoires et une possible fièvre. La consigne étant de ne se rendre aux urgences qu’en cas de nécessité absolue, les premiers gestes à adopter sont de laver le nez du bébé fréquemment, de fractionner ses repas en petites quantités, de l’hydrater le plus régulièrement possible et d’aérer ses espaces.

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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