Avis aux fumeurs et autres vapoteurs, la France vient de dévoiler en partie son nouveau plan national de lutte contre le tabagisme. Un plan qui, comme l’a annoncé début septembre la première ministre Elisabeth Borne, passera notamment par une interdiction quasi certaine des puffs. Conçues à l’origine pour servir à des fins de sevrage, ces cigarettes électroniques, très à la mode chez les jeunes, ont en effet plutôt tendance à inciter au tabagisme. Le point.
Goûts melon, menthe, caramel ou encore barbapapa, les puffs sont les cigarettes électroniques en vogue. Multicolores et jetables, contrairement aux vapoteuses classiques, elles sont notamment très répandues chez les jeunes, bien que théoriquement interdites aux mineurs. Et cela pose problème.
Les puffs, une poussée vers l’addiction
Déjà interdites dans plusieurs pays européens, ces vapoteuses inquiètent. La raison ? Elles inciteraient les jeunes, voire les très jeunes, à fumer. Avec leur design moderne et flashy, les puffs séduisent un public de collégiens et de lycéens.
Et il n’est pas difficile de s’en procurer : ces cigarettes électroniques sont en vente dans les tabacs, sur internet et même chez les discounters. Et ce, à moindre coût : entre 8 et 10 euros la cigarette, pour environ 800 bouffées.
Une vapoteuse, qui peut rapidement devenir très addictive. Elle peut en effet atteindre des concentrations de nicotine allant jusqu’à 20 mg/ml, soit le maximum autorisé. De manière surprenante, même en choisissant une inhalation sans nicotine, le geste en lui-même peut s’avérer tout aussi addictif, comportant le risque potentiel d’encourager, à terme, la transition vers une consommation de cigarettes traditionnelles.
« C’est un réflexe, un geste auquel les jeunes s’habituent. Ensuite, c’est comme ça qu’ils vont vers du tabagisme et il faut arrêter cela », a affirmé la Première ministre Élisabeth Borne, le 3 septembre dernier sur les ondes de nos confrères de RTL. Elisabeth Borne dévoilait à cette occasion son plan de lutte contre le tabagisme prévu sur les années 2023-2027. Celui-ci comprend, entre autre, l’interdiction quasi-certaine des puffs.
Une annonce pas si étonnante…
La décision du gouvernement questionne, mais celle-ci était pourtant prévisible. Effectivement, plusieurs de nos pays voisins, comme l’Irlande, la Belgique ou l’Allemagne ont déjà voté en faveur de l’interdiction des puffs.
En France, la question avait déjà été abordée en mai dernier : l’ancien ministre de la Santé, François Braun avait appelé à l’interdiction de ces e-cigarettes colorées et jetables. D’après lui, celles-ci sont incompatibles avec une sortie du tabagisme. Il avait alors proposé de réserver la vente de cigarettes électroniques traditionnelles uniquement en pharmacie, afin d’en contrôler l’accès, tout en mettant fin au règne de ces puffs très abordable.
Plan anti-tabagisme : le tabac au même prix ?
Décision presque ironique dans un plan de lutte contre le tabagisme : le prix du tabac, en revanche, ne devrait pas être augmenté. Alors que la consommation de tabac semble persister à la hausse en France, entraînant près de 75 000 décès par an, le prix du paquet, quant à lui, demeurera inchangé. « On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne pas prévoit de l’augmenter l’an prochain », a déclaré Elisabeth Borne.
Le calendrier exact de la mise en vigueur du plan de lutte contre le tabagisme n’a pas encore été annoncé par le Gouvernement. Pour le moment, les puffs restent donc en vente. Mais leurs jours sont clairement comptés.
À SAVOIR
Les puffs viennent de Californie, là où elles ont été inventées par deux amis. Elles avaient, à l’origine, été interdites par les autorités sanitaires américaines. La cause ? Elles contenaient du tabac, mais étaient consommés par des jeunes. Mais il en fallait plus pour démotiver les deux Californiens : ils ont remplacé le tabac par de la nicotine de synthèse et le business a repris de plus belle. Finalement, c’est en 2019 que les puffs ont fait leur apparition en France.