Une femme qui fait ses courses et qui regarde les étiquettes de produits ultra-transformés pour voir les additifs présents.
Les produits ultra-transformés sont de plus en plus accusés de favoriser certaines maladies chroniques. © Adobe Stock

Une nouvelle étude de l’Inserm, menée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé, tire la sonnette d’alarme : certains mélanges d’additifs alimentaires, omniprésents dans les produits ultra-transformés, pourraient favoriser le développement du diabète de type 2. Décryptage.

Ils sont invisibles, souvent incompréhensibles sur les étiquettes, et pourtant, ils sont partout : les additifs alimentaires. Colorants, édulcorants, émulsifiants, conservateurs… Ils donnent une belle texture, prolongent la durée de vie d’un produit ou en améliorent le goût. Mais à quel prix pour notre santé ?

Une étude française publiée par l’Inserm, en collaboration avec l’université Sorbonne Paris Nord et l’université de Montpellier, a suivi plus de 104 000 adultes pendant 14 ans dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé. Leur objectif : évaluer l’impact des additifs alimentaires lorsqu’ils sont consommés en cocktails, c’est-à-dire mélangés, comme c’est souvent le cas dans les produits industriels.

Les émulsifiants, très courants dans les produits transformés

Ils servent à mélanger des ingrédients qui ne se mélangent pas naturellement, comme l’eau et l’huile. Ce sont des additifs comme :

  • Les carraghénanes (E407)
  • Les amidons modifiés
  • Les monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471)

On les retrouve dans les sauces, les desserts lactés, les plats préparés, les bouillons ou encore les margarines. Ces substances sont suspectées de perturber le microbiote intestinal, un acteur clé de la régulation du glucose dans l’organisme.

Le trio édulcorants, colorants et acidifiants

Très présents dans les boissons light, sodas, chewing-gums sans sucre, yaourts allégés ou confiseries, ces additifs comprennent :

  • L’aspartame, l’acésulfame-K, le sucralose
  • Les colorants comme le rouge allura (E129) ou le jaune soleil FCF (E110)
  • Des acidifiants tels que l’acide citrique (E330)

Pris isolément, ces additifs sont autorisés par les autorités sanitaires. Mais combinés et consommés régulièrement, leur impact pourrait être beaucoup plus préoccupant.

Selon l’étude, les participants qui consommaient le plus ces mélanges présentaient un risque accru de diabète de type 2 allant jusqu’à 17 % pour certains groupes d’additifs, après ajustement pour les facteurs de risque classiques (âge, sexe, activité physique, alimentation, etc.).

Cela ne signifie pas que ces additifs provoquent directement le diabète. Mais ils pourraient contribuer à un terrain favorable, notamment en affectant la régulation de la glycémie et en augmentant l’inflammation dans l’organisme.

  • Lire les étiquettes : les noms de code (E407, E330, etc.) sont un bon indicateur. Moins il y en a, mieux c’est.
  • Limiter les produits ultra-transformés : privilégier les aliments bruts ou peu transformés comme les fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, viandes ou poissons frais.
  • Cuisiner maison : une sauce maison, une soupe faite soi-même ou un dessert simple évitent bien des additifs.
  • Consulter les recommandations officielles : des sites comme Manger Bouger, Santé Publique France, Ameli.fr ou l’Inserm fournissent des conseils clairs et accessibles.

Attention, les additifs ne sont pas tous mauvais, mais leur consommation répétée, surtout en combinaison, soulève aujourd’hui des questions sur la santé. Ce que montre l’étude de l’Inserm, c’est qu’on ne peut plus regarder les additifs un par un : c’est leur effet cocktail qui semble poser problème.

À SAVOIR 

Selon une précédente analyse de l’équipe NutriNet-Santé publiée en 2022 dans PLOS Medicine, la consommation élevée d’additifs pris isolément, comme les édulcorants artificiels (en particulier l’aspartame et le sucralose), était déjà associée à un risque accru de diabète de type 2. 

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Marie Briel
Journaliste Ma Santé. Après un début de carrière en communication, Marie s’est tournée vers sa véritable voie, le journalisme. Au sein du groupe Ma Santé, elle se spécialise dans le domaine de l'information médicale pour rendre le jargon de la santé (parfois complexe) accessible à tous.

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