Depuis septembre 2021, dix-sept jeunes adultes âgés de 16 à 24 ans ont été infectés par une nouvelle forme de méningocoque B en Auvergne-Rhône-Alpes, en Savoie et dans la région lyonnaise. Si le danger semble écarté du côté de Chambéry, cinq des cas les plus récents ont été recensés dans un périmètre restreint de l’Est Lyonnais, autour de Pont-de-Chéruy. Cette situation préoccupante pousse l’Agence Régionale de Santé à alerter sur la nécessité de se faire vacciner pour éviter une infection susceptible de dégénérer en méningite, aux conséquences potentiellement très graves.
Le 1er février 2023, l’ARS a décidé de mettre un terme à la campagne de vaccination dans la région de Chambéry, en Savoie. Aucun cas associé à cette souche de méningocoque B n’a été signalé dans cette zone depuis avril 2022. Cependant, la campagne de vaccination continue et va être renforcée dans l’Est Lyonnais. En effet, des cas récents indiquent que le variant, également présent dans ce territoire depuis 18 mois, y est toujours actif. Deux nouveaux patients récemment infectés ont dû être hospitalisés en réanimation pendant près de dix jours.
Méningocoque B : gare au risque de méningite
L’agence Régionale de Santé rappelle que la bactérie responsable de l’infection invasive à méningocoque “ se transmet difficilement, par un contact rapproché et prolongé ainsi que par les gouttelettes de salive”. Touchant principalement la tranche d’âge des 16-24 ans, cette bactérie peut engendrer des maladies très graves, voire mortelles, au premier rang desquelles la méningite. Les symptômes incluent de la fièvre, une raideur de la nuque, des maux de tête et des taches violacées. Ces signes doivent conduire à solliciter le 15 en cas de suspicion.
L’année 2022 a vu une augmentation significative du nombre de cas de méningocoque B. Cette tendance est dû en partie à la pandémie de Covid-19 et aux gestes barrières. De ce fait, l’exposition de la population au méningocoque B a diminué. En conséquence, il y a eu une baisse de l’immunité de la population. À partir de l’automne 2022, la circulation du méningocoque a donc repris, ce qui a contribué à la hausse du nombre de cas.
Il faut encourager la vaccination
Face à cette recrudescence de cas, l’ARS rappelle que “le vaccin est le seul moyen pour prévenir le méningocoque B”. Après l’enregistrement du 17ème cas de méningite dans l’Est Lyonnais, l’ARS a entrepris une campagne de vaccination spécifique visant les dix principales communes touchées par la maladie.
Cinq mille courriers nominatifs et individuels ont été envoyés aux jeunes adultes âgés de 16 à 24 ans domiciliés dans les dix communes concernées, afin de les inciter à se faire vacciner contre le méningocoque B. En collaboration avec l’Assurance maladie, des SMS individuels ont également été envoyés pour les inciter à se faire vacciner .
Les maires des dix villes concernées, neuf en Isère (Vilette-d’Anthon, Valréas, Anthon, Chavanoz, Charvieu-Chavagneux, Pont-de-Chéruy, Tignieu-Jameyzieu, Saint-Romain-de-Jalionas et Leyrieu) et une dans le Rhône (Pusignan), ainsi que les préfets de l’Isère et du Rhône ont été de nouveau informés afin de faciliter la sensibilisation à la vaccination.
Recommandé mais non obligatoire, le vaccin est entièrement remboursé pour les 16-24 ans. Cette offre s’applique pendant la période d’hyperendémie de la maladie.
Malgré les efforts déployés, l’ARS constate que « la proportion des jeunes vaccinés âgés de 16 à 24 ans reste insuffisante. En effet, depuis août 2022, seulement 15% des personnes ciblées ont reçu leur première dose. Par ailleurs, seulement 9% ont reçu leurs deux doses ».
À SAVOIR
L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place une ligne téléphonique gratuite. disponible du lundi au vendredi et de 9 heures à 17 heures, elle permet de répondre aux questions concernant la campagne de vaccination. Ce numéro vert est accessible aux professionnels de santé et aux personnes concernées.
Le numéro vert : 0 800 100 378