La méningite est une inflammation des membranes, appelées méninges, qui jouent un rôle important en protégeant le cerveau et la moelle épinière. Elle peut être causée par un virus ou par une bactérie. Les méningites bactériennes sont les plus dangereuses car elles peuvent rapidement s’aggraver. Avec un taux de mortalité d’environ une personne sur dix et des complications graves chez une personne sur cinq, les méningites bactériennes représentent une menace sérieuse.
En Auvergne-Rhône-Alpes, une nouvelle variante du méningocoque B a entraîné dix-sept cas ces derniers mois. Les foyers concernés se situent en Savoie et dans l’Est Lyonnais. Le méningocoque B est une souche particulière d’une bactérie appelée Neiserria meningitidis, qui est l’une des principales causes de la méningite bactérienne. Plus de précisions avec le Dr Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable de la veille sanitaire à l’ARS (Agence Régionale de Santé), lors de l’émission Votre Santé du mardi 18 avril 2023 sur BFM Lyon.
Méningite à méningocoque B
Qu’est-ce que la méningite à méningocoque B ?
La méningite à méningocoque B est une variante de la méningite, qui correspond au sérogroupe B. Depuis plus d’un an, une épidémie et une hyperendémie sont présentes, provoquées par la nouvelle variante de cette bactérie. En réponse à cette situation, les autorités ont introduit une campagne de vaccination, en ciblant particulièrement la région de Chambéry et l’Est Lyonnais. Ce sont des endroits où circule actuellement cette souche de méningocoque B.
Devons-nous être inquiet concernant cette épidémie ?
Il est important de savoir que le nombre d’infections invasives à méningocoque a augmenté ces derniers temps de manière générale. On parle principalement de méningite, avec une prédominance du sérogroupe B à hauteur de 70%. En 2022, l’ARS a signalé 58 cas. Par ailleurs, en 2023, c’est-à-dire en moins de quatre mois, il y a déjà 35 cas.
Cette recrudescence est due en partie à la crise sanitaire liée à la Covid-19 en 2020 et 2021, pendant laquelle le respect des mesures barrières a entraîné une circulation moins importante des bactéries. Par conséquent, il y a eu moins d’immunité, ce qui nous a rendus beaucoup plus vulnérables à toutes sortes d’infections, y compris les méningites.
Un risque de mortalité important
Quelles sont les personnes les plus touchées par cette infection ?
Cette maladie affecte principalement les adolescents. En effet, les personnes principalement touchées en cas d’épidémie sont les 16-24 ans. Les parents des enfants âgés de 0 à 2 ans, très à risques, sont également ciblés dans la stratégie de vaccination. Il est important de souligner que la vaccination contre le méningocoque B a été recommandé pour les enfants de 0 à 2 ans depuis un an, soit depuis avril 2022.
Quels sont les risques importants pour les personnes atteintes de méningite ?
Les risques majeurs de la méningite incluent la mortalité, qui se produit dans 10% des cas. De plus, dans 20% des cas, cette infection peut entraîne des séquelles irréversibles. Les personnes atteintes peuvent également nécessiter une hospitalisation en service de réanimation, ce qui peut entraîner des séquelles très graves.
Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Les signes à surveiller pour détecter une méningite possible incluent une fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque, des nausées et des vomissements. Cette infection peut entraîner l’apparition de taches rouges sur la peau, appelées « purpura fulminans ». Ces taches sont un signe grave et nécessitent une consultation d’urgence.
Le vaccin contre la méningite : la meilleure arme pour se protéger
Quels sont les différents types de vaccins pour la méningite ?
Il existe plusieurs vaccins contre la méningite. Le vaccin contre le méningocoque C est devenu obligatoire depuis le 1er janvier 2018. Il fait fait partie des onze vaccins obligatoires. Grâce à cette obligation, on observe très peu de cas de méningite à méningocoque C.
En revanche, le vaccin contre le méningocoque B est recommandé pour les enfants de 0 à 2 ans et pour les 16-24 ans dans des situations d’hyperendémie telles que celles que nous connaissons actuellement. Le ministère de la santé envisage d’ailleurs d’élargir les indications de vaccination pour le vaccin contre le méningocoque B.
Quels sont les professionnels de santé qui peuvent injecter les vaccins ?
Actuellement, les professionnels de santé habilités tels que les médecins peuvent injecter les vaccins. Prochainement, les pharmaciens et les infirmiers pourraient également le faire sans prescription médicale. Cela permettra d’élargir le nombre d’opérateurs habilités à vacciner.
Retrouvez le replay de l’émission Votre Santé du 18 avril 2023 sur Ma Santé TV
À SAVOIR
La semaine prochaine marquera le début de la semaine de la vaccination annuelle, qui offre une excellente occasion de souligner l’importance de la vaccination. C’est une période privilégiée pour sensibiliser les professionnels de santé et le grand public aux enjeux de la vaccination. Différents types de vaccins seront mis en avant, tels que celui contre le papillomavirus et celui contre la grippe. Malheureusement, la couverture vaccinale contre la grippe reste insuffisante, avec seulement 55% des plus de 65 ans vaccinés. Seuls 22% des professionnels de santé sont actuellement vaccinés. Cette situation est inquiétante car ils peuvent facilement contaminer les patients dans les établissements de soins.
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