Vous avez l’impression que l’on vous reproche souvent de parler un peu trop de vous ? Vous vous demandez si, sans le vouloir, vous ne seriez pas un brin centré sur vous-même ? Si vous avez déjà entendu « Tu penses qu’à toi » ou « Tu veux toujours avoir raison », il est peut-être temps de creuser un peu. Après avoir compris les différences entre égocentrique, narcissique et égoïste, découvrez les neuf signes qui ne trompent pas, et qui définissent votre degré d’égocentrisme…
On a tous ce collègue qui ramène systématiquement la conversation à lui, cette amie qui s’intéresse surtout à ce qu’elle vit, ou ce cousin qui monopolise les repas de famille avec ses exploits du week-end. Mais si, pour une fois, cette personne… c’était vous ?
Pas de panique, être égocentrique n’est pas une maladie. Et ce n’est pas non plus un verdict définitif. C’est souvent un trait de caractère, qui peut s’exprimer plus ou moins fortement, selon les situations, le stress, l’éducation, ou même le moment de la journée.
Avez-vous un petit probème d’ego ?
Être égocentrique, ça veut dire quoi exactement ?
C’est un mot qu’on balance parfois un peu vite. Pourtant, l’égocentrisme, en psychologie, décrit une manière de penser où l’on a du mal à se décentrer de son propre point de vue. C’est-à-dire qu’on a tendance à croire que nos besoins, nos ressentis, nos idées, passent naturellement avant ceux des autres.
Contrairement au narcissique, qui a besoin d’admiration et de supériorité, l’égocentrique, lui, ne cherche pas forcément à briller. Il est juste auto-centré. Il pense à lui, parle de lui, voit le monde à travers sa lunette. Ce n’est pas forcément par malveillance. Parfois, c’est même inconscient.
Et ce trait de personnalité peut s’exprimer différemment selon les gens. Certains seront très expansifs et volubiles, d’autres plus discrets, mais tout aussi centrés sur leur petit univers personnel.
Égocentrisme, narcissisme, égoïsme : ce n’est pas tout à fait la même chose !
On les confond souvent, et pourtant… non, ce n’est pas interchangeable. Un égocentrique n’est pas forcément égoïste, et encore moins narcissique. Nuance.
- Le narcissisme, lui, va plus loin que l’égocentrique. Il ne s’agit pas seulement d’être centré sur soi, mais de se vénérer. Le narcissique veut briller, être admiré, reconnu, même sans raison valable. Il se voit souvent comme quelqu’un d’exceptionnel (et espère que tout le monde le remarque). C’est une construction psychique plus complexe, souvent ancrée dans une blessure d’estime ou un besoin profond de validation.
- Et puis il y a l’égoïsme, l’un des plus faciles à reconnaître : c’est ce petit réflexe de se servir d’abord, de penser à son confort avant celui des autres, en pleine conscience. L’égoïste ne cherche pas spécialement à être admiré ni à dominer, il veut juste… ce qui l’arrange. Quitte à laisser les autres sur le carreau.
Comment savoir si vous êtes égocentrique ?
9 signes qui montrent que vous êtes (peut-être) égocentrique
On a listé quelques attitudes typiques. Comptez le nombre de fois où vous vous reconnaissez, et on débriefe à la fin.
- Vous commencez souvent vos phrases par “Moi je…”, même quand on ne vous a rien demandé.
- Vous avez du mal à écouter sans interrompre (parce que vous avez tellement à dire).
- Vous changez souvent de sujet… pour ramener la conversation sur vous.
- Vous aimez avoir le dernier mot, même dans les débats les plus futiles.
- Vous vous ennuyez quand il s’agit des histoires des autres (sauf si elles vous concernent un peu).
- Vous prenez les critiques personnellement, comme une attaque.
- Vous n’aimez pas trop quand quelqu’un d’autre est au centre de l’attention.
- Vous ne demandez pas souvent “Et toi, ça va ?”, ou alors juste pour la forme.
- Vous vous sentez souvent incompris ou “différent” des autres.
Alors, verdict : égocentrique ou pas ?
- 0 à 3 réponses “oui” : vous êtes probablement assez attentif(ve) aux autres. Il vous arrive peut-être d’être un peu centré(e) sur vous-même, mais qui ne l’est pas ?
- 4 à 6 réponses “oui” : vous avez une tendance égocentrique modérée. Rien d’alarmant, mais quelques ajustements dans votre façon d’interagir pourraient enrichir vos relations.
- 7 à 9 réponses “oui” : aïe… Vous êtes clairement centré(e) sur votre petite personne. Ce n’est pas une fatalité, mais il est sans doute temps de faire une pause et de réfléchir à comment mieux équilibrer vos échanges.
Peut-on faire machine arrière ?
Pourquoi devient-on égocentrique ?
Être égocentrique ne veut pas dire qu’on est égoïste ou insensible. En réalité, derrière ce comportement, se cachent souvent des histoires très humaines. Non, les personnes centrées sur elles-mêmes ne sont pas forcément des tyrans égoïstes. Parfois, elles ont simplement appris à survivre comme ça. Pour certains, le fait de se mettre en avant est une sorte de réflexe de protection, une manière d’exister quand on a manqué d’attention, de reconnaissance ou d’écoute dans l’enfance. Quand personne ne tend l’oreille, on apprend à parler plus fort.
Il arrive aussi que ce soit lié à une estime de soi un peu fragile. Se recentrer sur soi, c’est alors un moyen de se rassurer, de reprendre le contrôle sur ce qu’on maîtrise : soi-même. Et puis, il y a cette peur tenace, parfois inconsciente, de ne pas exister aux yeux des autres. Une peur qui pousse à prendre de la place, à occuper l’espace, à briller pour ne pas disparaître dans le décor.
C’est humain, profondément humain. Mais quand cette posture devient une habitude, elle peut vite peser sur les relations. On s’étonne que les autres s’éloignent, qu’ils semblent se lasser. Et pourtant, ils ont juste besoin d’un peu d’espace, eux aussi.
Peut-on changer quand on est trop centré sur soi ?
La réponse est claire : oui, on peut changer. Personne n’est condamné à rester figé dans un rôle. C’est parfois un chemin un peu inconfortable, surtout si l’égocentrisme est devenu une sorte de carapace avec le temps.
La première étape, c’est d’apprendre à écouter vraiment. Pas juste entendre, mais écouter sans penser à ce qu’on va dire ensuite. L’écoute active peut être un vrai défi au début.
Ensuite, il y a l’art de poser des questions. Pas pour meubler, mais pour montrer qu’on s’intéresse sincèrement : “Et toi, comment tu vis ça ?”, “Tu en penses quoi, toi ?”. Ces petites phrases ont un pouvoir énorme.
Aussi, il faut savoir laisser de la place. Dans une conversation, dans un groupe, dans une relation… Accepter que l’attention ne soit pas toujours sur vous, c’est aussi un signe de maturité et d’ouverture.
Et pour finir, développez votre empathie. Se mettre à la place de l’autre, ressentir ce qu’il peut vivre ou penser, ça change radicalement la façon dont on interagit. On sort doucement de son propre prisme pour découvrir celui des autres et c’est souvent bien plus riche qu’on ne l’imaginait.
À SAVOIR
Cultiver l’auto-compassion, c’est apprendre à se traiter avec bienveillance sans attendre la validation des autres. Selon la chercheuse Kristin Neff, cette attitude permet de mieux gérer ses émotions et de sortir doucement du “moi je”, tout en restant connecté aux autres. Un bon moyen de rééquilibrer sa relation à soi… et au monde.